Depuis 2019, les médecins spécialistes ne rejoignent le secteur public qu’environ deux ans après leur diplomation, un retard qualifié d’inadmissible par le ministre de la Santé. Devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, il a mis en garde contre les effets de cette attente prolongée, qui pousse de nombreux lauréats vers le secteur privé ou l’émigration.
Jusqu’en 2024, les affectations annuelles tournaient autour de 200 spécialistes, mais en 2025, leur nombre a bondi à 1 204, soit plus de cinq fois la moyenne des années précédentes.
Amine Tahraoui explique qu’à son arrivée fin 2024, il a découvert ce blocage de gouvernance et a immédiatement engagé une révision complète du dispositif, en commençant par répertorier les médecins en attente de mutation ou de poste, évalués à une centaine.
Ainsi, au premier semestre 2025, quelque 700 spécialistes diplômés en 2024 ont été affectés entre avril et mai. Parmi eux, 95 % ont effectivement rejoint leur poste, tandis que les autres font l’objet d’un suivi individualisé.
Pour la promotion 2025, les affectations ont débuté dès juillet : sur 543 médecins, 80 % sont déjà diplômés et 20 % le seront dans les prochains mois. Le ministre anticipe toutefois qu’en 2026, le volume retombera entre 600 et 700 affectations, en cohérence avec la capacité de formation des filières médicales.
Tahraoui anticipe que le manque de spécialistes persistera jusqu’en 2029. Il estime qu’à l’horizon 2030, la situation pourrait s’inverser, si la croissance des places pédagogiques se poursuit. Il souligne cependant que la simple augmentation des effectifs ne suffit pas. Il faut assurer un meilleur alignement entre spécialités formées et besoins réels du système de santé.
"Le Maroc connait un grand besoin de spécialistes, notamment en anesthésie, réanimation et radiologie. Pour y répondre, des mesures ont été prises pour l'affectation des médecins lauréats, destinés à travailler dans les différentes régions et provinces", a expliqué Amine Tahraoui.
Outre le déficit en spécialistes, le ministre alerte sur une inversion notable dans la répartition des médecins. Selon les normes de l’OMS, un système de santé équilibré devrait comporter 70 % de médecins généralistes pour 30 % de spécialistes. Or, au Maroc, la proportion est inversée : 70 % de spécialistes pour 30 % de généralistes.
Pour expliquer ce désintérêt pour la médecine générale, Tahraoui cite la faible rémunération et le manque d’attractivité de cette filière. Il estime nécessaire d’ouvrir un débat sur les incitations financières et statutaires pour encourager les médecins de famille, tout en clarifiant la spécialité « médecin de famille » pour accélérer sa formation et sa sortie dans le service public.
6.500 nouveaux postes créés en 2025
S’agissant du recrutement, le ministre de la santé a annoncé que l’année 2025 connait l’ouverture de 6.500 nouveaux postes, ce qui portera le nombre total de ressources humaines en santé à près de 59.000 professionnels, contre 45.000 en 2019, soit une hausse de 26 % entre 2022 et 2024.
Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de l’expansion des infrastructures hospitalières. Le ministre a rappelé qu’il est illusoire de multiplier les établissements de santé sans les doter en personnel qualifié. Le déficit ne touche d’ailleurs pas uniquement les médecins, mais aussi les infirmiers et autres cadres paramédicaux.
Il a par ailleurs précisé que la répartition des nouveaux postes répond aux besoins réels des régions et provinces. De nombreux projets de santé, dont certains centres récemment construits, connaissent en effet des retards d’exploitation en raison du manque de personnel disponible.
Jusqu’en 2024, les affectations annuelles tournaient autour de 200 spécialistes, mais en 2025, leur nombre a bondi à 1 204, soit plus de cinq fois la moyenne des années précédentes.
Amine Tahraoui explique qu’à son arrivée fin 2024, il a découvert ce blocage de gouvernance et a immédiatement engagé une révision complète du dispositif, en commençant par répertorier les médecins en attente de mutation ou de poste, évalués à une centaine.
Ainsi, au premier semestre 2025, quelque 700 spécialistes diplômés en 2024 ont été affectés entre avril et mai. Parmi eux, 95 % ont effectivement rejoint leur poste, tandis que les autres font l’objet d’un suivi individualisé.
Pour la promotion 2025, les affectations ont débuté dès juillet : sur 543 médecins, 80 % sont déjà diplômés et 20 % le seront dans les prochains mois. Le ministre anticipe toutefois qu’en 2026, le volume retombera entre 600 et 700 affectations, en cohérence avec la capacité de formation des filières médicales.
Tahraoui anticipe que le manque de spécialistes persistera jusqu’en 2029. Il estime qu’à l’horizon 2030, la situation pourrait s’inverser, si la croissance des places pédagogiques se poursuit. Il souligne cependant que la simple augmentation des effectifs ne suffit pas. Il faut assurer un meilleur alignement entre spécialités formées et besoins réels du système de santé.
"Le Maroc connait un grand besoin de spécialistes, notamment en anesthésie, réanimation et radiologie. Pour y répondre, des mesures ont été prises pour l'affectation des médecins lauréats, destinés à travailler dans les différentes régions et provinces", a expliqué Amine Tahraoui.
Outre le déficit en spécialistes, le ministre alerte sur une inversion notable dans la répartition des médecins. Selon les normes de l’OMS, un système de santé équilibré devrait comporter 70 % de médecins généralistes pour 30 % de spécialistes. Or, au Maroc, la proportion est inversée : 70 % de spécialistes pour 30 % de généralistes.
Pour expliquer ce désintérêt pour la médecine générale, Tahraoui cite la faible rémunération et le manque d’attractivité de cette filière. Il estime nécessaire d’ouvrir un débat sur les incitations financières et statutaires pour encourager les médecins de famille, tout en clarifiant la spécialité « médecin de famille » pour accélérer sa formation et sa sortie dans le service public.
6.500 nouveaux postes créés en 2025
S’agissant du recrutement, le ministre de la santé a annoncé que l’année 2025 connait l’ouverture de 6.500 nouveaux postes, ce qui portera le nombre total de ressources humaines en santé à près de 59.000 professionnels, contre 45.000 en 2019, soit une hausse de 26 % entre 2022 et 2024.
Cette dynamique s’inscrit dans le cadre de l’expansion des infrastructures hospitalières. Le ministre a rappelé qu’il est illusoire de multiplier les établissements de santé sans les doter en personnel qualifié. Le déficit ne touche d’ailleurs pas uniquement les médecins, mais aussi les infirmiers et autres cadres paramédicaux.
Il a par ailleurs précisé que la répartition des nouveaux postes répond aux besoins réels des régions et provinces. De nombreux projets de santé, dont certains centres récemment construits, connaissent en effet des retards d’exploitation en raison du manque de personnel disponible.
