Dans les années 1980, au luxueux quartier du haut Hassan où était concentré le gros des résidences et des représentations diplomatiques de prestige, dont celle imposante des États-Unis d’Amérique, l’ambassade Algérienne faisait plutôt office de petit poucet. Nichée dans une petite villa sans lustre ni prétention sur l’avenue Tarik Ibn Ziad, la chancellerie algérienne semblait cultiver la discrétion au point de se fondre complètement dans le paysage bucolique de ce quartier, autrefois le plus calme et le plus paisible de la capitale.
Tout juste signalée par une plaque de cuivre terne, car rarement lustrée, l’ancienne ambassade algérienne arborait une façade morne, avec des murs jaunis dont dépassaient quelques bougainvilliers revêches, mal entretenus et jamais taillés qui ressemblaient plus à des plantes folles. Même le drapeau vert et blanc relativement petit et hissé sur un mat plus court que de coutume, semblait flotter avec mesure et sans trop d’ostentation. Mais en dépit de sa modeste carrure et de son apparence quelconque, la petite ambassade algérienne disposait d’un atout majeur et pour le moins stratégique.
Située en surplomb de la vallée du Bouregreg, avec vue imprenable sur la rivière éponyme et le site historique de Chellah, sans donc aucun vis-à-vis, la petite ambassade était quasiment impossible à surveiller discrètement, dans le vieux sens du terme qui impliquait une surveillance physique, avec planques, dispositifs d’écoute à distance, équipes de policiers en civil qui se relaient et tout le toutim. C’était le temps des barbouzes, au Maroc comme partout ailleurs dans le monde. C’était aussi la guerre froide et c’était surtout la guerre, la vraie, qui faisait rage entre le Maroc et l’Algérie au Sahara, par milices séparatistes du Polisario interposées.
Ce n’est qu’après le réchauffement des relations entre les deux pays, acté par la réouverture des frontières en juin 1988, que l’idée de déplacer la petite ambassade commence à germer, avant de se préciser avec l’arrivée dans son voisinage immédiat, au milieu des années 1990, d’un voisin pour le moins encombrant : l’imposant nouveau siège des Affaires Étrangères marocaines. La fermeture des frontières en 1994, puis l’avènement en 1999 du règne présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, diplomate chevronné soucieux du prestige de l’Algérie dans son pays de naissance, précipitera le déménagement.
Sur fond, dit-on, de développement de l’espionnage technologique avec des moyens d’écoute et de surveillance de plus en plus high-tech qui ne permettaient plus à l’ancienne ambassade de rester à l’abri des oreilles marocaines, nos voisins décident au début des années 2000 d’abandonner l’ancienne petite bâtisse pour élire domicile dans une imposante chancellerie, sise au quartier du Souissi, sur la prestigieuse avenue Mohammed VI. La suite de l’histoire, vous la connaissez…
Tout juste signalée par une plaque de cuivre terne, car rarement lustrée, l’ancienne ambassade algérienne arborait une façade morne, avec des murs jaunis dont dépassaient quelques bougainvilliers revêches, mal entretenus et jamais taillés qui ressemblaient plus à des plantes folles. Même le drapeau vert et blanc relativement petit et hissé sur un mat plus court que de coutume, semblait flotter avec mesure et sans trop d’ostentation. Mais en dépit de sa modeste carrure et de son apparence quelconque, la petite ambassade algérienne disposait d’un atout majeur et pour le moins stratégique.
Située en surplomb de la vallée du Bouregreg, avec vue imprenable sur la rivière éponyme et le site historique de Chellah, sans donc aucun vis-à-vis, la petite ambassade était quasiment impossible à surveiller discrètement, dans le vieux sens du terme qui impliquait une surveillance physique, avec planques, dispositifs d’écoute à distance, équipes de policiers en civil qui se relaient et tout le toutim. C’était le temps des barbouzes, au Maroc comme partout ailleurs dans le monde. C’était aussi la guerre froide et c’était surtout la guerre, la vraie, qui faisait rage entre le Maroc et l’Algérie au Sahara, par milices séparatistes du Polisario interposées.
Ce n’est qu’après le réchauffement des relations entre les deux pays, acté par la réouverture des frontières en juin 1988, que l’idée de déplacer la petite ambassade commence à germer, avant de se préciser avec l’arrivée dans son voisinage immédiat, au milieu des années 1990, d’un voisin pour le moins encombrant : l’imposant nouveau siège des Affaires Étrangères marocaines. La fermeture des frontières en 1994, puis l’avènement en 1999 du règne présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika, diplomate chevronné soucieux du prestige de l’Algérie dans son pays de naissance, précipitera le déménagement.
Sur fond, dit-on, de développement de l’espionnage technologique avec des moyens d’écoute et de surveillance de plus en plus high-tech qui ne permettaient plus à l’ancienne ambassade de rester à l’abri des oreilles marocaines, nos voisins décident au début des années 2000 d’abandonner l’ancienne petite bâtisse pour élire domicile dans une imposante chancellerie, sise au quartier du Souissi, sur la prestigieuse avenue Mohammed VI. La suite de l’histoire, vous la connaissez…
Majd EL ATOUABI