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L'Opinion : 20 février…le temps des regrets et des espérances


Rédigé par Majd EL ATOUABI le Dimanche 21 Février 2021



L'Opinion : 20 février…le temps des regrets et des espérances
Le Nord se souvient, mais le Sud aussi, tout comme le Centre du pays. Les manifestations spontanées et pacifiques de 2011 incluses à tort dans le cadre de ce qui avait été appelé les printemps arabes, alors même qu'elles n'étaient que l'émanation d'une dynamique intérieure forgée au gré des attentes déçues et des colères ravalées durant plusieurs décennies, avaient levé un vent d'espoir de changement sur l'ensemble du pays.
 
Aujourd'hui, au lendemain d'un dixième anniversaire du 20 février qui, pandémie oblige, est passé quasiment en sourdine, les mêmes attentes et les mêmes espoirs persistent. Beaucoup de chemin a été parcouru, mais la route semble encore longue vers un véritable changement : cette mutation en profondeur de notre système de gouvernance sur laquelle tant d'espoirs sont arrimés. Au centre de ces espoirs, la moralisation des champs politique et économique revient comme un leitmotiv, tout comme l'efficience de la gestion des secteurs sociaux qui reste de loin perfectible.
 
On l'aura parfaitement constaté à l'occasion des récentes manifestations de Fnideq qui mettent à nu cette politique de l'autruche jusqu'ici privilégiée par notre Exécutif. Jouant le temps qui passe et balayant sous le tapis à coup d'actions ponctuelles et cosmétiques, celui-ci a gaspillé un temps précieux qui aurait dû être mis à profit pour résoudre ou du moins atténuer les véritables problématiques d'une population depuis toujours livrée à elle-même et réduite à vivoter grâce à des activités non viables et à la limite de la légalité.
 
La démonstration est également valable pour un Sud sous constante perfusion et qui vit grâce aux prébendes. Elle l’est aussi pour un Centre du pays certes privilégié en termes d’accessibilité, de mobilité et d’infrastructures, mais sur les épaules duquel repose tout le contrepoids des défaillances et insuffisances qui continuent à ronger un grand nombre de régions.
 
Face à ces lacunes, la réponse doit être globale, courageuse et sincère. Elle gagnerait aussi à être spécifique et adaptée aux réalités de chaque région. Pour le Nord par exemple, le moment est venu de se poser les vraies questions et de trouver de réelles alternatives à une économie locale trop longtemps basée sur la contrebande et la culture du cannabis.
 
Puisse le prochain modèle de développement, dont le lancement serait imminent, répondre courageusement à ces questions pour que les regrets d’une décennie perdue se muent en espérances.

Majd EL ATOUABI