Le Ministère de l'Économie et des Finances, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD) via son initiative "EinA" (Entrepreneurship, Innovations and Advice for North Africa), a levé le voile sur une étude intitulée "Profil entrepreneurial du Maroc". Cette enquête, la première de son genre sur le continent, plonge dans les méandres du tissu entrepreneurial marocain, mettant en lumière des tendances significatives et des opportunités prometteuses.
L'étude, menée à l'échelle nationale et régionale, a interrogé 9 085 individus au sein de 3 034 ménages. Parmi eux, 2 297 entrepreneurs, établis et potentiels, ont été identifiés, représentant une population de 7,4 millions d'individus à travers le pays.
Selon les résultats, le Maroc détient un potentiel entrepreneurial estimé à 25% de la population âgée de 18 ans et plus. Toutefois, l'étude révèle que 57% des entrepreneurs établis le sont par nécessité, principalement dans des micro et petites entreprises à faible productivité.
Un aspect positif émerge du constat que 22% des entreprises créées sont dirigées par des femmes, tandis que 44% des entrepreneurs potentiels sont également des femmes, témoignant de leur aspiration croissante à s'engager dans l'entrepreneuriat.
L'entrepreneuriat informel demeure une réalité préoccupante, dépassant les 70% au niveau national. Les obstacles à la formalisation, tels que les réglementations fiscales et administratives, ainsi que l'instabilité économique, sont identifiés comme les principaux freins.
Cependant, l'étude souligne des incitations cruciales à la formalisation, telles que l'accès à une couverture maladie et à la retraite, renforçant ainsi l'importance de la généralisation de la protection sociale.
En termes d'impact sur l'emploi, l'étude propose une perspective optimiste, soulignant que le développement de seulement 5% des entrepreneurs établis et potentiels pourrait générer environ 100 000 emplois par an au niveau national.
Pour catalyser cette révolution entrepreneuriale, l'étude identifie cinq piliers essentiels : les marchés, l'accompagnement, la réglementation, l'éducation et le financement (MAREF).