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​Recensement des Guinéens du Maroc : Vers l’établissement d’un identifiant unique


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 16 Juin 2025

En marge du recensement général, lancé par le gouvernement, des Guinéens résidant sur l’ensemble du territoire marocain, nous avons donné la parole à trois personnalités pour analyser le bien-fondé de cette opération, une première du genre au terme de laquelle chaque Guinéen aura un identifiant unique. Explications.



Karamoko Djouba Keita : Construction du Registre national des personnes physiques
Karamoko Djouba Keita : Construction du Registre national des personnes physiques
Haut cadre au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Assistant technique au Programme national de recensement administratif à vocation d’état civil, M. Karamoko Djouba Keita est à la tête de la délégation qui est venue pour l’enrôlement des Guinéens du Maroc. Détails.

 
  • Comment se déroule l’opération de recensement au Maroc ?
 
Le recensement ici au Maroc se passe dans de bonnes conditions. Nos compatriotes dans ce pays se sentent tous concernés. Depuis notre arrivée, il y a deux semaines, nous avions eu à faire des activités. D'abord, nous avons installé les membres de la Commission administrative et les membres de la Commission électorale. Cette dernière va se charger d'organiser toutes les élections au niveau du Maroc. Ensuite nous avons formé les membres de la Commission administrative du recensement, lesquels sont chargés de recenser administrativement nos compatriotes, parce que ce sont eux qui savent qui est Guinéen et qui ne l'est pas. Puis, nous avons formé les agents recenseurs qui sont à la machine, qui recensent informatiquement nos compatriotes. Depuis le début des opérations ça avance bien, grâce à l'implication de SEM l’Ambassadeur. Les kits ont été déployés dans huit régions, notamment à Rabat, Casablanca, Agadir, Dakhla, Laâyoune, Tanger et Fès. Toutes ces villes ont eu au moins un kit, parce que le Maroc a eu dix kits, dont un de réserve. Aujourd'hui, dans la base de données, nous avons plus de mille et quelques citoyens qui ont été enregistrés. Vous voyez que le travail est en train de se faire et aucun kit n'est en panne, tous fonctionnent bien. D’ailleurs, moi-même je viens de Dakhla, à plus de 2000 kilomètres d'ici.

 
  • Quels sont les objectifs et la finalité de ce recensement ?
 
Ce recensement vise deux objectifs. Le premier, qui est primordial, c'est la construction du Registre national des personnes physiques. Quant au deuxième but recherché, c'est l'instauration du fichier électoral. Ainsi, le Registre national des personnes physiques va regrouper ici tous les Guinéens âgés au moins de 10 ans. Ce document permettra d'attribuer à chaque Guinéen un numéro personnel d'identification.Ce numéro personnel d'identification, appelé NPI, sera utilisé par chaque Guinéen. Il sera sur le document de tous les Guinéens.  Et ce numéro, même si la personne meurt, sera conservé et ne sera pas attribué à une autre personne. Chacun sera identifié à travers ce numéro-là. L'objectif réel, c'est ça. Une fois que le Registre national des personnes physiques est établi, on procédera à l’élaboration du fichier électoral. Ce sera donc d’une pierre deux coups : le Registre d’identification et la liste électorale.
 
  • Faut-il donc penser que la Guinée entame un nouveau départ à travers cette opération de recensement ?
 
En fait, c'est une nouvelle base de données que la Guinée veut mettre en place pour les consultations futures, pour les rendez-vous électoraux, et pour tous ceux qui concernent la nation. Car ce Registre regroupe ici tous les faits d'état civil. C'est-à-dire les naissances, les décès, les mariages, les adoptions, etc. Tous les faits d'état civil seront dans ce registre.  Parce qu'il ne sert à rien de mettre en place un Registre national des personnes physiques sans mettre à côté le Registre national de l'état civil.Lequel va alimenter le Registre national des personnes physiques. Parce que c'est là-bas que quand il y a naissance, il va la prendre en compte. Et dès que la personne a 10 ans, elle va passer au Registre national des personnes physiques, comme l’exige la loi 019. 
 
  • Quelle est l’ambiance de la mobilisation au niveau du Maroc ?  
 
Au niveau du Maroc, je dirais qu’il y a un réel engouement des Guinéens. Dans ma supervision, partout où je suis passé, comme Casablanca, Rabat, Dakhla, nos compatriotes sont très mobilisés pour ce recensement.

 

​Mme Kamara Minata : « Il y a un lien privilégié entre la Guinée et le Maroc depuis la première république »

Conseillère chargée de mission au ministère des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens établis à l'étranger, Mme Kamara Minata parle de sa mission dans le Royaume concernant ce recensement.
Conseillère chargée de mission au ministère des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens établis à l'étranger, Mme Kamara Minata parle de sa mission dans le Royaume concernant ce recensement.
  • D'abord votre mission ici au Maroc, en quoi consiste-t-elle ? 

