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Casablanca : Les crèches privées lancent un cri du cœur


Rédigé par Kenza AZIOUZI le Mardi 22 Septembre 2020

Kenza Bennani, directrice de la crèche Caramel à Casablanca, et membre de l’association marocaine des crèches privées, se livre à « L’Opinion ».



A l’arrêt depuis mars dernier, les crèches privées sont à bout de souffle. A cet effet, plusieurs lettres ouvertes ont été adressées aux ministères de l’Education nationale, de l’Intérieur ou encore de la Jeunesse, demandant la réouverture dans les plus brefs délais des établissements, et ce, dans le respect des mesures sanitaires officielles.

 Vous dites que les enfants seraient plus en sécurité à l’école. Mais qu’est-ce qui garantit le respect du protocole ? Il s’agit d’enfants en bas âge, ils ne comprendront pas forcément.
- Il faut savoir que le protocole sanitaire dans les crèches mis en place et délivré par le ministère de la Jeunesse et des Sports compte la prise de température à l’entrée de l’établissement, le lavage fréquent.

D’ailleurs, dans les classes, on a mis en place des petits stands de lavage des mains, des bassines, où, après chaque passage, l’enfant se lave les mains, avec une photo accrochée au mur où on montre comment procéder. Les enfants se lavent les mains, le temps d’une chanson, qui dure une minute ou plus. On note également que le port du masque est obligatoire pour les adultes, qu’il change chaque 4h, en présence ou non des enfants. 

Nous demandons exceptionnellement aux parents de ramener une gourde, pour chaque enfant, une serviette, un goûter individuel. Chaque enfant a sa propre table étiquetée avec sa propre photo. Parmi les mesures prises aussi, c’est de réduire les classes de manière drastique. Nous n’accueillons que la moitié de la classe, à savoir 12 chez les petits 15 chez les grands, ce qui rend les choses plus faciles pour leur faire respecter les mesures.

Ce qui est illogique, c’est de permettre aux espaces de loisirs de fonctionner, et de fermer les crèches qui sont le seul espace qui permet de respecter le protocole. 

D’autant plus que plusieurs études internationales démontrent que le taux de contagion chez les enfants est très faible. Il suffit de vérifier les statistiques depuis mars dernier, pour rassurer les parents. 

- Que revendiquez-vous au juste ?
Aujourd’hui, on est à bout de souffle, il n’y a plus de trésorerie, et les parents ne veulent plus payer malgré les réductions énormes de 50% jusqu’à 70%. Sachant que dans les Missions françaises, les parents ont dû payer la totalité pour garder les places gardées, ce qui n’est pas le cas chez nous, parce qu’il n’y a pas de suivi chez nous, on n’a pas de classe primaire. L’AMCP demande que le préscolaire soit considéré, qu’il devienne obligatoire. Dans l’urgence de la situation actuelle : la réouverture imminente des crèches, mais également l’aide financière de l’Etat. La plupart des crèches n’ont pas reçu l’aide de la CNSS, comme c’est le cas de Caramel. 7 crèches ont déjà décidé de fermer, nous autres, on a décidé de geler et suspendre l’activité. On l’a déclaré aux parents, et on leur a dit qu’on ne peut leur demander de payer pour du distanciel. Ce n’est pas du tout adapté aux enfants de cette tranche d’âge.

De ce fait, nous ne pouvons plus exiger des parents de payer les frais de scolarité. C’est à l’Etat de nous venir en aide. 

Kenza AZIOUZI



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