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Enquête du HCP : Quelles perspectives de reprise post-confinement pour les entreprises marocaines ?


Rédigé par A. CHANNAJE Samedi 1 Août 2020

C’est un paysage dévasté que présente l’entreprise, entre arrêt total ou partiel des activités, en ces temps de pandémie. Analyse des chiffres et perspectives de relance.



Enquête du HCP : Quelles perspectives de reprise post-confinement pour les entreprises marocaines ?
Pendant la période du confinement, près de 83,4% de l’ensemble des entreprises organisées ont déclaré avoir arrêté leurs activités. 52,4% ont réduit partiellement leur activité, 29,6% de manière totale mais temporaire alors que 1.3% ont déclaré avoir cessé leurs activités de manière définitive. 

C’est ce qui ressort de la 2ème enquête du HCP sur l’impact de la Covid-19 sur l’activité des entreprises, parvenue la nuit de ce mardi 28 juillet, à « L’Opinion ». Cette proportion a atteint près de 86% chez les TPE (très Petites Entreprises), 79% pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et 57% chez les GE (Grandes Entreprises).

Par secteur d’activités, il ressort de l’enquête que les principaux secteurs les plus touchés par cette crise sont l’hébergement et la restauration avec 98% d’entreprises en arrêt, les industries textiles et cuir et les industries métalliques et mécaniques avec 99% et 91%, respectivement, ainsi que le secteur de la construction avec 93%.

40% des GE ont repris normalement leur activité

Réalisée auprès de 4.400 entreprises, du 03 au 15 juillet, l’enquête fait ressortir, aussi, que 84,6% des entreprises ont repris leur activité après le confinement. Cela étant, 32,4% estiment avoir retrouvé le rythme normal, un peu plus de la moitié (52,2%) l’ont fait de manière partielle et 15,4% sont toujours en arrêt.

La reprise d’activité en rythme normal concerne 40% des GE, 35% des PME et 31% des TPE.

Par branche, 45% des entreprises dans les industries chimiques et para chimiques ont pu reprendre leur activité normale, 42% dans les industries du textile et du cuir et 47% dans le commerce. Cette proportion est de 18% pour l’hébergement et la restauration.

Pour les entreprises qui n’ont pas encore retrouvé le niveau normal de leur activité, 57% d’entre elles estiment l’atteindre au plus dans 6 mois, mais 44% pensent que cela prendrait au moins une année.

Par contre, deux tiers des entreprises industrielles estiment pouvoir retrouver leur rythme normal dans un délai ne dépassant pas 6 mois, alors qu’au niveau du secteur des services, cette proportion est de 55%. 

Plus de licenciements dans les TPE et PME 

Autre résultat de l’enquête : Pendant la période du confinement, 49,8% des entreprises organisées ont réduit temporairement leurs effectifs employés et 9,6% d’entre elles l’ont fait de manière définitive.

Par catégorie, la proportion des GE qui ont réduit leurs effectifs est de 53%. Cette proportion atteint 62% chez les PME et 58% chez les TPE.

Par secteurs d’activité, la proportion des entreprises ayant réduit leurs effectifs s’est élevée à 73% dans la construction, 67% dans l’industrie et 56% dans les services.

Par branche d’activité, 85% des entreprises des industries du textile et du cuir ainsi que 82% de celles des industries électriques et électroniques ont réduit leurs effectifs pendant la crise.

Parallèlement, ladite enquête fait ressortir que seuls 44% des entreprises ont pu réintégrer la totalité de leurs effectifs, licenciés temporairement, depuis la levée du confinement. 

Par branche d’activité, cette proportion atteint 64% dans les industries chimiques et para chimiques, 56% dans les industries du textile et 41% dans les industries métalliques et mécaniques, alors qu’un tiers des entreprises de l’hébergement et restauration auraient récupéré totalement leurs employés.

Les emplois non récupérés font les frais de la crise 

Pour les effectifs non récupérés par plus de la moitié des entreprises, l’enquête explique qu’ils « font les frais de la crise sanitaire puisque 56% des entreprises affirment ne pas pouvoir récupérer ce type de profil ». 

Cette proportion est plus marquée dans les secteurs de la construction et de l’industrie avec respectivement 74% et de 67%.

