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De l’allégeance en général et de la bêtise en particulier


Rédigé par Samir Belahsen le Lundi 1 Mars 2021

« Le véritable supplice d'un égoïste est de prêter sermon d'allégeance à son égoïsme», Mofaddel Abderrahim.

« Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue », Albert Einstein.



Dr Samir Belahsen.
Dr Samir Belahsen.
L’allégeance est définie par les dictionnaires comme l’obligation de fidélité et d'obéissance qui incombe à une personne envers la nation à laquelle elle appartient et le souverain dont elle est sujette.

Au Maroc, le système politique est fondé sur l’allégeance au Roi Emir des croyants, elle signifie le contrat qui lie l’ensemble des sujets au monarque. Souvent et dans plusieurs étapes de l’histoire, ce contrat était écrit et portait le titre de contrat d’allégeance. On peut avec une approche moderne de ce concept considérer que la constitution est l’acte détaillant les droits et les obligations des parties.

Il y a, bien entendu, d’autres approches respectables de lecture. 

L’appartenance à un parti et la fidélité due à ses leaders ne peut être considérée comme de l’allégeance. On ne doit parler d’allégeance que pour l’Emir des croyants ou pour la patrie et sa constitution.
Il n’y a pas d’allégeance non plus ni au capital, ni à une Zaouia et surtout pas à une personne autre que le monarque garant de la constitution.

Un porte-parole de la CGEM, j’espère non autorisé, dans un droit de réponse s’est permis de qualifier les positions du PI et de certains de ses membres comme allégeance à une personne qui n’est pas l’Emir des croyants. J’attends pour ma part une sortie du président pour comprendre si c’est juste l’avis du porte- parole qui se serait mal exprimé ou bien l’avis de l’institution qui aurait rallié les thèses d’une partie de ses membres.

Voyez-vous, le mélange des genres peut amener à n’importe quoi, quand une association apolitique se mêle de politique, cela peut amener à des bêtises.

D’ailleurs, cette représentation du patronat dans la deuxième chambre, à mon humble avis, n’est qu’un parasite d’origine historique que les partis démocratiques avaient dû accepter et voter dans un contexte particulier. Ils n’ont pas prévu qu’un parti politique userait de moyens peu orthodoxes pour mettre la main sur la représentation syndicale.

Et puis qui a dit que le patronat devait avoir un groupe parlementaire ? Aucune comparaison avec les syndicats ouvriers n’est acceptable, le pluralisme syndical ouvrier est un acquis de la nation depuis plus de soixante ans. Ce privilège accordé à une organisation apolitique est un peu anachronique dans nos lois. C’est un peu agaçant pour tout le monde.

Si la représentation patronale est mise au service d’un parti, cela posera des questions sur sa réelle représentativité et sur son unité évidemment. Et si demain ce parti est dans l’opposition ?

Les militants d’un parti n’ont pas d’allégeance à leurs leaders et même pas au parti. Dans les partis « normaux », les leaders « normaux » sont élus par les instances des partis pour défendre leurs programmes, le lien est démocratique sur une base programmatique. Je reste convaincu que le président de la CGEM reviendra à l’ADN de la confédération et remettra les pendules à l’heure pour maintenir l’unité et la force de la confédération.

Il faut espérer que les appétits de certains soient plus mesurés. De toute façon, quels que soient les résultats des élections, ils devront collaborer avec les autres pour construire le Maroc de demain.

Cordialement.

Dr Samir Belahsen







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