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Collèges pionniers: Des manuels scolaires basiques dans une approche expérimentale


Rédigé par Mina Elkhodari Mercredi 1 Octobre 2025

Les parents d’élèves ont exprimé leur inquiétude face à la simplicité du contenu des manuels scolaires distribués depuis le début de l’année dans les collèges pionniers. Ils le juge susceptible d’affecter le niveau scolaire de leurs enfants au lieu d’en favoriser l’amélioration. Explications



Les écoles pionnières se retrouvent une nouvelle fois au cœur des controverses. Cette fois-ci, non pas concernant leur implantation comme nouveau modèle de l’école publique, mais au sujet des supports pédagogiques mis à la disposition des apprenants dans 786 collèges pionniers. En effet, des parents ont critiqué le contenu des livres distribués aux apprenants dans les collèges pionniers, soulignant une baisse inquiétante du niveau scolaire.

Selon eux, ces supports proposent un contenu simpliste, loin de correspondre au niveau réel de leurs enfants. Une situation qui remet en question l’efficacité de ce nouveau modèle d’école, censé se distinguer par un enseignement adapté au niveau des élèves.

Dans des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, des parents ont dénoncé des manuels se limitant à des exercices basiques et répétitifs, inadaptés au niveau collégial comme à celui des élèves les plus brillants. «En première année de collège, ma fille pouvait lire un texte en français de plus de trente lignes.

Aujourd’hui, en deuxième année de collège pionnier, on lui propose de lire et de comprendre de simples phrases en arabe, ce qui, selon moi, ne peut que nuire à son niveau», témoigne une mère. Mais l’inquiétude de cette mère ne s’arrête pas là. «Les questions de compréhension sont identiques à celles proposées aux élèves du primaire. Elles ne permettent pas de stimuler la réflexion, ni l’esprit critique des apprenants, même dans leur langue maternelle», s’indigne-t-elle.

Les manuels des autres matières n’échappent pas aux critiques. En mathématiques, les élèves sont appelés à effectuer de simples calculs sans véritable approche de résolution de problèmes, ce qui contraste avec les manuels classiques qui introduisent progressivement des notions plus complexes. Selon un parent d’élève, cette approche revient à imposer aux élèves brillants un rythme calqué sur celui des élèves en difficulté.

Les parents redoutent, dans ce contexte, que leurs enfants ne soient incapables de suivre les cours au lycée ou de réussir les examens nationaux, dont le niveau demeure nettement plus exigeant.

Des manuels expérimentaux pour évaluer le niveau général

Face à la montée des critiques, le ministère de l’Éducation nationale a tenté de rassurer, affirmant que ces manuels controversés ne sont que des supports expérimentaux. Leur objectif est de faciliter l’évaluation du niveau réel de chaque élève et de favoriser un apprentissage graduel, afin de consolider les bases avant d’aborder des notions plus complexes. Autrement dit, les supports actuels ne constituent pas le programme définitif : ils servent à préparer une montée en compétence progressive. Dès fin octobre 2025, les manuels officiels viendront compléter et remplacer ces versions temporaires, introduisant des contenus mieux adaptés au niveau des classes.

Les écoles pionnières représentent un pari du ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saad Berrada, comme de Mohamed Benmoussa avant lui, pour rehausser le niveau des élèves, notamment ceux confrontés à de sérieuses difficultés d’apprentissage. En plus d’introduire des méthodes pédagogiques innovantes et différenciées, ce projet vise à garantir à chaque élève la maîtrise des savoirs fondamentaux, condition indispensable de toute réussite scolaire et sociale.

Pour ce faire, le ministère a rassuré que le système éducatif s’appuie désormais sur un dispositif rigoureux d’évaluation périodique. Concrètement, toutes les six semaines, les élèves sont soumis à des contrôles réguliers, dont 20% supervisés par des inspecteurs et validés par un organisme indépendant. Ce mécanisme repose sur une logique de mesure continue des acquis, conçue pour prévenir les retards et assurer un accompagnement adapté aux besoins réels des élèves.

En chiffres, le Maroc compte désormais, à l’entrée scolaire 2025-2026, 4.626 établissements primaires labellisés pionniers et 786 collèges pionniers (soit plus de 550 de plus que l’année précédente). Ces derniers regroupent 23.716 enseignants, dont 16.716 nouveaux, assurant la scolarité de 677.586 élèves, parmi lesquels environ 478.000 nouveaux inscrits.







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