
Les yeux de Mama Aïcha se sont éteints. Photo: droits réservés.
Connue pour son dévouement à la cause des femmes et des enfants, son audace, son altruisme et son combat pour les droits des plus vulnérables, Aïcha Ech-chenna demeure une icône et un exemple d'abnégation pour la défense des causes justes.
Aïcha Ech-Chenna, présidente fondatrice de l'Association Solidarité Féminine (ASF), a mené depuis plus de 50 ans un combat sans relâche pour la défense des droits des femmes et des enfants, avec un soutien indéfectible aux mères célibataires et enfants abandonnés.
Fondée en 1985, l'ASF a été la première association au Maroc à proposer des formations pour permettre à ces femmes de devenir autonomes et de s'adapter à leur situation. La maman-poule des sans-voix s'est évertuée toute sa vie à soutenir les mères célibataires sans argent ni toit, ainsi que toutes les femmes redoutant l'opprobre publique.
Loin de les désigner à la vindicte publique, elle leur a fourni une formation adéquate en matière d'intégration sociale, des cours si nécessaire, et un emploi afin qu'elles puissent devenir économiquement indépendantes. Pour aider ces mères, jeunes filles ou femmes divorcées, à s'intégrer dans la vie active, elle les a orientées vers une formation professionnelle adaptée à leur niveau social et intellectuel.
Pour les plus vulnérables, Mama Aïcha a réservé des formations aux arts culinaires, à la couture, à la coiffure, à l'esthétique, à l'enseignement et aux techniques de vente.
Aujourd'hui, médias, société civile, politiciens et féministes s'accordent à dire que la relève ne sera pas facile.
BIO
Née à Casablanca en 1941, Aïcha Ech-Chenna déménage à Marrakech avant de revenir à Casablanca en 1953. Très tôt orpheline de père, elle a suivi des études d'infirmière, puis a exercé le métier d'animatrice sanitaire et sociale. En 1985, elle a fondé l'Association Solidarité féminine (ASF) pour défendre les droits des femmes et des enfants abandonnés. Elle fait paraître le livre "Miseria", un recueil d'"histoires de victimes (bonnes maltraitées ou enfants abandonnés) qui ont profondément marqué l'opinion marocaine".