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Hydrogène vert : Mezzour appelle à un changement de paradigme au Power to X Summit


Rédigé par L'Opinion Vendredi 3 Octobre 2025

Au Power to X Summit, Ryad Mezzour a tracé une feuille de route claire, produire, rendre compétitif puis inscrire durablement l’hydrogène vert marocain. L'objectif est d'offrir la molécule au meilleur prix et faire du Royaume une alternative énergétique incontournable.



Hydrogène vert : Mezzour appelle à un changement de paradigme au Power to X Summit
La cinquième édition du Power to X Summit, organisée les 1ᵉʳ et 2 octobre 2025, a réuni à Benguérir de nombreux acteurs pour discuter des perspectives et des stratégies autour de l’hydrogène vert. Cet événement, qui constitue une plateforme internationale d’échanges, a permis d’évaluer l’efficacité de la stratégie marocaine dans un contexte énergétique mondial marqué par des incertitudes et par l’arrêt progressif de plusieurs projets à l’international.

Dans ce cadre, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a livré un discours très attendu où il a plaidé pour un changement de paradigme afin de rendre plus réaliste et plus logique la stratégie nationale de l’hydrogène. Son message principal est clair : il faut accélérer la concrétisation des projets, passer rapidement à la production des premiers dérivés de l’hydrogène et éviter de reproduire les erreurs observées ailleurs.
 
Un constat lucide après un an d’attentes
 
Dans son intervention, Ryad Mezzour a rappelé son optimisme de l’année précédente : « L’année dernière, j’étais très confiant. Je pensais que le Power to X était le Power to Jobs, c’était clair. C’est l’avenir. Nous allons avoir beaucoup d’investissements, nous allons changer le monde, nous allons avoir des bateaux qui utilisent du méthanol, nous allons avoir des avions qui utilisent du SAF, nous allons avoir beaucoup d’ammoniac vert qui circule partout ».

Cependant, force est de constater que les résultats concrets tardent à venir. Le ministre s’est montré direct : « Un an plus tard… Alors, quelle est la suite ? Où allons-nous ? Quels sont les marchés ? Quels sont les consommateurs ? Nous sommes toujours tous ensemble à discuter de la manière de produire, de la technologie. Où est le consommateur ? Y a-t-il des consommateurs ici ? Des offtakers ? Des contrats ? Des nouvelles à ce sujet ? Non, pas encore ».
 
Le défi du coût de production
 
Le ministre a rappelé que l’hydrogène vert reste aujourd’hui plus coûteux que l’hydrogène gris, avec un écart de 25 à 30% à combler. Malgré une forte dynamique au Maroc, il a insisté sur le fait que les choses n’avancent pas assez vite si l’on s’en tient uniquement aux règles établies. Selon lui, il faut envisager une nouvelle approche qui permette de concrétiser les projets à court terme.
 
 
« La technologie ne doit pas être en mesure de préciser les règles. La technologie doit juste essayer de transformer cette molécule au meilleur prix possible, essayer de capturer le carbone au meilleur endroit possible, que ce soit au Maroc, dans le sud, le centre, le nord, ailleurs, où que nous puissions le capturer », a-t-il expliqué.
 
Il a ajouté : « Être le meilleur vous fait avoir une véritable offre énergétique sans compter sur personne d’autre dans le monde. Et c’est ce que nous devons faire. Ensemble. Car nous serons ici l’année prochaine à nous demander : qu’en est-il du réseau ? qu’en est-il du pipeline ? qu’en est-il de la technologie ? et toujours sans consommateurs ».
 
Produire la molécule avant tout
 
Ryad Mezzour a souligné que le Maroc doit aller droit au but : produire la molécule d’hydrogène et ses dérivés, sans attendre davantage. « Nous avons besoin de la molécule, alors faisons la molécule. Voyons le moyen le plus efficace de fournir la molécule, même si nous devons transporter de l’électricité pour la fournir et la transformer ailleurs. Mais faisons-le », a-t-il insisté.
 
Il a poursuivi : « Faisons le modèle économique en utilisant notre capacité à fournir de l’énergie renouvelable au meilleur prix, ici, et en la transformant en une molécule… Je suis sûr que nous aurons la meilleure offre que personne ne pourra rejeter ».
 
La compétitivité avant la couleur
 
Le ministre a également tenu à relativiser le débat autour de la « couleur » de l’hydrogène. Selon lui, la priorité doit aller à la compétitivité et à la productivité : « Ce sera plus vert que le gris, un peu plus gris que le vrai vert, mais ce sera du méthanol, ce sera de l’hydrogène, et ce sera compétitif. Et c’est tout ce qui compte au final ».

Dans sa vision, la réussite du Maroc doit se déployer en trois étapes complémentaires, d’abord devenir productif en lançant effectivement la production de la molécule et de ses dérivés, ensuite devenir compétitif en réduisant drastiquement les coûts afin d’atteindre un objectif de 1,3 à 1,5 dollar par kilogramme, et enfin devenir durable en inscrivant progressivement cette stratégie dans les cadres réglementaires existants et en profitant des incitations disponibles.

 







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