Pour pouvoir récupérer les emplois perdus suite à la crise sanitaire, 71% des chefs d’entreprises souhaiteraient la réduction des charges fiscales et 64% la suspension des cotisations sociales et leur prise en charge par l’Etat.

L’enquête du HCP nous apprend également que le retour au niveau normal de l’emploi se ferait, pour 61% des chefs d’entreprises, avant la fin de l’année.

Par secteur, 38% des entreprises de la construction ne s’attendent pas à une reprise du niveau normal de l’emploi avant un an. Cette proportion est de 34% pour les entreprises opérant dans l’industrie et de 41% pour le secteur du commerce.

Par branche d’activité, 45% des entreprises des industries électriques et électroniques prévoient une durée d’au moins un an pour retrouver la vitesse de croisière normale en termes d’emploi.

67% des entreprises ne réaliseront pas les investissements prévus pour 2020

Dans un autre volet, l’enquête du HCP démontre que les investissements programmés au titre de l’année 2020 ne seront pas totalement réalisés pour 67% des entreprises.

En particulier, 29% des entreprises prévoient un report, 17% une annulation et 21% une réduction. Par catégorie d’entreprises, cette proportion atteint 71% chez les TPE, 60% chez les PME et 50% chez les GE.

Par branche d’activité, la proportion des entreprises déclarant surseoir ou réduire leurs investissements s’élève à 83% dans les industries électriques et électroniques ainsi que dans la l’hébergement et restauration, 75% dans les branches du transport et entreposage et de 68% pour la construction.

Cette proportion représente 50% chez les TPE, 48% chez les PME et 33% chez les GE. Par branche d’activité, l’enquête du HCP indique que les entreprises des industries électriques et électroniques, du transport et entreposage et l’hébergement et restauration sont celles qui souffrent le plus d’un manque de fonds propres, selon respectivement 66%, 59% et 57% des chefs de ces entreprises. 

13% des entreprises fortement endettées

Il ressort aussi de l’enquête que la part des entreprises en situation d’endettement s’élève à 45%. Cette situation est plus marquée chez les grandes entreprises où une entreprise sur 2 est endettée et 20% d’entre elles fortement endettées. Par secteur d’activité, 28% des entreprises fortement endettées opèrent dans les branches des industries électriques et électroniques, 27% dans l’énergie et 26% dans l’hébergement et restauration.

Parallèlement, 51.3% des entreprises estiment qu’elles ne seront pas en mesure de reprendre le remboursement de leurs dettes avant un an et plus. Ce constat est général puisqu’il est observé de manière quasi équivalente selon les catégories d’entreprises ainsi que selon les secteurs d’activité.

A. CHANNAJE 
 

Repères

Mesures d’adaptation des entreprises au contexte de la crise
Plus de trois quarts des entreprises disposent des équipements appropriés de protection contre la Covid-19. 77,4% des entreprises déclarent que la situation actuelle de leurs équipements permet de protéger parfaitement les employés contre la pandémie, 16,4% parmi elles déclarent que la protection n’est que partielle contre 6,2% qui affirment que les équipements de leurs entreprises ne garantissent aucune protection. Par catégorie d’entreprise, les équipements de la majorité des GE (87%) garantissent une protection parfaite des employés contre la Covid-19 tandis que 7% des TPE manquent totalement d’équipements de protection contre la pandémie.
Financement extérieur
La présente enquête fait ressortir que 45% des entreprises comptent recourir à un financement externe. Pour ce financement, 39% des entreprises comptent se financer par crédit auprès du même partenaire bancaire (50% des GE, 43% des PME et 37% des TPE). 4% des entreprises comptent recourir à un nouveau partenaire bancaire et 3,5% choisissent d’autres établissements financiers. L’émission d’obligations et le marché boursier viennent en dernières positions avec respectivement 1% et moins de 1%.
Tourisme: la CNUCED s’inquiète pour le Maroc 
Selon un rapport de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, le Maroc, sur une liste de 15 pays, est classé 7ème pays le plus touché par la crise du Covid-19 en ce qui concerne son industrie touristique. L’agence onusienne spécialisée prévoit une variation négative de 5% du PIB relié au tourisme dans le cas d’un scénario modéré. A échelle mondiale, la perte pourrait atteindre 2,2 billions de dollars.








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