Véritable catalyseur de développement socio-économique, grand générateur d’emplois et réceptacle des savoir-faire ancestraux, l’artisanat fait partie des secteurs performants du Royaume, mais qui n’ont pas atteint leur plein potentiel. Selon Mohamed Msellek, secrétaire général du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire, le secteur compte 172 métiers, emploie environ 2,4 millions de personnes, représentant ainsi près de 22% de la population active occupée du Maroc et participe à hauteur de 7% dans le PIB national. Toutefois, les potentialités économiques des différentes filières de l’artisanat sont bien au-delà des chiffres réalisés, et l’absence d’un mécanisme assurant la bonne territorialisation du produit artisanal limite sa performance.
« En termes de régionalisation de l’artisanat, le pays a réalisé des acquis importants», selon Msellek que nous avons croisé lors de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA), notant que la régionalisation avancée et la nouvelle loi 50.17 relative à l’organisation des métiers ont contribué grandement à ces avancées. Il nous explique que les artisans sont représentés actuellement par les Chambres d’artisanat qui sont passées de 24 Chambres à 12.
Cette centralisation permet d’élaborer plus facilement les plans d’action. «Sans oublier que dans la loi de l’organisation des métiers, nous avons instauré des corporations pour chaque métier d’artisanat au niveau provincial, puis au niveau régional et ensuite au niveau national. Cette organisation permet de mieux avancer dans l’accompagnement local de l’artisanat», affirme-t-il, en précisant que le secteur évolue dans le bon sens.
Dans ce sens, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a précisé que «le ministère demeure mobilisé, en étroite collaboration avec ses établissements sous tutelle et ses partenaires, notamment la Fédération des Chambres d’artisanat, la Fédération des entreprises d’artisanat et les Chambres régionales de l’artisanat, dans le déploiement de plusieurs chantiers structurants», qui permettront le développement du secteur au niveau de tout le territoire national.
Parmi ces chantiers se trouvent les programmes d’accompagnement de la commercialisation des produits. «Vu les bienfaits socio-économiques des produits artisanaux, il est nécessaire d’accompagner les professionnels, notamment en développant le processus de commercialisation de leurs produits, via les Salons par exemple», nous déclare Tarik Sadik, Directeur général de la Maison de l’Artisan.
«Lors de la Semaine Nationale de l’Artisanat, nous avons pu faire un échange de bonnes pratiques avec plusieurs artisans, nous prévoyons des master class qui comprennent le design, le développement du capital humain et bien évidemment le e-commerce, pour pouvoir atteindre des marchés internationaux où le produit marocain est demandé», nous indique Tarik Sadik. Il précise également que pour maximiser les sources de revenus des artisans et de promouvoir les produits locaux, les Chambres régionales de l’artisanat organiseront des foires régionales, dont les dates seront communiquées incessamment.
L’export à la hausse
Côté exportations, les indicateurs sont prometteurs. «Les exportations des produits de l’artisanat marocain, bien que devant être développées davantage, ont enregistré un taux de croissance annuel moyen de 7% au cours des cinq dernières années, et ce, en dépit des répercussions de la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 », a souligné la ministre. Selon les chiffres présentés par le chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, lors de la SNA, le secteur de l’artisanat a permis des exportations de l’ordre de 820 millions de DH à fin octobre dernier, avec un taux de croissance de 23% comparativement à 2019 et un taux de 16% par rapport à 2021.
Selon les prévisions, il est attendu que ce secteur engendre plus d’un milliard de DH d’exportations, et ce, compte tenu de son lien très étroit avec le secteur du tourisme, a-t-il relevé, notant que plus de 10% du total des dépenses engagées par des touristes concernent les produits de l’artisanat. La montée des exportations nous a également été confirmée par l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX).
«Après une année 2020 marquée par un coup d’arrêt lié à la crise sanitaire et économique du Covid-19, le chiffre d’affaires à l’export des produits de l’artisanat est reparti à la hausse en 2021, enregistrant une remontada de plus de 50%», nous confie Badiaa Baitar, présidente de bureau de l’ASMEX relevant de la région Marrakech. «L’ASMEX se mobilise aussi auprès des artisans pour présenter toute forme d’aide et de soutien aux entreprises de la région qui ont du mal à exporter leurs produits, à travers des formations de l’import-export», précise-t-elle, en ajoutant que ce modèle concerne toutes les régions du Royaume.
