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Interview avec Edouard de Castellan « L’annonce de la levée des restrictions sur les visas est un premier pas »


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 16 Novembre 2023

Dans cet entretien, le membre du Conseil national du parti français Les Républicains, Edouard de Castellan, se projette sur l’avenir des relations franco-marocaines.



La récente annonce de l'ambassadeur de France au Maroc, concernant la levée des restrictions sur les visas, est-elle un signe de rapprochement entre les deux Etats ?
 
L’annonce de la levée des restrictions est un premier pas, mais ce n’est que le début du chemin. Cette évolution doit mener à des initiatives économiques et culturelles plus poussées, témoignant d’une plus grande volonté de coopération entre nos deux pays alliés. Dans ma lettre ouverte au responsable de la mission française à l’ONU, j’ai invité l’ambassadeur de France à l’ONU à clarifier sa position sur la marocanité du Sahara, soulignant la nécessité d’une politique étrangère française plus transparente et déterminée.
 
A quel point la politique de réduction des visas délivrés, initiée sous la présidence d'Emmanuel Macron, était-elle une approche contre-productive ?
 
La politique de réduction des visas initiée sous Macron était clairement contre-productive. J’ai toujours dénoncé cette approche comme reflétant une gestion paternaliste et arrogante des relations entre la France et l’Afrique. Cette politique a négligé les liens historiques et la valeur du dialogue interculturel, un aspect que j’ai publiquement rappelé lors de mes rencontres avec la communauté marocaine en France et au Maroc. En tant que candidat aux législatives pour Les Républicains, je me suis toujours engagé à promouvoir une approche respectueuse des aspirations légitimes de nos partenaires historiques.
 
Comment reconstruire pleinement les liens entre le Maroc et la France ?
 
Les gestes diplomatiques ne suffisent pas pour rétablir pleinement nos liens. Les actions concrètes valent bien plus que des mots sur la scène internationale, et notre relation bilatérale mérite une approche plus engagée. En tant que conseiller national des Républicains, j’ai toujours milité pour une politique française claire envers ses partenaires privilégiés : cela a été compris par les plus hautes instances de ma famille politique, lesquelles ont été les premières à ma rejoindre au Maroc dès mai 2023, pour réaffirmer notre soutien sur la marocanité du Sahara avec les visites de Rachida Dati et du président de notre parti, Eric Ciotti.
 
J’ai d’ailleurs proposé de créer une série de programmes d’échanges culturels et éducatifs entre nos deux pays, et d’améliorer notre coopération en s’appuyant notamment sur le travail qui a déjà été fait par l’Agence Française de Développement. La Francophonie doit enfin demeurer notre outil de diplomatie culturelle au-delà du Maroc, à l’échelle de l’Afrique, car l’Africanité du Maroc permet de porter la langue française sur l’ensemble du continent.
 
Croyez-vous qu'une reconnaissance par le président Macron de la marocanité du Sahara mettrait fin à cette crise ?
 
Mon engagement pour la reconnaissance de la marocanité du Sahara est inébranlable, tout comme celui de la droite depuis des années. Nos prises de paroles au Maroc, en France ou à l’international visent à promouvoir cette cause. Je me suis engagé à relayer les développements dans la région, et à soutenir les développements locaux, reflétant notre engagement continu pour cette cause. De manière générale, sur la scène internationale, la France doit mieux prendre en compte les changements de paradigme pour adopter une posture internationale plus humble et respectueuse des aspirations de ses partenaires.

Nous devons rebâtir un partenariat plus solide avec le Maroc, basé sur la confiance et la coopération mutuellement bénéfique. La stabilité et la prospérité dans la région méditerranéenne dépendent d’une relation de confiance authentique entre la France et le Royaume chérifien. Il est temps d’ouvrir une nouvelle page dans notre Histoire commune.
 
 

Les Républicains : La marocanité du Sahara au cœur des discussions entre Éric Ciotti et Nizar Baraka

Lors d’une rencontre au siège du Parti de l’Istiqlal, en mai dernier, le président du parti « Les Républicains », Éric Ciotti, et le Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, avaient exprimé leur volonté commune de contribuer au renforcement des relations franco-marocaines pour dépasser la crise silencieuse entre Paris et Rabat. 
Accompagné de l’ex-ministre française de la Justice, Rachida Dati, et d’autres cadres du parti de droite, le président des Républicains a eu des échanges avec Nizar Baraka sur l’état des relations entre Paris et Rabat. 
 
A cette occasion, Nizar Baraka avait affirmé que « cette réunion revêt une importance particulière puisque « Les Républicains » est un parti qui compte sur la scène politique française en tant que force de l’opposition ».  
Dès le premier jour de sa visite au Maroc, le leader de la droite, dite républicaine, avait exprimé son plein soutien à la marocanité du Sahara. 
De son point de vue, la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud est « indiscutable ».
 
Éric Ciotti voit dans l’essor économique que connaissent les provinces du Sud une preuve supplémentaire de l’intérêt qu’y porte le Royaume et de la légitimité de sa cause nationale. Ciotti a réitéré, à maintes reprises, la position des Républicains français qui « souscrivent au plan d’autonomie et qui leur paraît pleinement légitime ». Pour cela, ils jugent logique que la France soutient exclusivement cette position à l’instar des Etat Unis, l’Espagne, les Pays-Bas, et d’autres pays européens. 
 
Rappelons que la question du Sahara est actuellement l’un des points de désaccord sensibles entre Paris et Rabat. Le Maroc cherche un soutien sans équivoque de la part de son allié traditionnel au moment où la diplomatie française reste ambiguë dans son positionnement sur le conflit. Paris juge le plan d’autonomie comme « une des solutions crédibles et réalistes », contrairement à d’autres pays qui y voient la seule base sérieuse pour une solution définitive au conflit artificiel.
 








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