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Algérie : Pour Saîd Bouteflika, l’acquittement mène à la case prison


Rédigé par Ali Benadada Lundi 4 Janvier 2021

Il y a 20 mois il était condamné pour haute trahison, le week end dernier le Tribunal militaire de Blida l’a blanchi, lui et ses trois autres acolytes.



Algérie : Pour Saîd Bouteflika, l’acquittement mène à la case prison
En un claquement des doigts, la lourde peine de 15 ans de prison qui leur a été infligée a été transformée en acquittement complet des deux chefs d’accusation de complot, fermant carrément et rapidement ce dossier. En novembre dernier, la Cour suprême avait accepté le pourvoi en cassation de Saïd Bouteflika et de ses coaccusés dans ce procès pour « complot ». L’affaire a été rejugée et ses trois hommes et une femme ont été acquittés. Plus question de leur réunion pour élaborer un « plan de déstabilisation » du commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak. Ils ont tous plaidé non coupables, la Cour les a entendus, les a crus et les a acquittés des charges et des peines de 15 ans de prison de Saïd Bouteflika, de Mohamed Mediene, alias Toufik et ancien chef du tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité (DRS), et de son ex-bras droit Athmane Tartag, qui lui avait succédé.

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskiste), avait vu sa peine réduite de quinze ans à trois ans, dont neuf mois ferme. Elle avait été libérée en février 2020. Ce procès n’était pas seulement intéressant au regard des verdicts rendus, mais aussi de la nature des déclarations des accusés, parmi lesquels ceux qui ont fait leurs déclarations pour la première fois, à la lumière de la présence inattendue d’une partie de la presse autorisée à couvrir l’exception. Parmi les controverses les plus marquantes figurent les déclarations de Said Bouteflika, qui a révélé dans une lettre qu’il a lue au juge, que son frère aîné, l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, était assigné à résidence et le reste de sa famille. 

Verdict conversé
Quant à l’ancien directeur des renseignements, Mohamed Mediane, il a complètement nié sa participation au complot contre l’armée, lors de la fameuse rencontre qu’il a eue avec le frère du président et la cheffe du Parti des travailleurs, sur la base de laquelle les charges ont été adaptées. Ce verdict, aux antipodes des précédents dans le même procès, n’a pas manqué de soulever des interrogations.

L’avocat et défenseur des droits humains Abdul-Ghani Badi a déclaré: De telles décisions, loin du dossier et des faits, soulèvent toujours des doutes sur le système judiciaire, et donnent l’impression qu’il n’a pas la maîtrise de ses affaires dans ce type d’affaires.

Badi a déclaré dans un communiqué à «Arabi 21», que cette affaire était dominée par un caractère exceptionnel en tout, que ce soit en termes d’empressement dans la prise de décision de la Cour suprême sur le pourvoi en cassation ou de la précipitation dans les verdicts.

Badi a souligné que cette question ne peut être séparée des contextes politiques, car les puissants de la scène imposent à chaque fois leur logique, et il n’est pas exclu que ce dossier soit définitif résultant d’un règlement entre les différentes composantes du système de gouvernement.

Acquitté mais pas libre
Les déboires judiciaires pour Saïd Bouteflika ne s’arrêtent pas avec l’acquittement dans l’affaire du complot. Certes il quitte les geôles de la prison militaire de Blida mais pour retrouver une cellule dans le pénitencier civil d’El-Harrach.

« L’accusé Saïd Bouteflika a été transféré… le 03 janvier 2020, de l’Etablissement militaire de Prévention et de Rééducation de Blida vers l’Etablissement pénitentiaire d’ElHarrach et a été mis à la disposition du Procureur de la République, près le pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’Hamed où il est poursuivi dans d’autres affaires », souligne un communiqué du ministère de la Défense nationale rapporté par l’APS.

Un tribunal d’Alger avait confirmé, mardi 29 décembre dernier, le mandat de dépôt Saïd Bouteflika. Le frère de l’ancien président algérien est poursuivi dans une affaire d’acquisition d’équipements par l’homme d’affaires Ali Haddad pour le lancement de la chaîne Istimraria TV, destinée à faire la promotion d’un cinquième mandat pour l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui a été chassé par la révolution populaire du 22 février 2019.

« Ce sont des faits qui ont acquis l’autorité de la chose jugée, c’est-àdire qu’ils ont été traités et jugés dans le cadre d’une autre affaire, celle du financement de la campagne présidentielle », précise l’avocat.

Saïd Bouteflika est dans la même situation que l’ancien chef du DRS, le général Athmane Tartag, condamné dans la même affaire également à 15 ans de prison et qui vient d’être placé sous mandat de dépôt pour non-respect de la procédure lors d’enquêtes effectuées par ses services dans certaines affaires.

Un internaute condamné à 3 ans de prison pour des «mèmes» antipouvoir
Un jeune internaute algérien, partisan du mouvement de protestation antirégime «Hirak», a été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour avoir publié des mèmes moquant le président Abdelmadjid Tebboune et la religion, selon une ONG et un avocat.

«Walid Kechida est condamné malheureusement à 3 ans de prison ferme assortis d’une amende. L’heure est très grave au moment où on s’attendait à sa libération aujourd’hui, voire une relaxe», a déclaré à l’AFP Kaci Tansaout, coordinateur du Comité national de libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion en Algérie.

«Maintenant on doit se mobiliser tous aux côtés des avocats au procès en appel», a ajouté M. Tansaout. Cette lourde sentence a été confirmée par l’un des avocats, Me Moumen Chadi. 

Le parquet de Sétif (nord-est) avait requis cinq ans de prison contre Kechida, 25 ans, accusé d’»offense au président», «aux préceptes de l’islam» et d’»outrage à corps constitué».



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