Dans une allocution prononcée en son nom par Loubna El Mansouri, directrice du Pôle Digital au ministère, M. El Bouari a souligné que les technologies numériques constituent désormais un outil stratégique pour relever les défis environnementaux et économiques du secteur, tout en renforçant le bien-être équin.
Le cheval, pilier du monde rural
Le ministre a rappelé la portée socio-économique et culturelle du cheval dans les territoires ruraux, insistant sur le rôle des innovations digitales dans l’amélioration de la santé, de la sécurité et des performances des chevaux, ainsi que dans l’optimisation de la gestion des écuries. Le bien-être animal, a-t-il précisé, demeure le socle commun de toutes les pratiques équestres et un facteur clé du développement durable d’une filière créatrice de richesses et d’emplois.
Vers une filière connectée et inclusive
Omar Skalli, directeur général de la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC), a salué l’initiative ministérielle, estimant qu’elle accélère la réflexion collective autour de solutions numériques adaptées aux besoins du secteur. Il a appelé à mobiliser les compétences, notamment jeunes et externes, pour faire émerger des innovations prometteuses, soulignant que ce type de rencontres élargit l’horizon des possibles.
Mme El Mansouri a présenté les premiers jalons de la collaboration entre le Pôle Digital et la SOREC, à travers le réseau HarasTech, qui regroupe 56 fermes digitales, dont 7 déjà opérationnelles. Deux Haras nationaux, Bouznika et El Jadida, expérimentent actuellement un ERP-CRM de gestion d’élevage développé par une startup belge, en vue d’une adaptation au contexte marocain.
Parmi les outils phares dévoilés : un observatoire de veille technologique dédié à la filière équine, un chatbot multilingue entraîné sur des données locales, capable d’interagir en darija, et une plateforme de suivi numérique des élevages.
L’intelligence artificielle au service du vivant
Dans son intervention, Jean-Roch Gaillet, directeur général de l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE), a souligné que l’intelligence artificielle représente un tournant majeur pour le bien-être animal. Il a toutefois mis en garde contre les défis liés à la gouvernance des données, à la transparence des algorithmes et à l’impact environnemental des technologies.
Une table ronde consacrée aux cas d’usage de l’IA dans le suivi équin a clôturé la matinée. Les intervenants ont mis en lumière le rôle des Haras nationaux dans l’amélioration génétique et l’accompagnement des éleveurs, notamment via une application développée par la SOREC permettant d’engager les chevaux dans les compétitions, de gérer leurs transactions et de suivre leurs performances.
Un Salon sous le signe du patrimoine et de l’innovation
Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 16ᵉ édition du Salon du Cheval d’El Jadida se poursuit jusqu’au 5 octobre. Véritable carrefour d’échanges entre les acteurs du monde équin, cette manifestation met en valeur les spécificités régionales et la richesse du patrimoine culturel équin du Royaume. Portée par l’Association du Salon du Cheval, elle propose une programmation scientifique, culturelle et ludique en constante évolution, qui lui confère une renommée nationale et internationale croissante.
Mohamed LOKHNATI