Nous nous sommes déplacés ici pour une supervision du recensement des Guinéens établis au Royaume du Maroc, avec le représentant du ministère de l'Administration du territoire. A notre arrivée, nous avons reçu les kits. Il y a eu le déploiement dans 8 régions. Depuis le 5 juin, nous sommes en train de faire le recensement des Guinées à l’état civil. 
 
  • Vous êtes du ministère des Affaires étrangères, un mot sur la coopération entre la Guinée et le Maroc ?  

La coopération de nos deux pays est au beau fixe. Il y a trois ou quatre semaines, s’est tenu la réunion des Commissions mixtes entre la Guinée et certains pays, notamment le Maroc. D’ailleurs, il y a eu une rencontre à mi-parcours pour pouvoir évaluer les différents protocoles qui ont été signés, mais aussi les partenariats qui ont été paraphés entre la Guinée et le Royaume. Tout se passe très bien.  
 
  • Le Maroc est un partenaire de choix pour la Guinée, ce recensement va-t-il servir à renforcer cette coopération ? 
 
Je dirais que le partenariat est déjà renforcé, parce qu'il y a un lien privilégié entre la Guinée et le Maroc depuis la première république. Et c'est cette relation et ce partenariat qui continuent jusqu'à présent.

 

Friguia Camara, Attaché de Défense à l’Ambassade de la Guinée près le Royaume du Maroc.
Friguia Camara, Attaché de Défense à l’Ambassade de la Guinée près le Royaume du Maroc.
Friguia Camara, Attaché de Défense à l’Ambassade de la Guinée près le Royaume du Maroc, le Colonel Friguia Camara sillonne le Maroc, aux côtés de l'Ambassadeur, Son Excellence Namory Traoré, pour constater le bon déroulement du recensement.
 
  • Quelle est votre analyse concernant ce recensement ?  

Ma première impression sur cette opération, c'est le patriotisme qui anime nos compatriotes. Mais ici, le Maroc a été le poumon, je dirai même le porte-flambeau de toutes les représentations diplomatiques grâce à l'implication foncière de Son Excellence Monsieur l'Ambassadeur Namori Traoré, qui a fait de ce recensement un événement majeur. C'est ce qui a enclenché une forte mobilisation au niveau des autres juridictions. Sinon, vu le retard accumulé des sorties, et même le besoin de fonctionnement des juridictions diplomatiques, on ne serait pas là aujourd'hui. On n'allait même pas lancer les missionnaires qui sont venus. A ce sujet, Mme la Conseillère chargée des missions au ministère des Affaires étrangères, pourra naturellement donner des éléments par rapport à l'engagement de M. l'Ambassadeur, qui m'autorise aujourd'hui la coordination de cette opération.Il est révolutionnaire, mais il est républicain. Voilà, depuis qu'on a fait le lancement, on a fait déjà le circuit de toutes les villes dont on a déployé les sorties. Il est à pied d'œuvre pour assurer plein succès à ce recensement.

 
  • L’implication de M. l’Ambassadeur a-t-elle donné un coup d’accélérateur à l’opération ?

Bien évidemment. Il était à Casablanca, lundi, pour s'enquérir de la faisabilité et de la fiabilité de l'enrôlement. Le mardi, il était en compagnie de Mme la Chargée des missions à Fès, pour constater les réalités du terrain. Entre-temps, moi, le ministre Conseillé, chargé de mission, le Consulaire, et l'Attaché de Défense, M. Friguia Camara, nous nous sommes rendus à Marrakech.Et en même temps, l’Ambassadeur et la Conseillère, ainsi que le Premier Secrétaire, Chargé des questions politiques, Ousmane Tall, se sont rendus à Tanger pour s'enquérir des questions qu'il faut. Et il a mandaté les missions venant du ministère de l'Administration du territoire, pour Dakhla, à 2000 kilomètres de Rabat. Tout ça avec les appuis financiers et techniques de l’Ambassadeur.Donc, ça veut dire que les appuis républicains.
 
  • Quelles sont vos attentes de cet enrôlement ?  

On sait déjà qu'avant l'arrivée des missionnaires, nous avons eu trois à quatre rencontres avec les membres de la communauté et ses responsables. C'est l'Ambassadeur qui a sensibilisé la communauté, nos concitoyens, sur le bien-fondé de ces recensements. Parce que c’est une occasion pour que les gens puissent avoir un identifiant unique. Résultat : on constate une ambiance bon enfant. Aujourd'hui, au Maroc, à tous les niveaux, il y a le croisement, il y a une sorte de mobilisation autour des kits de recensement. Personne ne veut rester derrière. Donc là, grâce à l'implication, comme je l'ai dit à l'introduction, l'Ambassadeur, même si les kits sont déployés çà et là, se déplacera pour voir leur fiabilité, les agents de recensement et autres. C'est une plus-value, sa présence dans ce pays.Oui, son implication dans cette affaire de recensement est une plus-value.        







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