L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Blocus commercial : l’Espagne refuse catégoriquement le chantage algérien


Rédigé par Anass Machloukh Vendredi 24 Mars 2023

Face au blocage commercial imposé par l’Algérie, l’Espagne se montre inflexible et perd patience à mesure que le temps passe. Refusant toute ingérence dans sa politique à l’égard du Maroc et le Sahara, Madrid multiplie les appels à l’Algérie de revenir à la raison avant que ce ne soit trop tard. Détails.



Droits réservés
Droits réservés

L’Espagne n’a nulle intention de se laisser intimider par l’Algérie qui se livre à une démarche vindicative à l’encontre du gouvernement de Pedro Sanchez à cause de son soutien à la marocanité du Sahara. Blocus commercial, suspension des accords de coopération, blocages des exportations espagnoles, le régime algérien use de tous les moyens pour faire payer à l’Espagne son choix souverain.

Jusqu’à présent, le gouvernement de Sanchez a fait preuve de patience. Mais, maintenant, il n’en plus question. C’est ce que laissent entendre les déclarations du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a accordé un entretien au journal ‘’Ara’’, publié vendredi. « Nous allons mener une défense souveraine de nos entreprises et de leurs intérêts’’ face à la décision des autorités algériennes de bloquer les échanges commerciaux entre les deux pays, a-t-il martelé.

En effet, l’Algérie a suspendu, le 8 juin dernier, le traité d’amitié avec l’Espagne, en signe de protestation contre le soutien de Madrid au plan d’autonomie. La réaction algérienne a été perçue comme une ingérence dans la politique étrangère de l’Espagne, ce qui est inadmissible aux yeux du gouvernement de Pedro Sanchez.

Le blocage les flux commerciaux entre les deux pays a porté préjudice aux sociétés espagnoles exportatrices qui ont été privées d’accès au marché algérien. Ce blocage a poussé plusieurs sociétés pénalisées à demander au gouvernement d’intervenir.  

Au-delà de l’Espagne, le blocus commercial qu’impose l’Algérie préoccupe également l’Union européenne, dont le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, s’est rendu en Algérie en médiateur pour trouver une solution. Durant son séjour à Alger, le Chef de la diplomatie algérienne a clairement fait savoir aux dirigeants algériens que les restrictions commerciales constituent une violation de l’accord d’association entre Alger et l’UE. Ceci signifie que la Commission européenne est en droit de riposter pour protéger les intérêts d’un Etat membre, en l’occurrence l’Espagne. "L'impasse actuelle n'est dans l'intérêt de personne", a-t-il dit dans des déclarations rapportées par des médias espagnols.

Jusqu’à cette heure, bien qu’agacé par les incartades de l’Algérie, le gouvernement espagnol multiplie les avertissements, en enjoignant les autorités algériennes à revenir à la raison. « Nous voulons avec l’Algérie les mêmes relations que celles que nous entretenons avec nos voisins, à savoir une relation basée sur l'amitié, le respect et le bénéfice mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures », a insisté le chef de la diplomatie espagnole.

En somme, l’Espagne se montre inflexible et refuse toute pression de la part de l’Algérie qui ne veut pas comprendre que le voisin ibérique est souverain dans ces décisions en matière de politique étrangère. Dans l’interview qu’il a accordée à Al-Jazeera, le président Tebboune a clairement montré cette incompréhension en affirmant avec sans hésitation que « l’Espagne a dû rester dans la neutralité ». Une façon de dicter publiquement au gouvernement de Madrid ce qu’il doit faire. Ce qui est catégoriquement refusé du côté espagnol.