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L'Opinion

Ces pauvres travailleuses du Gharb

Humeur


Rédigé par Saad Jafri le Mardi 23 Juin 2020

Alors que le Maroc entame son processus de déconfinement, un cluster a surgi dans une exploitation agricole spécialisée dans les fruits rouges, située à 30 km de Moulay Bousselham et à 80 km au Nord de Kénitra, témoignant du degré de précarité de la classe ouvrière dans le Royaume.



Ce scandale a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. Médias, politiques et société civile n’ont pas manqué de pointer du doigt les conditions de travail honteuses de cette catégorie de travailleurs, dont la majorité sont des femmes.

En effet, depuis plusieurs années, nombreuses sont les enquêtes qui dénoncent les conditions catastrophiques et extrêmement précaires, dans lesquelles la majorité des ouvrières agricoles travaillent, soulignant les différentes formes d’exploitation qu’elles subissent (retards de payement, harcèlement, agressions, etc.), sans aucune réaction sérieuse des pouvoirs publics. Néanmoins, avec l’arrivée de la Covid-19, et suite aux multiples communications du gouvernement concernant les procédures de suivi instaurées au sein des unités de production, nous avons pensé, de bonne foi, que le ministère du Travail allait mettre fin à ce genre d’exploitation ouvrière. Mais il n’en est rien ! Ces pauvres femmes, aujourd’hui victimes du Coronavirus, ont été traitées comme du bétail pendant trois mois. Des vidéos, datant de plus de deux mois, attestent qu’elles demandaient à être testées pour le Coronavirus.

Hélas, le laxisme des autorités a encore une fois triomphé, causant ainsi près de 700 contaminations. Le ministre de l’Emploi, qui a férocement défendu son bilan devant la Commission des secteurs sociaux le 9 juin, a dit qu’ils ont «créé des commissions provinciales», afin de prévenir l’émergence d’épicentres de propagation dans le monde professionnel. Quid de ce grand cluster ? N’y a-t-il pas d’inspecteurs du travail dans le Gharb ? Une clarification s’impose.

Saâd JAFRI