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Emploi : Un peu de volonté et beaucoup de sacrifice


Rédigé par Saâd JAFRI le Lundi 4 Août 2025



Emploi : Un peu de volonté et beaucoup de sacrifice
Depuis la mise en fonction du gouvernement en 2021, l’investissement, véritable levier du développement, a été érigé en priorité nationale. Une Charte de l’investissement a été adoptée fin 2022 pour stimuler le secteur privé, et les premiers résultats prêtent à l’optimisme. En 2024, pas moins de 191 projets ont vu le jour, dont 167 portés par des entreprises privées, marocaines ou étrangères, pour un montant global de 326 milliards de dirhams (MMDH).

Le cœur de cette initiative, comme l’a explicitement exprimé l’Exécutif, est de dynamiser la création d’emplois stables et de réduire les disparités territoriales, véritable bête noire des gouvernements successifs. Pour l’instant, quelque 150.000 emplois directs et indirects ont été créés via la nouvelle Charte, mais le marché de l’emploi continue malgré tout de laisser la population sur sa faim. En témoignent les chiffres du marché de l’emploi qui, malgré l’aubaine que représentent certains secteurs portés par les chantiers liés à la préparation de la Coupe du Monde 2030, affichent toujours un taux de chômage de 12,8%. Une hausse due en grande partie aux défis climatiques structurels que traverse le pays, d’où, notamment, la dégringolade alarmante de l’emploi en milieu rural, avec 107.000 postes en moins.

Car le problème ne vient pas seulement du volume d’investissement, mais aussi de sa répartition géographique inégale. Aujourd’hui, 70% des actifs se concentrent dans cinq régions, avec Casablanca-Rabat en pole position. Un déséquilibre que le Discours du Trône de cette année n’a pas manqué de pointer, appelant à valoriser les potentiels économiques régionaux et à favoriser un climat propice à l’entrepreneuriat et à l’investissement local.

Un appel dont l’exécution devrait se déployer tous azimuts, surtout pour sauver le monde rural. Car, après sept années de sécheresse, le risque d’un exode massif devient une réalité plausible, alors que nos grandes villes peinent déjà à offrir suffisamment d’opportunités aux citadins. Face à cette situation, plusieurs institutions, à l’instar du CESE, de la CSMD, ou encore l’Alliance des Économistes Istiqlaliens, ont proposé la création de Fonds d’investissement régionaux pour accompagner les jeunes entrepreneurs, leur offrir des services d’incubation, un mentorat, et transformer leurs idées en projets viables. Une recommandation de bon sens, mais qui tarde à se concrétiser, dans un contexte de finances publiques sous tension.

Mais le Discours Royal agit ici comme un rappel du fait que l’employabilité de la population vaut bien quelques risques budgétaires. Car il ne s’agit pas seulement de relancer l’emploi, mais aussi de préserver l’équilibre entre le rural et l’urbain, de maintenir une cohésion nationale sans laquelle aucun modèle de développement n’est viable.



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