Depuis l’annonce des négociations entre le Maroc et l’Espagne, le sort de l’espace aérien n’a cessé de susciter l’intérêt des observateurs dans les deux pays. Du côté ibérique, l’inquiétude monte chez l’opposition qui redoute que l’espace aérien ne tombe complétement sous contrôle marocain. Raison pour laquelle des parlementaires ont d’ores et déjà commencé à interroger le gouvernement de Pedro Sanchez.
Le sénateur de la coalition canarienne, Fernando Clavijour, a fait part de son inquiétude que les négociations aboutissent à une concession. « Nous ne savons rien, nous voulons une explication. Dans sa réponse écrite, l’Exécutif espagnol a assuré que « les négociations se bornent à la gestion de l’espace aérien ». Une réponse à l’inquiétude du sénateur qui voulait savoir s’il s’agit d’une cession ou d’un transfert de gestion.
Selon la réponse dont le détail est révélé par des médias ibériques, les négociations portent également sur la coordination « entre les deux parties » afin de « parvenir à une plus grande sécurité dans les connexions et la coopération technique ».
Pour sa part, le président des Iles Canaries, Angel Victor Torres, a tenté, à son tour, de rassurer l’opposition canarienne. « Il n’y aura pas de cession. Je veux être absolument clair et énergique, parce que ce n’est pas dans l’accord », a indiqué, rappelant ainsi ce que lui avait dit le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, à ce sujet. « Je lui ai demandé des éclaircissements absolus et il m’a répondu qu’il n’y aurait en aucun cas un transfert d’espace aérien. Ce dont on parle entre les deux gouvernements, c’est d’améliorer la gestion des espaces aériens », a-t-il précisé.
Torres a rappelé que les négociations s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route signée lors de la visite de Pedro Sanchez au Maroc en avril 2022. Les deux pays avaient pris l’engagement d’entamer des discussions concernant la gestion de l’espace aérien. Il s’agit du septième engagement sur seize au total.
Le président des Iles Canaries est venu au Maroc le 15 mars dans le cadre d’une visite officielle dont il s’est félicité du bilan. En plus de la relance de la ligne maritime entre Tarfaya et Fuerteventura, il a été décidé de lancer de nouvelles lignes aériennes.
La coordination entre les autorités marocaines et canariennes a permis de faire chuter les flux clandestins de 60% pendant le premier trimestre de 2023 par rapport à la même période de l’année précédente.
Rappelons qu’après la récupération du sahara marocain à l’issue de la marche verte en 1975, l’ Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a maintenu le contrôle aérien de la zone aux mains de l’Etat espagnol, puisque l’ONU considère ce territoire comme “non-autonome”.