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Gabriel Attal face à sa première motion de censure avant le remaniement


Rédigé par L'Opinion avec AFP Lundi 5 Février 2024

C'était devenu un rituel presque mécanique pour Élisabeth Borne, c'est une première pour lui: Gabriel Attal affronte une motion de censure de la gauche lundi matin à l'Assemblée nationale, sans grand risque pour le nouveau Premier ministre davantage accaparé par la finalisation du remaniement.



Le coordinateur de LFI Manuel Bompard défendra à partir de 10H00 la motion déposée par insoumis, socialistes, écologistes et communistes.
 
"Ce nouveau gouvernement c'est le séparatisme scolaire, l'entre soi et les ghettos de riches. Il faut censurer tout ça, les Français en ont assez!", a-t-il plaidé sur Sud Radio lundi.
 
Mais cette motion n'a quasiment aucune chance de recueillir les 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement, puisque droite et extrême droite n'ont, a priori, pas l'intention de la soutenir.
 
C'est donc surtout la tonalité des débats qui sera scrutée, et la réponse de Gabriel Attal à ses détracteurs, juste avant son départ pour l'Allemagne où il va rencontrer le chancelier Olaf Scholz.
 
Comme elle l'avait fait contre Élisabeth Borne, la gauche reproche au Premier ministre de ne pas avoir sollicité de vote de confiance de l'Assemblée nationale après sa déclaration de politique générale, mardi dernier.
 
Elle accuse Gabriel Attal de vouloir faire "la guerre aux pauvres", avec ses annonces sur la suppression de l'allocation de solidarité spécifique, remplacée par le RSA, pour les chômeurs en fin de droit ou la promesse d'assouplissement de la loi SRU sur les logements sociaux. Et elle cible la jeunesse du nouveau Premier ministre dans les "beaux quartiers", de la prestigieuse "école (privée) alsacienne" à Sciences Po, jusqu'aux ministères et à Matignon, à 34 ans seulement.
 
Dans le viseur aussi de la gauche Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de l'Éducation nationale et des Sports, dans la tourmente depuis ses propos sur ses enfants scolarisés dans le privé, à Stanislas dans le VIe arrondissement de Paris.
 
Le maintien de la ministre à son poste est l'un des enjeux de la semaine alors que l'exécutif prépare la nomination d'au maximum 15 ministres délégués et secrétaires d'État qui complèteront les 14 ministres déjà en exercice.
 
Les nominations pourraient être annoncées "lundi ou mardi", selon un conseiller de l'exécutif, qui qualifie de "rumeurs" l'hypothèse d'intégrer de nouvelles recrues à droite, ou le chef du MoDem François Bayrou dans l'attente d'une décision judiciaire lundi matin dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
 

La colère des agriculteurs et les concessions du gouvernement sur le gazole et les pesticides devraient aussi occuper les débats.
 
A l'extrême droite, Marine Le Pen a laissé entendre que ses troupes ne voteraient pas la motion, annoncée par la gauche "avant même le discours" de Gabriel Attal: "cela décrédibilise ceux qui l'ont déposée", juge-t-elle.
 
Jean-Philippe Tanguy portera la parole du RN alors que le parti est ciblé par le Premier ministre à quatre mois des Européennes.
 
Les Républicains comptent aussi voter contre la motion.
 
"On est dans l'opposition, on n'avait aucune vocation à voter la confiance. Mais voter la censure avant que le gouvernement ait démarré ne nous paraîtrait pas non plus très sérieux", a relevé dimanche sur Radio J Olivier Marleix, chef de file des députés LR.
 
Au moins à ce stade, car la droite hausse le ton après la large censure du Conseil constitutionnel de la loi immigration et l'annonce de Gabriel Attal d'une réforme de l'aide médicale d'État (AME) pour les étrangers par la voie règlementaire, plutôt que par un texte devant le Parlement.
 
Sans compter sur les trublions du groupe LR, Aurélien Pradié en tête, dont le vote lundi demeure incertain.
 
Gabriel Attal va goûter à un exercice qui était devenu habituel pour Élisabeth Borne et ses 31 motions de censure au compteur.
 
Dans cette Assemblée nationale sans majorité absolue depuis les législatives de 2022, l'ancienne cheffe du gouvernement était passée à neuf voix de la censure en mars 2023, après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.



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