- Professeur Bentalha, que représente pour vous la célébration de l’Indépendance au Maroc ?
Réponse du Dr Mohamed Bentalha: La fête de l’Indépendance n’est pas une simple commémoration figée dans le temps. Elle est une épopée nationale qui se régénère chaque jour, incarnant des leçons profondes, des postures héroïques et des sacrifices immenses. Elle est le miroir des hauts faits de la Révolution du Roi et du Peuple, où les Marocains ont donné les plus belles preuves de patriotisme et de fidélité pour la dignité de la Nation et la défense de ses valeurs sacrées.
- Cette année, la région de Dakhla-Oued Eddahab organise un événement particulier. Pouvez-vous nous en parler ?
En effet, le Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab, en partenariat avec la délégation régionale du Haut-Commissariat aux anciens résistants et membres de l’Armée de libération, commémore le 18 novembre 2025 la bataille de لكلات. Cette confrontation héroïque, survenue en 1957, a vu les combattants marocains affronter les forces coloniales espagnoles et françaises, lourdement armées et appuyées par l’aviation. Du lever au coucher du soleil, la lutte fut acharnée : une des avions ennemis fut abattu, tandis que plusieurs résistants tombèrent en martyrs ou furent grièvement blessés.
- Quelle portée symbolique revêt cette bataille dans l’histoire nationale ?
لكلات est une bataille emblématique. Elle illustre l’attachement indéfectible des fils de Dakhla-Oued Eddahab au Trône alaouite et leur défense acharnée de la marocanité du Sahara. Elle s’inscrit dans la continuité des combats menés à وادي إشياف et أوسرد, tous animés par la même volonté de préserver les fondements sacrés de la Patrie.
- Le Maroc a connu d’autres épisodes de résistance. Comment s’articule cette mémoire collective ?
La résistance marocaine est une fresque grandiose qui s’étend du Nord au Sud. Les sacrifices furent immenses, dans une symbiose exemplaire entre le Trône et le Peuple. Les batailles de الهري، أنوال، بوغافر، جبل بادو، سيدي بوعثمان، وادي زم, ainsi que les insurrections des tribus آيت باعمران et du Cheikh ماء العينين dans les provinces sahariennes, sont autant de jalons où les combattants ont infligé aux forces coloniales des leçons magistrales de courage et de résilience. À cela s’ajoute l’acte fondateur du 11 janvier 1944 : la présentation de la Déclaration d’Indépendance, élaborée en concertation avec feu Sa Majesté Mohammed V, qui valut à ses signataires arrestations, exils et répressions, et au Souverain lui-même la déportation à Madagascar.
- Vous évoquez souvent la singularité marocaine. Comment la définiriez-vous ?
L’exception marocaine réside dans la Révolution du Roi et du Peuple. Elle a gravé dans l’histoire les plus belles pages de gloire et de dignité, en érigeant la défense de la Patrie en mission sacrée.
- Enfin, quel message souhaitez-vous transmettre à travers cette commémoration ?
Célébrer l’Indépendance à لكلات, c’est rappeler que la Patrie est l’espace vital qui nous abrite du Nord au Sud. La défendre est un devoir sacré, car elle est notre terre, notre mémoire, notre identité et notre horizon. Elle est la bannière qui flotte au-dessus de nous, le souffle qui nous anime, la liberté qui nous permet d’exister. Elle est l’arbre majestueux qui, malgré les tempêtes, fait jaillir de nouvelles forêts de résistance. En somme, elle est le symbole du vivre-ensemble et de la cohésion nationale, indestructible face aux vents de l’histoire.
Réalisé par
Mohamed LOKHNATI
Mohamed LOKHNATI



















