Il semble que la polémique liée aux prétendues livraisons de chars à l’Ukraine va durer plus longtemps. La Russie vient de sortir de son silence pour apporter sa version des faits. Interrogé sur les rumeurs véhiculées à ce sujet, la Porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a indiqué que les chars envoyés au Maroc à la République Tchèque pour rénovation ont été confisqués et expropriés par le gouvernement qui les a livrés à l’Ukraine après le déclenchement de la guerre. « Les véhicules blindés restants, soit 74 unités, ont été expropriées par la partie tchèque pour être ensuite transportés vers la zone de combat en Ukraine », a expliqué Zakharova, soulignant qu’en expropriant les chars, les autorités tchèques ont mis le Maroc dans une situation embarrassante avec la Biélorussie puisque le contrat interdisait la cession des chars à des pays tiers sans l’avant des autorités biélorusses.
« Ils les ont rendus coupables devant les Biélorusses de ne pas avoir rempli l’obligation stipulée par les termes du contrat pour l’achat de ces chars de ne pas les transférer à des pays tiers sans le consentement du fournisseur », a précisé le porte-voix de Sergei Lavrov, dont les propos sont relayés par des médias russes.
Aux yeux de la diplomatie russe, le Maroc n’en est pour rien et a été mis devant le fait accompli.
Moscou était au courant du contrat conclu par le Maroc avec la société tchèque Excalibur Army pour la rénovation des chars T-72B achetés auprès de la Biélorussie au début des années 2000.
Ce contrat portait sur la modernisation d'un lot de 130 chars T-72B, dont 56 chars ont été retournés au Royaume. Le reste a été envoyé à l’Ukraine, selon Zakharova.
De son côté, le Maroc a démenti avoir livré de l’aide militaire à Kiev. Nasser Bourita a fait savoir, lors d’une conférence de presse conjointe avec le vice-ministre fédéral autrichien des Affaires européennes et internationales, Peter Kaunsky, que le Royaume n’est pas partie prenante dans le conflit russo-ukrainien. « Le Maroc n'est pas partie au conflit armé opposant la Russie à l’Ukraine », avait-il indiqué, ajoutant que le Royaume n’a pas participé et ne participe pas, sous quelque forme soit-elle, à ce conflit.