Nos interlocuteurs ont noté que le secteur contribue à une meilleure répartition des richesses et constitue un important vecteur de promotion et d’utilisation d’énergie propre, vu la prédominance du handmade. Pour promouvoir le secteur, plusieurs conventions de partenariat se rapportant à l’amélioration de la compétitivité des artisans, de la qualité des produits de l’artisanat et à l’accélération des exportations, ont été signées à l’occasion du lancement de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA).
« En termes de régionalisation de l’artisanat, le pays a réalisé des acquis importants», selon Msellek que nous avons croisé lors de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA), notant que la régionalisation avancée et la nouvelle loi 50.17 relative à l’organisation des métiers ont contribué grandement à ces avancées. Il nous explique que les artisans sont représentés actuellement par les Chambres d’artisanat qui sont passées de 24 Chambres à 12.
Cette centralisation permet d’élaborer plus facilement les plans d’action. «Sans oublier que dans la loi de l’organisation des métiers, nous avons instauré des corporations pour chaque métier d’artisanat au niveau provincial, puis au niveau régional et ensuite au niveau national. Cette organisation permet de mieux avancer dans l’accompagnement local de l’artisanat», affirme-t-il, en précisant que le secteur évolue dans le bon sens.
Dans ce sens, la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, a précisé que «le ministère demeure mobilisé, en étroite collaboration avec ses établissements sous tutelle et ses partenaires, notamment la Fédération des Chambres d’artisanat, la Fédération des entreprises d’artisanat et les Chambres régionales de l’artisanat, dans le déploiement de plusieurs chantiers structurants», qui permettront le développement du secteur au niveau de tout le territoire national.
Parmi ces chantiers se trouvent les programmes d’accompagnement de la commercialisation des produits. «Vu les bienfaits socio-économiques des produits artisanaux, il est nécessaire d’accompagner les professionnels, notamment en développant le processus de commercialisation de leurs produits, via les Salons par exemple», nous déclare Tarik Sadik, Directeur général de la Maison de l’Artisan.
«Lors de la Semaine Nationale de l’Artisanat, nous avons pu faire un échange de bonnes pratiques avec plusieurs artisans, nous prévoyons des master class qui comprennent le design, le développement du capital humain et bien évidemment le e-commerce, pour pouvoir atteindre des marchés internationaux où le produit marocain est demandé», nous indique Tarik Sadik. Il précise également que pour maximiser les sources de revenus des artisans et de promouvoir les produits locaux, les Chambres régionales de l’artisanat organiseront des foires régionales, dont les dates seront communiquées incessamment.
L’export à la hausse
Côté exportations, les indicateurs sont prometteurs. «Les exportations des produits de l’artisanat marocain, bien que devant être développées davantage, ont enregistré un taux de croissance annuel moyen de 7% au cours des cinq dernières années, et ce, en dépit des répercussions de la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 », a souligné la ministre. Selon les chiffres présentés par le chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, lors de la SNA, le secteur de l’artisanat a permis des exportations de l’ordre de 820 millions de DH à fin octobre dernier, avec un taux de croissance de 23% comparativement à 2019 et un taux de 16% par rapport à 2021.
Selon les prévisions, il est attendu que ce secteur engendre plus d’un milliard de DH d’exportations, et ce, compte tenu de son lien très étroit avec le secteur du tourisme, a-t-il relevé, notant que plus de 10% du total des dépenses engagées par des touristes concernent les produits de l’artisanat. La montée des exportations nous a également été confirmée par l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX).
«Après une année 2020 marquée par un coup d’arrêt lié à la crise sanitaire et économique du Covid-19, le chiffre d’affaires à l’export des produits de l’artisanat est reparti à la hausse en 2021, enregistrant une remontada de plus de 50%», nous confie Badiaa Baitar, présidente de bureau de l’ASMEX relevant de la région Marrakech. «L’ASMEX se mobilise aussi auprès des artisans pour présenter toute forme d’aide et de soutien aux entreprises de la région qui ont du mal à exporter leurs produits, à travers des formations de l’import-export», précise-t-elle, en ajoutant que ce modèle concerne toutes les régions du Royaume.
