Attendre ce qui ne reviendra peutêtre jamais, vivre d’absence, accepter le perdu dans l’« autrefois », telle est la béance de la douleur que ne cessent de nous révéler les poèmes de ce premier recueil de poésie, Le Chant de l’Ivraie, aux éditions Le Lys Bleu, 2020, d’Alexia Palmyre Mione, où la blancheur, le silence, une voix d’élégie et un travail de réparation retentissent ensemble.
Une poésie où miroite la nuit spectrale des insomnies, mais qu’illuminent par moments aussi le soleil et le printemps de l’amour. Autrement les mots n’auraient pas suffi à leur vocation : « Et souder de son sang/Les vertèbres… », comme dit le poète russe Ossip Mandelstam. Dans cet intervalle réside ce florilège de poèmes : entre la clameur des maux et le souffle de la sur–vie, qui n’est pas une agonie mais une force vitale qui cherche ses ressources dans la matière (eau, terre, soleil, végétation…), dans des souvenirs et dans le présent – le don réciproque – de l’amour : « on ne tombe pas en amour/on y éclot/ fleur sauvage ».
S’il est ici question d’exil – vécu d’abord comme l’absence de l’aimé –, si cette poésie est presque toute entière une célébration de l’épiphanie de son visage, si cette absence et ce visage sont l’ombre qui donnent aux mots leur relief de complainte noire, cet exil est aussi un enchantement. Il est retrouvailles avec ce qui fut aussi la terre des aïeux, avec l’« intarissable lait de son enfance », découverte d’autres vocalises (« Muezzin song »), d’autres jardins et surtout d’un autre « Baptême du jouir ». Rappelons qu’Alexia Mione vit au Maroc depuis sept ans.
Comme dans tous les chants qui conjurent l’irrémédiable et l’injuste, ce recueil tire sa force de sa tension, comme un arc, entre la tentation abyssale du chaos et la révolte au nom de la vie et de l’amour : « Ô cœur aimé/battement métronome/ écho de l’infini/Ô oracle/chante le sommeil des amants/l’hymne des corps inermes ».
Une poésie où miroite la nuit spectrale des insomnies, mais qu’illuminent par moments aussi le soleil et le printemps de l’amour. Autrement les mots n’auraient pas suffi à leur vocation : « Et souder de son sang/Les vertèbres… », comme dit le poète russe Ossip Mandelstam. Dans cet intervalle réside ce florilège de poèmes : entre la clameur des maux et le souffle de la sur–vie, qui n’est pas une agonie mais une force vitale qui cherche ses ressources dans la matière (eau, terre, soleil, végétation…), dans des souvenirs et dans le présent – le don réciproque – de l’amour : « on ne tombe pas en amour/on y éclot/ fleur sauvage ».
S’il est ici question d’exil – vécu d’abord comme l’absence de l’aimé –, si cette poésie est presque toute entière une célébration de l’épiphanie de son visage, si cette absence et ce visage sont l’ombre qui donnent aux mots leur relief de complainte noire, cet exil est aussi un enchantement. Il est retrouvailles avec ce qui fut aussi la terre des aïeux, avec l’« intarissable lait de son enfance », découverte d’autres vocalises (« Muezzin song »), d’autres jardins et surtout d’un autre « Baptême du jouir ». Rappelons qu’Alexia Mione vit au Maroc depuis sept ans.
Comme dans tous les chants qui conjurent l’irrémédiable et l’injuste, ce recueil tire sa force de sa tension, comme un arc, entre la tentation abyssale du chaos et la révolte au nom de la vie et de l’amour : « Ô cœur aimé/battement métronome/ écho de l’infini/Ô oracle/chante le sommeil des amants/l’hymne des corps inermes ».