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Après Awrach et Intelaka, FORSA vient compléter l’arsenal d’accompagnement de l’Exécutif


Rédigé par Saad Jafri Mercredi 13 Avril 2022

Une enveloppe d’1,25 MMDH, 10.000 projets en perspective, un prêt d’honneur allant jusqu’à 100.000 Dh à taux 0, le programme FORSA, annoncé en grande pompe par l’Exécutif, vient donner un nouvel espoir aux entrepreneurs, dans une conjoncture morose.



Mardi 12 avril, l’emblématique Place OLM Souissi, qui abritait l’une des principales scènes du festival Mawazine, a accueilli la conférence de présentation du programme FORSA visant à encourager l’entrepreneuriat en accompagnant les porteurs de projets depuis la phase d’idéation jusqu’à la réalisation effective de leurs projets. Ministres, hommes d’affaires, journalistes et influenceurs à haut potentiel étaient au rendez-vous dans l’objectif de faire adhérer le maximum de jeunes et de moins jeunes à ce programme ambitieux doté d’une enveloppe d’1,25 milliard de dirhams pour la seule année 2022.

Un budget qui permettra d’accompagner quelque 10.000 projets d’ici la fin de l’année via des prêts d’honneur à taux 0, allant jusqu’à 100.000 Dh, dont une subvention de 10.000 Dh pour l’ensemble des projets retenus.

Entièrement financé par l’État, le programme permet aux porteurs de projets de rembourser le prêt sur une durée maximale de 10 ans, avec un différé de 2 ans, explique l’équipe en charge du projet. «Le plus grand frein devant l’entrepreneuriat est la peur de l’échec», a indiqué FatimZahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, lors de son allocution inaugurale, notant que le programme FORSA vient « combattre » cette peur. «Les jeunes aujourd’hui ont besoin qu’on leur fasse confiance pour qu’ils deviennent meilleurs et croire ainsi à coup sûr en leurs idées», a-t-elle affirmé.

Eviter les complications bureaucratiques

L’idée d’échec est souvent due à un environnement social malveillant, au manque de financement, mais également et surtout aux démarches administratives kilométriques, qui rendent l’expérience entrepreneuriale un vrai parcours du combattant. Dans le but d’éviter ces scénarios, Salma Lahrichi, directrice du programme «FORSA», explique que FORSA est « sur un niveau d’exigence très faible » et que les démarches d’inscription ont été simplifiées pour dépasser les contraintes habituelles rencontrées par les entrepreneurs.

Les porteurs de projets peuvent, en effet, déposer directement leur dossier en ligne via la plateforme digitale dédiée au programme ou demander assistance auprès des Desks Forsa ouverts à cet effet dans les 12 régions du pays. Pour humaniser davantage le circuit, il a été décidé de mettre en place un centre d’assistance téléphonique (5544) avec pour rôle d’orienter les candidats tout au long du processus, qu’il s’agisse de demandes d’informations, de candidature via la plateforme, ou encore de prises de rendez-vous pour les entretiens. «Nous cherchons des personnes engagées, car nous allons leur consacrer beaucoup de temps d’accompagnement», nous déclare Lahrichi, ajoutant qu’ils sont à la recherche de «projets viables, capables de prospérer dans la région et de contribuer au développement du tissu économique local».

S’agissant du business model, bête noire des débutants, la directrice de FORSA rassure qu’il y a un minimum requis et «au cas où le projet sur papiers présente des lacunes, le candidat sera contacté par les équipes de suivi pour lui expliquer le problème et l’aider à le mettre à niveau». Certaines questions sont, cependant, restées suspendues, notamment celle des modalités de remboursement au cas où l’entrepreneur ne réussit pas dans son projet. A cela s’ajoute le mécanisme de traitement en masse des dossiers de candidature, surtout que l’annonce en pompe du programme risque de susciter un afflux massif vers cette initiative, sachant que le principe même de FORSA est de donner la chance à toutes et à tous avec un traitement au cas par cas.

L’inclusion numérique s’impose !

L’équité régionale est un autre engagement de FORSA pour faire de la création d’entreprise un levier de développement socio-économique adapté aux besoins de chaque région, tout en stimulant l’écosystème déjà existant, ont souligné les équipes veillant sur le projet. Là encore, le problème de la fracture numérique entre les régions fait son entrée et comme précisé par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son dernier avis en la matière, ces retards «peuvent entraver l’évolution de la transformation digitale au niveau du tissu entrepreneurial».

C’est dire que ce programme gouvernemental doit s’inscrire dans une approche inclusive reliant différents départements de tutelle afin de remédier aux lacunes infrastructurelles. Un point partagé par Adnane Addioui, Président du Centre marocain pour l’innovation et l’entrepreneuriat social (MCISE), rencontré par «L’Opinion» lors de la cérémonie du lancement de FORSA. «Le digital est important pour faire savoir ce que ces entrepreneurs vont produire. Toutefois, il faut faire des efforts pour développer l’inclusion de certaines régions, ce qui va donner plus d’opportunités et plus de chances à une partie de la population des fois marginalisée», a-t-il commenté.

Le programme FORSA s’appuie aussi bien sur un système de gouvernance horizontale assurée par des commissions ministérielles aux niveaux national et régional, que sur une gouvernance verticale opérationnelle portée par les partenaires du programme, à savoir les incubateurs, les institutions de financements, les commissions locales… et la liste n’est pas exhaustive. Tous les ingrédients ont donc été mis en place pour éviter les échecs qu’ont connus certains programmes similaires, tout l’enjeu aujourd’hui réside donc dans la bonne exécution.








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