L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search


Agora

ELUCUBRATION D’UN ALFICIONADO


Rédigé par Mohammed LANSARI le Mardi 29 Novembre 2022



ELUCUBRATION D’UN ALFICIONADO
Ce jour là, Al Bayt Stadium de Doha ressemblait à une véritable arène de corrida. Une mise à mort nécessaire était annoncée. Parce qu’un match de football ressemble à plus d’un titre à une corrida.

Les deux « disciplines » sont nées en Europe. La corrida est née et s’est développée en Espagne dès la moitié du XIX ieme siècle, vers 1848.

Les racines du football moderne remontent au Moyen Âge. Mais les jeux de balle existent depuis l’Antiquité. Les grecs l’appelaient « EPISKYROS ». Les romains pratiquaient « L’HARPASTUM », ancêtre du Calcio florentin. Les chinois pratiquaient le « CUJU ». Quant aux japonais, ils pratiquaient deja le « KEMARI », issu lui-même du CÛJÛ chinois, introduit au Japon vers l'an 600.

Au début du xixe siècle, les écoles anglaises intègrent progressivement le sport à leur cursus et impulsent sa formalisation. Les règles de Cambridge sont en octobre 1848 une première tentative d'unification des règles du football. Les premiers clubs indépendants apparaissent à la fin des années 1800.

En 1863, onze d'entre eux fondent the Football Association, chargée d'organiser la pratique du football en Angleterre.

Dès lors, le football connait une progression continue dans sa pratique actuelle.

En 1885, le professionnalisme est autorisé en Grande-Bretagne, tandis que les premiers clubs sont créés à travers le monde, particulièrement en Europe et en Amérique du Sud. La Fédération internationale de football association (FIFA) est fondée en 1904 à Paris par des représentants de sept pays européens. Encouragée par le succès populaire rencontré par les tournois de football aux Jeux olympiques, la FIFA organise en 1930, en Uruguay, la première édition de la Coupe du monde, qui devient incontestablement un des principaux événements sportifs planétaires.

Autre similitude, la ponctualité dans le démarrage de ces deux disciplines.

Le grand poète espagnol des années 30, dans un poème du « romancero gitano », le recueil le plus connu du poète, fait allusion à ce moment : « A las cinco de la tarde » (« À cinq heures de l'après-midi ».

« En Espagne, la seule chose qui commence à l'heure, c'est la corrida ».

Pareil pour un match de football. Il commence par l’entrée des joueurs et les hymnes nationaux.

Une corrida commence par un « paséo » le défilé initial de tous les participants.

Stade de football ou arène de corrida, quelle différence?

Ici et là tous les coups -ou presque- sont permis. Un seul gagnant. Sinon l’élimination pour l’une des deux équipes ou la mort pour le matador. Le taureau gonflé à bloc, fulmine, joue des pieds, comme ces allemands qui regardent avec défis ces banderilleros espagnols qui les narguent avec leurs capes rouges.

Alors que la mise à mort commence.

Pendant 62 minutes, les banderilleros vont constamment piquer le taureau allemand, le gardien Manuel Neuer, déjà affaibli auparavant par les deux coups de baguettes des japonais. Alors arrive le grand matador espagnol, le grand Morata, pour apporter ce qu’il croyait le coup de grâce au géant de l’Europe.

Mais c’était sans connaître l’instinct de vaincre, voire de survie du taureau.

Les allemands vont continuer à saigner, à souffrir jusqu’à la 83 eme minute, moment fatidique où l’indomptable FULLGRUG, va donner du souffle à son équipe.

Le taureau n’est pas encore à genoux. Il va bientôt être délivré et livré aux soins de ses propriétaires, jusqu’à une prochaine corrida, plus pénible, plus sanglante peut-être.

Le sport est avant tout un véhicule de fraternité, d’amour et de paix.

Les joueurs allemands, qui se sont trompés d’arène, car on ne mélange pas sport et messages de haine, vont rentrer aux vestiaires, humiliés, la queue basse, pour réfléchir au début de leur déchéance.

Dans les gradins, les spectateurs présents au stade Al Bayt stadium, sont restés longtemps à scander « Viva Espagna ».
 




Mohammed LANSARI
Le 28 nov. 2022.



Dans la même rubrique :
< >

Samedi 20 Avril 2024 - 11:14 L’Humeur : Le spleen de Casablanca