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Culture

7ème édition du Prix des Jeunes pour le livre marocain : La littérature de langue française en compétition pour la première fois


Rédigé par Sabah ATTAB le Mercredi 1 Décembre 2021

C’est en 2016 que la première édition du Prix des Jeunes pour le livre marocain a célébré des écrivains dans la catégorie du roman, de la nouvelle et de l’essai. La cérémonie de remise des Prix s’est tenue à l’occasion du Salon du livre organisé à Casablanca (SIEL 2016).



Ce Prix littéraire organisé par le Réseau de Lecture du Maroc en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et avec le soutien du Ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et du Sport, s’inscrit dans les objectifs premiers du Réseau de Lecture au Maroc qui visent la promotion du livre et la lecture, la consolidation de la culture de la lecture.

Ce Prix des Jeunes a aussi comme objectif de faire rayonner le livre marocain, notamment auprès des jeunes. C’est aussi l’occasion de prendre en compte leurs goûts, leurs préférences en vue de renforcer leur estime et leur confiance et leur offrir, par la même occasion, une tribune d’expression et de visibilité. 100 jeunes lecteurs, affiliés à 26 clubs de lecture de 20 villes marocaines, participent à ce programme culturel d’envergure.

La nouveauté de cette année - est non des moindres - est l’entrée en lice de la littérature marocaine de langue française. Ce Prix qui récompense la catégorie du roman, de la nouvelle et de l’essai en arabe, se résout à récompenser uniquement la catégorie roman en français, et c’est déjà, en soi, un pas, explique Mme Rachida Roky, fondatrice et membre du Bureau national du Réseau de Lecture au Maroc. Elle se félicite du progrès réalisé en terme de lecteurs en langue française participant à ce programme, car, ajoute-t-elle, le déficit de lecteurs susceptibles de mener à bout le projet privait la littérature marocaine de langue française de participer à ce challenge national lors des précédentes éditions.

Cette année, le défi a été relevé. Une autre nouveauté, c’est la domination des écrivaines dans la catégorie littérature marocaine de langue française. Une première dans le champ littéraire marocain dominé par des plumes d’auteurs depuis les premiers romans parus dans les années cinquante.

A noter que la production littéraire des plumes des écrivaines a atteint un record sans précédent ces deux dernières années, avec en prime des Prix littéraires prestigieux. Le dernier en date est le Prix Orange pour le livre africain 2021, décerné à Loubna Serraj pour son roman « Pourvu qu’il soit de bonne humeur », paru chez La Croisée des Chemins, et l’obtention de la Mention Spéciale du jury du Prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone pour le roman « Le Serment du dernier messager » de Souad Jamai, paru chez le même éditeur.

Cette tendance confirme le résultat du Rapport annuel (2018-2019) de la Fondation du roi Abdul Aziz Al Saoud sur l’état du livre et de l’édition au Maroc, qui note que : « L’analyse des textes publiés par des Marocaines durant la période retenue par ce Rapport, montre que l’écriture féminine est davantage portée sur la création littéraire à hauteur de 41,35%. Leurs travaux sont rédigés essentiellement en langue arabe (70,35%), même si la production féminine en langue française (23,45%) dépasse légèrement la moyenne qui ne dépasse pas 18,35% ».

Cette septième édition du Prix des Jeunes pour le livre marocain englobe aussi les écrivaines de la diaspora, à travers le livre de la journaliste et écrivaine franco-marocaine Nisrine Slaoui, Illégitimes, paru en France chez Fayard. Ce sont les qualités de l’écriture ainsi que les thématiques qui sont susceptibles de séduire les lecteurs. L’exemple de Djaili Amadou Amal, lauréate du Goncourt des lycéens de 2020, dont le roman « Les Impatientes » était édité, au Cameroun, chez Proximité avant d’être édité chez Collas, à Paris.

Mais si on constate la domination des écrivaines dans la catégorie roman en langue française, cette tendance bascule en faveur des romanciers et essayistes en langue arabe. Ceux-ci s’imposent en grande majorité pour offrir une liste des finalistes à 99% masculine, seule la nouvelliste Najat Al Kadi, avec le recueil de Nouvelles « Gesticulations de mains tremblantes », édité chez Slaiki Akhawayne, a été retenue dans cette short list.

Rendez-vous donné au mois de février 2022 pour découvrir les différents lauréats lors de la cérémonie qui sera tenue au Salon du livre (SIEL) organisé exceptionnellement, cette année à Rabat, désignée capitale culturelle du monde islamique pour l’année 2022 par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO).


Sabah ATTAB,
Professeur de français



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