
Accueilli chaleureusement, El Bakkali a reçu un large soutien de la part de nombreuses organisations, notamment Reporters sans frontières (RSF), des syndicats de journalistes, des militants, ainsi que des partis politiques et figures publiques marocaines. Une mobilisation qui, selon lui, reflète l’attachement du peuple marocain à la cause palestinienne.
Devant la presse, le journaliste a partagé les coulisses de son arrestation par l’armée israélienne, survenue alors qu’il couvrait l’initiative « Flottille pour la liberté », une mission humanitaire visant à briser le blocus médiatique autour de Gaza. Il a confié qu’à leur arrivée au port d’Ashdod, les passagers ont scandé « Free Palestine » avant d’entamer une grève de la faim. Une action symbolique, selon lui, destinée à contrer toute tentative de manipulation : « Nous avons refusé eau et nourriture pour empêcher les autorités israéliennes de filmer des scènes où elles nous tendraient une bouteille d’eau ou un repas, dans le but de diffuser une image d’humanité artificielle », a-t-il expliqué.
El Bakkali a souligné que sa présence à bord du navire symbolisait l’attachement profond du peuple marocain à la cause palestinienne, rappelant à cet égard la portée historique du quartier des Marocains et de la porte « Bab Al-Maghariba » à Al-Qods.
Évoquant son expérience, El Bakkali a confié : « En dix jours entre le navire, la détention et la déportation, j’ai appris que la cause palestinienne unit des personnes venues de tous horizons, au-delà des religions, des ethnies ou des nationalités. Nous étions 21 à bord, inconnus les uns des autres, mais tous animés par la même cause. »
Pour rappel, le navire Handala, affrété par le mouvement propalestinien « Flottille pour la liberté », se dirigeait vers Gaza avec à son bord des militants de différentes nationalités et El Bakkali chargé de couvrir cette initiative pour Al Jazeera. Samedi dernier, les forces israéliennes ont intercepté l’embarcation, justifiant leur intervention par une « entrée illégale » dans les eaux territoriales au large de Gaza. De leur côté, les organisateurs affirment que le bateau naviguait dans les eaux internationales.