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Interview avec Lagrange Fidèle Sinmenou Agnankpe : En Afrique, investir dans l’éducation et le financement des jeunes et femmes


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 22 Novembre 2021

En organisant une conférence de trois jours, du 22 au 24 novembre, sur « ZLECAF, industrialisation et diversification économique en Afrique : Rôle de la Jeunesse et de la Femme », en prélude du prochain Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA, le Laboratoire de Recherches et d’Actions Diplomatiques (LaRAD), institution panafricaine basée au Gabon, entend interpeler les décideurs du continent sur cette catégorie de la population souvent abandonnée et en proie au chômage.



- Les questions de Jeunesse Africaine semble devenir une préoccupation majeure de votre institution, le Laboratoire de Recherches et d’Actions Diplomatiques (LaRAD). Qu’est-ce qui motive cet intérêt particulier?

- Effectivement, la question de la jeunesse est un sujet majeur pour nous. En effet, le LaRAD, eu égard aux défis de notre Continent, travaille âprement et prioritairement sur la préparation et l’équipement de la relève africaine qui n’est autre que sa Jeunesse (Homme et Femme).

Aucune croissance, aucun développement durable n’est possible sans la Jeunesse, sans une Jeunesse Éduquée et préparée à prendre la relève. C’est ce que nous faisons avec nos partenaires, en aidant les Jeunes Africains à renforcer leurs compétences et leurs capacités, à dialoguer avec les Pères (dialogue intergénérationnel) et les autorités politico-administratives, puis à concevoir et présenter des propositions concrètes aux gouvernants et autres responsables, tout en ayant un vif esprit compétitif. C’est une question fondamentale.

Enfin, il faut dire qu’en Afrique, les femmes et les jeunes représentent un énorme potentiel inexploité au sein de notre Zone de Libre-Échange Continentale dont le marché compte aujourd’hui plus de 900 millions de jeunes et pourrait approcher 1,7 milliard parmi les 2,5 milliards d’habitants en 2050. Ils peuvent constituer un groupe qualifié d’agriculteurs et de promoteurs communautaires capables de répondre aux besoins agricoles et industriels d’une population mondiale croissante.


- Justement, le LaRAD organise de ce 22 jusqu’au 24 novembre, en prélude du prochain Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, un événement sur le thème : « ZLECAF, industrialisation et diversification économique en Afrique : Rôle de la Jeunesse et de la Femme ». Que faut-il entendre par ce Side Event ?

- Le LaRAD a réalisé, dernièrement, sur le Continent avec des partenaires une enquête sur « l’état et les attentes actuelles de la Jeunesse Africaine ». Les résultats de cette enquête étaient alarmants : 85% des sondés se plaignaient que les gouvernants ne parlent pas à la Jeunesse. Qu’ils ne l’associent pas aux mécanismes de prise et de mise en oeuvre des décisions,… Pour les Jeunes Africains, selon notre échantillon, les politiques et les gouvernants ont abandonné et sacrifient régulièrement la Jeunesse.

Les Femmes, malgré tous les discours, ne sont toujours pas au centre des décisions. C’est suite à cette enquête que nous avons décidé de tout mettre en oeuvre pour permettre un dialogue entre ces acteurs principaux de nos sociétés et la Jeunesse afin, d’abord, tempérer les ardeurs et frustrations, ensuite, créer ensemble, avec tous ces acteurs, les conditions d’une meilleure compréhension afin de consolider nos stabilités démocratiques.


- Quels sont les objectifs de cette manifestation de trois jours ?

- Le premier objectif est de s’approprier les instruments existants, relatifs à la ZLECAF, à l’industrialisation et à la diversification économique en Afrique, Il s’agit aussi de bien cerner les rôles de la Jeunesse et de la Femme du continent dans ces processus, puis de savoir comment la Jeunesse et la Femme seront préparées à jouer pleinement ces rôles. L’autre but recherché est d’identifier ensemble et de faire connaître les attentes de la Jeunesse et de la Femme dans ces processus.

En outre, il sera question de la mise en place d’un Cadre Formel des Attentes de la Jeunesse et de la Femme qui sera adopté et soumis aux plus hautes Autorités du Continent. Je veux dire les chefs d’Etat et de Gouvernement. Enfin, il s’agira également de la mise en place d’un projet qui facilitera la préparation de la Jeunesse et de la Femme à la mise en oeuvre de ces processus.


- Le Royaume du Maroc peut-il apporter quelque chose à cette initiative ? Si oui, quel doit être d’après vous son rôle dans cette dynamique ?

- Bien entendu, le Maroc a un rôle important à jouer dans cette dynamique. Récemment, SEM Nasser BOURITA, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains de l’Étranger, s’est fait le porte-parole de la Jeunesse Africaine lors de la dernière réunion ministérielle préparatoire du 6ème Sommet UA/UE. On comprend dès lors que les plus hautes autorités du Royaume du Maroc sont très sensibles aux questions sociales et font de la Jeunesse et de son avenir une priorité à travers sa préparation à la prise de la relève, en soutenant massivement toutes les initiatives significatives y afférentes.

En outre, le Maroc donne toute la mesure d’une Afrique qui prend son destin en main, à travers les nombreuses initiatives et projets d’envergure lancés dans plusieurs domaines. Je pense humblement que le Royaume du Maroc peut aussi soutenir, au-delà des initiatives nationales, toutes celles panafricaines des Jeunes et des Femmes sur le continent.


- Quel appel faites-vous à l’adresse des dirigeants africains ?

- Le développement escompté pour le continent africain est tributaire de l’amélioration de la situation des jeunes et des femmes. Pour bâtir une Afrique Puissante et Moderne, industrialisée et résiliente, il faudra davantage investir dans l’éducation et le financement des Jeunes et des Femmes. C’est la condition sine qua non d’une Afrique unie et prospère.

Wolondouka SIDIBE


Bon à savoir

Le Laboratoire de Recherches et d’Actions Diplomatiques (LaRAD) est une Organisation de la Société Civile à vocation interrégionale qui oeuvre dans le développement social au sein des pays du Continent Africain à travers des recherches intellectuelles, la formation, la sensibilisation et bien d’autres particulièrement au profit de la Jeunesse Africaine.

Les instances du Laboratoire à divers niveaux, regroupent des Spécialistes de divers domaines dont la Paix, la Sécurité, l’Économie, le Genre, la Démocratie et autres, qui sont originaires de toutes les Sous-Régions Africaines.

Quant à M. Lagrange Fidèle SINMENOU AGNANKPE, il est titulaire d’un double Master en Communication et Marketing International et en Art Diplomatique. Ce Bénino-gabonais a passé une dizaine d’années dans les couloirs de la diplomatie et dans les arcanes de certains pouvoirs du continent. Il a servi officiellement au plus haut niveau dans les cabinets des ministères des Affaires étrangères, de l’Agriculture et de la Communication, avant de rejoindre un moment une Organisation Internationale en qualité de Conseiller Diplomatique.