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Fiscalité : Le FMI salue la digitalisation de plus de 90 % des procédures au Maroc


Rédigé par L'Opinion Dimanche 28 Décembre 2025

Dans un rapport d’évaluation publié fin décembre 2025, le Fonds Monétaire International dresse un constat globalement positif des réformes fiscales engagées par le Maroc. Digitalisation massive des procédures, amélioration de la relation avec les contribuables et gestion plus fine des risques.



Le Maroc consolide sa trajectoire de modernisation de l’administration fiscale. Dans un rapport d’évaluation publié jeudi 25 décembre 2025, le Fonds Monétaire International (FMI) a salué les réformes engagées par le Royaume en matière de gestion et de gouvernance fiscales, mettant en avant les avancées substantielles réalisées dans la digitalisation des procédures et l’amélioration de l’efficacité du système tributaires. Cette évaluation s’inscrit dans le cadre d’une mission fondée sur l’outil international de diagnostic TADAT (Tax Administration Diagnostic Assessment Tool), référence mondiale en matière d’analyse des administrations fiscales.

Selon le rapport, l’un des principaux acquis du système fiscal marocain réside dans la généralisation des procédures numériques. Désormais obligatoires et accessibles en continu via la plateforme sécurisée « SIMPL », ces démarches permettent le traitement électronique de plus de 90 % des déclarations et des paiements fiscaux. Cette évolution marque une rupture avec les pratiques antérieures, en réduisant sensiblement les délais, en simplifiant les formalités et en améliorant la relation entre l’administration et les contribuables.

Le FMI souligne que cette transformation numérique a contribué à abaisser le coût de conformité fiscale et à renforcer l’accessibilité des services, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Elle s’inscrit dans une logique de rationalisation des procédures, devenue un pilier du fonctionnement de l’administration fiscale marocaine.

Au-delà des outils technologiques, le rapport met en lumière l’émergence d’une culture administrative davantage tournée vers le service et l’accompagnement. L’administration fiscale marocaine est créditée d’efforts soutenus pour encourager le civisme fiscal et l’adhésion volontaire aux obligations déclaratives, notamment par la diffusion d’informations générales et personnalisées, l’adaptation des services aux différents profils de contribuables et la diversification des canaux de communication.

Des actions de sensibilisation et de formation ciblées ont également été relevées, contribuant à une meilleure compréhension des règles fiscales et à un renforcement du dialogue entre l’administration et les assujettis.
 
Élargissement de l’assiette et gestion des risques
 
Le FMI note par ailleurs l’adoption d’une approche structurée dans l’identification des contribuables potentiels et l’élargissement de l’assiette fiscale. L’administration marocaine s’appuie sur des analyses croisées de données issues de plusieurs institutions publiques et sur des interventions de terrain ciblées. Cette méthode, jugée plus systématique qu’en 2018, a permis d’enregistrer des progrès mesurables dans la détection des situations de non-déclaration.

Le rapport insiste également sur la mise en place d’une gestion centralisée des risques de non-conformité, soutenue par le déploiement du système « SRAD », dédié à la collecte, au croisement et à l’analyse des données. Cet outil oriente les opérations de contrôle vers les dossiers à risque élevé et permet un suivi rigoureux de la qualité et de l’efficacité des vérifications fiscales.

Autre point positif relevé : l’automatisation et la transparence des systèmes comptables, ainsi que la contribution régulière de l’administration fiscale à l’élaboration des prévisions de recettes publiques. Le suivi mensuel des encaissements, notamment en matière de taxe sur la valeur ajoutée et de remboursements, renforce, selon le FMI, la fiabilité de la planification budgétaire à moyen terme.

Malgré cette évaluation globalement favorable, le rapport n’élude pas les difficultés qui subsistent. Il pointe notamment l’insuffisante mise à jour du registre des contribuables, en particulier pour les entités inactives, l’importance du stock d’arriérés fiscaux, ainsi que les délais encore longs dans le traitement des remboursements de TVA et le règlement des litiges fiscaux. La résolution de ces problématiques est jugée indispensable pour consolider les acquis et accroître l’impact des réformes en cours.

Ce deuxième exercice d’évaluation, après celui mené en 2018, constitue une référence structurante pour les prochaines étapes de la réforme fiscale au Maroc. Pour le FMI, les résultats enregistrés traduisent un engagement soutenu en faveur de la modernisation, de la bonne gouvernance et de l’alignement sur les standards internationaux.