Nos interlocuteurs ont noté que le secteur contribue à une meilleure répartition des richesses et constitue un important vecteur de promotion et d’utilisation d’énergie propre, vu la prédominance du handmade. Pour promouvoir le secteur, plusieurs conventions de partenariat se rapportant à l’amélioration de la compétitivité des artisans, de la qualité des produits de l’artisanat et à l’accélération des exportations, ont été signées à l’occasion du lancement de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA).
Rime TAYBOUTA
L'info...Graphie
3 questions à Tarik Sadik
«Nous devons faciliter la tâche aux artisans»
Directeur général de la Maison de l’Artisan, Tarik Sadik répond à nos questions.
-Quel état des lieux dressez-vous de l’artisanat au Maroc ?
- Le secteur artisanal dans notre pays est bien riche et varié, présentant un énorme potentiel. Malgré la conjoncture internationale difficile, les principaux indicateurs de performance du secteur affichent des résultats encourageants, comme en témoignent les exportations de l’artisanat marocain à l’étranger, qui enregistrent des chiffres importants.
A fin octobre 2022, ces exportations ont augmenté de plus de 21% par rapport à 2019 et plus de 16% par rapport à l’année dernière. Désormais, notre objectif est de développer davantage ce secteur, notamment à travers l’accélération de la structuration des acteurs, la consolidation de la compétitivité de l’offre et la promotion des savoir-faire exceptionnels, que ce soit au niveau national ou international.
- Depuis l’avènement de la crise Covid, plusieurs plateformes digitales ont été mises en place pour booster le commerce des produits artisanaux. Y a-t-il un taux d’adhésion important des artisans au digital ?
- Aujourd’hui, les artisans optent de plus en plus pour le digital pour exposer leurs produits. Une sorte de business model qui se développe et s’affine de plus en plus. Il est à rappeler que la vocation première de l’artisan est bien de fabriquer, et pour nous, en tant qu’acteurs, nous devons lui faciliter la tâche pour qu’il puisse être présent sur un certain nombre de canaux de distribution dans ces plateformes. Je souligne aussi que nous accompagnons les artisans pour les orienter afin de mieux présenter leurs produits sur ces plateformes : prises de photos, contenu éditorial, descriptif, etc. Derrière cet accompagnement, toute une chaîne de logistique sera mise en place par rapport au circuit d’exportation, à la politique de retour et de marchandise, etc.
- Quelle est la valeur ajoutée de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat ?
- Cette édition nous a permis de faire un échange de bonnes pratiques avec plusieurs artisans, à même d’organiser des masters class qui comprennent le design, le développement du capital humain et bien évidemment le e-commerce, pour pouvoir atteindre des marchés internationaux où le produit marocain est demandé. Pour maximiser les sources de revenus des artisans et promouvoir les produits locaux, les Chambres régionales de l’artisanat organiseront des foires régionales, dont les dates seront communiquées incessamment.
-Quel état des lieux dressez-vous de l’artisanat au Maroc ?
- Le secteur artisanal dans notre pays est bien riche et varié, présentant un énorme potentiel. Malgré la conjoncture internationale difficile, les principaux indicateurs de performance du secteur affichent des résultats encourageants, comme en témoignent les exportations de l’artisanat marocain à l’étranger, qui enregistrent des chiffres importants.
A fin octobre 2022, ces exportations ont augmenté de plus de 21% par rapport à 2019 et plus de 16% par rapport à l’année dernière. Désormais, notre objectif est de développer davantage ce secteur, notamment à travers l’accélération de la structuration des acteurs, la consolidation de la compétitivité de l’offre et la promotion des savoir-faire exceptionnels, que ce soit au niveau national ou international.
- Depuis l’avènement de la crise Covid, plusieurs plateformes digitales ont été mises en place pour booster le commerce des produits artisanaux. Y a-t-il un taux d’adhésion important des artisans au digital ?
- Aujourd’hui, les artisans optent de plus en plus pour le digital pour exposer leurs produits. Une sorte de business model qui se développe et s’affine de plus en plus. Il est à rappeler que la vocation première de l’artisan est bien de fabriquer, et pour nous, en tant qu’acteurs, nous devons lui faciliter la tâche pour qu’il puisse être présent sur un certain nombre de canaux de distribution dans ces plateformes. Je souligne aussi que nous accompagnons les artisans pour les orienter afin de mieux présenter leurs produits sur ces plateformes : prises de photos, contenu éditorial, descriptif, etc. Derrière cet accompagnement, toute une chaîne de logistique sera mise en place par rapport au circuit d’exportation, à la politique de retour et de marchandise, etc.
