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Culture

La distanciation physique, une mise en condition à l’insociabilité ?


Rédigé par Amina OUTMOUHINE le Jeudi 10 Septembre 2020

Depuis le temps qu’on entend la maxime : « l’homme est un être sociable », de l’eau a coulé sous les ponts.



La distanciation physique, une mise en condition à l’insociabilité ?
La pandémie Covid 19 a bien eu raison de la sociabilité de l’être humain, cette sociabilité qui se mesurait à sa capacité à intégrer l’espace public qui l’entoure, à pouvoir entretenir des relations saines avec autrui et à s’y adapter pour son propre bien-être. C’est ce que résume Maurice Agulhon en définissant la sociabilité comme étant « l’aptitude générale à vivre intensément les relations publiques.».

L’envahissement de Covid 19 a contraint les hommes à se condamner à l’isolement en se confinant chez soi et à limiter toutes les formes de sociabilité, dans l’espoir d’une durée temporelle limitée mais le fait est que le virus est toujours là et il faut apprendre à cohabiter avec lui, c’est la seule vérité véridique qui éclata avec le déconfinement. Les hommes sont en face d’un défi d’existence qui met et mettra à rude épreuve leur besoin de sociabilité sous ses formes connues et exercées jusqu’à maintenant ; les civilités, la courtoisie, les convenances , la bienséance, … et la remplacer par une nouvelle forme de sociabilité où les relations entre individus seront restructurées mais l’exercice de cette nouvelle forme a rencontré de la résistance d’où les appels à une plus grande sensibilisation concernant par exemple ; les gestes barrières qui vont contre nature pour beaucoup de personnes.

L’outil numérique a constitué un refuge pendant le confinement et les individus ont essayé de le substituer aux formes de sociabilité auxquelles ils étaient habitués, d’où l’avalanche d’applications qui proposaient presque tout, de la livraison des denrées alimentaires jusqu’aux boites de nuit pourvu de garder sa distance et préserver sa santé.

La lune de miel a bien euu son terme au bout de quelques mois d’isolement forcé pour faire rebondir une autre maxime : « La nature prédomine le comportement ». Mais si on croit Kant dans sa thèse l’insociable sociabilité, l’être humain est antagoniste dans la mesure qu’il oscille entre la sociabilité et l’insociabilité selon son besoin d’association avec autrui ou de création qui n’est stimulé qu’en isolement.
Les sociologues sont optimistes en déclarant que c’est une question de temps pour que les individus s’habituent à cette nouvelle ‘’sociabilité’’ qui coupe les ponts avec tout lien physique avec autrui et condamne le sens somatique et tactile de l’humain en l’associant à la maladie et à la mort.

Amina  OUTMOUHINE