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L'Opinion

Boucs émissaires


le Vendredi 1 Novembre 2019

Il a 84 ans, il est fonctionnaire à la retraite et se présente comme sculpteur, mais vient surtout de se faire connaître en tirant sur deux septuagénaires musulmans à l’entrée d’une mosquée à Bayonne, en France.



Les médias français ont immédiatement épluché son passé, sorti son antécédente appartenance au parti FN, dont il a été candidat aux élections départementales, et mis en lumière son discours extrémiste à portée islamophobe. Sans oublier de mettre l’accent sur le contexte, marqué en France par le retour au débat cyclique sur le port du voile, cette fois-ci dans les activités parascolaires.

Mais faut-il s’arrêter là ?

Le chaudron de l’islamophobie bouillonne depuis pas mal d’années en France, mais pas seulement. Ce sont tous les pays d’Europe qui ne savent plus sur quel pied danser entre vagues de migrants et levée de boucliers de certaines franges de leurs populations. Ces dernières, dont le taux de croissance démographique est inférieur à celui des migrants, craignent de voir submergée, à terme, leur culture germano-chrétienne. Difficile de leur faire comprendre que c’est l’échec de la politique d’intégration appliquée par leurs gouvernements qui a mené cette impasse. Sans parler de l’autre échec, celui des politiques néolibérales, avec leurs légions de chômeurs et de déclassés. La fracture sociale entraîne des conséquences sociopolitiques, dont le communautarisme qui les exacerbe plus encore.

Toujours est-il que les radicalismes de toutes obédiences, qui gangrènent les pays d’Europe, mènent droit vers le choc des civilisations. Le plus triste est que ce sont des innocents qui en font les frais.

Ahmed NAJI