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Actu Maroc

Le masque de la prévention

Instrument de protection, levier de production


Rédigé par Ahmed NAJI Jeudi 9 Avril 2020

Face à un virus mortel qui survit plusieurs heures dans l’air, nul besoin d’études poussées pour saisir l’utilité de protéger les voies respiratoires. À vos masques !



Le masque de la prévention
Étrange débat que celui qui divise scientifiques et décideurs sur l’utilité du port du masque chirurgical dans certains pays, pourtant développés, pendant que le chevalier de l’apocalypse Covid-19 continue sa chevauchée de la mort. Dieu merci, le Maroc ne perd pas de temps, un luxe coûteux en vies humaines, est décrète le port obligatoire du masque, faisant prévaloir le principe de précaution sur toute autre considération.

Covid-19 : furtivité et infiltration

Une récente étude publiée dans la célèbre revue américaine « Science » vient donner raison aux autorités marocaines dans la décision prise de généraliser le port du masque de protection. Selon ladite étude, une personne récemment infectée peut en contaminer deux autres, bien plus que les souches de grippe déjà connues. La nouvelle souche Sras-CoV-2 diffère également de celles qui l’ont précédé par le fait que la personne contaminée devient infectieuse avant même de présenter le moindre symptôme.

Se fixant dans la partie supérieure de la gorge, après avoir traversé les voies respiratoires, le Covid19 s’y reproduit de manière exponentielle. Au 2ème jour de l’infection, la charge virale est déjà de plusieurs milliards par millilitre, que le porteur pré-symptomatique diffuse autour de lui rien qu’en toussant, en parlant, en respirant. Or, la personne infectée ne va commencer à présenter les symptômes de la contagion au coronavirus qu’au bout du 5ème jour. Entre temps, elle aurait été infectieuse et pu contaminer d’autres personnes sans même s’en rendre compte. Quand le virus s’installe dans le bas des poumons et s’y réplique, la charge virale commence à diminuer dans sa gorge et le malade devient, en fin de compte, légèrement moins infectieux qu’un porteur pré-symptomatique.

Le masque ou la vie !

Attribuant à chacune des quatre phases de l’infection sa part estimée dans la propagation du coronavirus, en se référant au nombre de personnes qu’un porteur du virus peut contaminer (RO), elle est de 46% pour les malades pré-symptomatiques et de 40% pour ceux présentant les signes de la maladie.

Bizarrement, les personnes infectées qui ne vont jamais développer le moindre symptôme, ne sont responsables de l’expansion de l’infection qu’à hauteur de 4%. La part des infections environnementales (par exemple le touché) est de 10%. En résumé, c’est quand une personne infectée ne présente pas encore de signes de la maladie qu’elle est la plus contagieuse.

D’autres études scientifiques ont prouvé que ce satané virus parvient à survivre plus de quatre heures dans l’air, surtout en espace confiné. Une personne contaminée est, par ailleurs, infectieuse jusqu’à près de deux mètres. S’il n’est pas efficace à 100%, le masque de protection n’en est pas moins un objet simple et peu coûteux qui réduit énormément les risques d’infection au coronavirus.

Sacrés textiliens marocains

Si à quelque chose malheur est bon, c’est de voir la célérité et l’efficacité des autorités à répondre aux directives royales de mobiliser tous les moyens disponibles pour contrer la propagation de l’infection.

Le Maroc dispose déjà d’un stock de 12 millions de masques de protection, qui étaient essentiellement mis à la disposition du ministère de la santé. Mais pour assurer leur disponibilité à l’ensemble des citoyens, pour un prix accessible, soit 80 centimes l’unité, il a été fait appel, outre la Gendarmerie Royale et la Protection Civile, aux textiliens marocains.

Une dizaine d’unités s’y sont aussitôt converties et produisent déjà 3,3 millions de masques de protection par jour, selon le ministre de l’industrie. L’objectif à court terme est d’atteindre un volume quotidien de 5,3 millions de masques. Deux autres entreprises disposant d’un réseau de distribution couvrant l’ensemble du territoire nationale, de par la nature de leurs activités, ont été chargées d’en procurer aux grandes surfaces et commerces de proximités, soit un total de 66.000 points de vente. 5 millions de masques ont été déjà distribués.

Il est vrai que le mardi 7 avril, les rayons des grandes surfaces ou venaient d’être étalés les masques de protection « Made in Maroc » ont été dévalisés en 180 minutes ! Mais la psychose finira par disparaître face à la profusion de l’offre. Ce qui est, par contre, à saluer est la réactivité de l’appareil productif national, des plus rassurantes, dans les circonstances actuelles, et encourageantes, dans une vision perspective post-coronavirus.

Ahmed NAJI
 








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