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International

Iran-Arabie : Un rapprochement qui complique l'équation géostratégique


Rédigé par L'Opinion Dimanche 12 Mars 2023

La décision surprise de l'Arabie saoudite de rétablir ses liens avec l'Iran complique l'équation diplomatique du royaume avec Israël, qui souhaite au plus vite un accord de normalisation avec Ryad, estiment des analystes.



 
La monarchie du Golfe et la République islamique, ennemie juré d'Israël, ont annoncé vendredi la réouverture de leurs ambassades d'ici deux mois, après sept ans de rupture, et la relance des accords de sécurité et de coopération économique entre les deux pays.

Cet accord, conclu sous l'égide de la Chine, a provoqué de vives critiques en Israël à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui ambitionnait d'intégrer l'Arabie saoudite dans une alliance régionale contre l'Iran.
Le rétablissement des liens entre les deux puissances régionales est "un échec total et dangereux de la politique étrangère du gouvernement israélien", a réagi le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid.
Toutefois, les implications de l'accord irano-saoudien, tant sur les relations entre Ryad et Téhéran que sur un éventuel rapprochement avec Israël, sont loin d'être claires, soulignent des experts.

L'adage selon lequel "l'ennemi de mon ennemi est mon ami" a rarement été utilisé par l'Arabie saoudite, "surtout pas sur le plan stratégique", a expliqué à l'AFP l'analyste saoudien Aziz Alghashian.
Si le royaume sunnite a privilégié le rapprochement avec son rival chiite, "cela ne signifie pas que les relations très discrètes avec Israël vont cesser", a-t-il dit.
 
Des signes d’ouverture vers Tel-Aviv
 
L'Arabie saoudite, qui abrite les deux sites les plus sacrés de l'islam, a toujours conditionné la reconnaissance d'Israël à la création d'un Etat palestinien.
Elle n'a pas adhéré aux accords d'Abraham de 2020, négociés par les Etats-Unis, ayant permis la normalisation des relations entre Israël et deux de ses voisins, les Émirats arabes unis et Bahreïn.
Ryad a toutefois donné des signes d'ouverture l'année dernière, durant la tournée régionale du président américain, Joe Biden, en autorisant l'entrée de journalistes israéliens détenteurs de passeports étrangers, et en ouvrant son espace aérien à "tous les transporteurs", y compris les avions israéliens.

Le Wall Street Journal et le New York Times ont rapporté cette semaine que Ryad s'employait en coulisse à obtenir des garanties de sécurité de la part de Washington et une assistance sur son programme nucléaire civil, en échange d'une normalisation avec Israël.

Selon Umar Karim, expert en politique à l'université de Birmingham, la récente flambée des violences dans les territoires palestiniens rend toutefois improbable une avancée à court terme.
"Les Saoudiens ne sont pas incités à normaliser rapidement leurs relations avec Israël", a-t-il déclaré.
Nicholas Heras, du New Lines Institute of Strategy and Policy, considère l'annonce de vendredi comme "une victoire diplomatique évidente pour l'Iran" et "un coup dur" pour Benjamin Netanyahu.

"L'Arabie saoudite, qui est très courtisée par Israël, vient d'envoyer au gouvernement israélien un signal fort indiquant qu'il ne peut pas compter sur Ryad pour soutenir une initiative militaire contre l'Iran", a-t-il déclaré.
 








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