- Quelle est la valeur ajoutée de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat ?
- Cette édition nous a permis de faire un échange de bonnes pratiques avec plusieurs artisans, à même d’organiser des masters class qui comprennent le design, le développement du capital humain et bien évidemment le e-commerce, pour pouvoir atteindre des marchés internationaux où le produit marocain est demandé. Pour maximiser les sources de revenus des artisans et promouvoir les produits locaux, les Chambres régionales de l’artisanat organiseront des foires régionales, dont les dates seront communiquées incessamment.
Recueillis par R. T.
Registre National de l’Artisanat
Plus de 325.000 inscrits
«Les artisans figurent au coeur des préoccupations du gouvernement et sont actuellement inscrits sur le Registre National de l’Artisanat créé par le ministère de tutelle depuis février dernier», a indiqué le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors du Salon National de l’Artisanat, notant que le nombre des inscrits à l’heure actuelle a atteint plus de 325.000 artisans représentant près de 172 métiers et activités dans le secteur. Et de poursuivre que ce Registre contribuera, sans nul conteste, à généraliser la protection sociale en faveur de l’ensemble des artisans, et ce, en application des Hautes Instructions Royales, notant qu’il a été procédé, dans ce cadre, à l’enregistrement de plus de 500.000 artisans auprès de la CNSS, afin de pouvoir bénéficier de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) sur un total de 700.000, sachant que le gouvernement a fixé un montant de contribution symbolique ne dépassant guère 0,75% du SMIG (142 dh/mois) afin d’encourager cette catégorie professionnelle à souscrire à ce régime.
Coopération
Partenariats nationaux et internationaux
Plusieurs conventions de partenariat se rapportant à l’amélioration de la compétitivité des artisans et à la qualité des produits de l’artisanat, ainsi qu’à l’accélération des exportations, ont été signées, lundi à Marrakech, à l’occasion du lancement de la 7ème édition de la Semaine Nationale de l’Artisanat (SNA). Ces conventions ont été paraphées en marge du Forum International «Marrakech International Art and Craft Connect», l’une des composantes phares du SNA, entre le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire, la Maison de l’Artisan et plusieurs partenaires nationaux et internationaux.
Ces conventions de partenariat portent sur la création de Centres d’excellence des filières du «tapis» et de la «poterie & céramique» pour renforcer la performance opérationnelle des unités de production et développer les exportations des produits. Il s’agit aussi du référencement, grâce à deux partenariats (mémorandums d’entente) avec les Galeries Lafayette Haussmann et les centres commerciaux El Corte Ingles, d’une large gamme de produits d’artisanat authentiques et diversifiés répondant aux besoins et aux goûts d’une clientèle internationale sur les marchés français et portugais.
Une autre convention-cadre de partenariat porte, quant à elle, sur le développement, la préservation et la promotion des métiers de l’artisanat d’art marocain, tout en renforçant les dimensions de design et de créativité, a été signée avec Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship qui oeuvre pour créer des ponts entre le savoir-faire ancestral et le monde du design et de la créativité.
Ces conventions de partenariat portent sur la création de Centres d’excellence des filières du «tapis» et de la «poterie & céramique» pour renforcer la performance opérationnelle des unités de production et développer les exportations des produits. Il s’agit aussi du référencement, grâce à deux partenariats (mémorandums d’entente) avec les Galeries Lafayette Haussmann et les centres commerciaux El Corte Ingles, d’une large gamme de produits d’artisanat authentiques et diversifiés répondant aux besoins et aux goûts d’une clientèle internationale sur les marchés français et portugais.
Une autre convention-cadre de partenariat porte, quant à elle, sur le développement, la préservation et la promotion des métiers de l’artisanat d’art marocain, tout en renforçant les dimensions de design et de créativité, a été signée avec Michelangelo Foundation for Creativity and Craftsmanship qui oeuvre pour créer des ponts entre le savoir-faire ancestral et le monde du design et de la créativité.
