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​Crise maroco-espagnole: Les députés appellent Rabat à faire pression


Rédigé par Saâd JAFRI Mercredi 5 Mai 2021

Tout en dénonçant l’attitude du gouvernement Sanchez qui a récemment accueilli le leader du polisario sous une fausse identité, les députés ont appelé la diplomatie marocaine à faire plus de pression sur Madrid.



​Crise maroco-espagnole: Les députés appellent Rabat à faire pression
Alors que l’affaire Brahim Ghali, accueilli en catimini en Espagne, fait la Une des médias marocains, espagnols et d’autres, depuis plus de deux semaines, les députés ont décidé de rajouter une couche en appelant le gouvernement à exercer plus de pression sur le voisin ibérique. 

Lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants, consacrée aux derniers développements de la question nationale, les élus de la nation n’ont pas manqué de dénoncer l’attitude du gouvernement Sanchez, en qualifiant celle-ci d’ « acte de bassesse » qui viole l’esprit de partenariat et de bon voisinage, et qui concerne une question fondamentale pour le Royaume. D’autant que la personne en question est l'un des criminels les plus dangereux du polisario, étant accusé de génocide, de crimes contre l'humanité, meurtre, viol, enlèvement, entre autres. Un des députés de la majorité a dévoilé, dans ce sillage, les dessous des pratiques abusives auxquelles se livrent les milices du polisario et les exactions qu’elles infligent à la population de Tindouf. « Les gens ont été déportés par la force de leur domicile vers les camps », a-t-il indiqué, ajoutant que la torture et la séquestration sont monnaie courante dans les camps des réfugiés.

L’enjeu est dans la guerre médiatique

Par ailleurs, au moment où le chef des séparatistes du polisario, le dénomme Brahim Ghali, admis actuellement dans un hôpital à Logrono en Espagne, est cité à comparaître devant la justice espagnole, ce mercredi, pour certains des crimes précités, le député istiqlalien Omar Abassi a alerté, sans concessions, que la crédibilité de la Justice espagnole est en jeu, rappelant que le monde entier attend ce qu’elle décidera au sujet du séparatiste. 

Dans un contexte où le polisario, appuyé par son parrain algérien, est engagé massivement dans l’intox, dans l’espoir de tromper l’opinion publique, Abassi a souligné qu’outre les victoires diplomatiques le Royaume devrait gagner la bataille des idées et notamment celle de la communauté internationale. Il a également rappelé que les vertus du développement économique et le choix démocratique sont décisifs dans cette lutte. 

La ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'Étranger, Nezha El Ouafi, qui était présente à la première Chambre a salué les efforts considérables consentis dans ce cadre par les parlementaires, les partis politiques et la société civile, sans pour autant donner plus de détails sur la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. En étant d’accord avec les propos des députés, la responsable gouvernementale a indiqué que les ambassades et les consulats du Royaume demeurent mobilisés pour accompagner et mettre à la disposition de l'ensemble des parlementaires et des acteurs toutes les informations nécessaires pour plaidoyer en faveur de la cause nationale et faire face aux allégations mensongères du polisario et de l'Algérie. Elle a ainsi exhorté l’ensemble de la classe politique à prendre part plus activement à l’effort de plaidoyer international pour faire valoir la justesse de la cause nationale du Maroc, en mobilisant davantage les jeunesses partisanes. 

Mauvais jeu diplomatique 

Les députés, étonnés par l’attentisme du gouvernement ibérique, ont, en outre, appelé la tutelle à « faire pression contre l’Espagne », surtout qu’elle est bel et bien consciente que l'Algérie est responsable du différend régional autour du Sahara et qu'elle constitue actuellement une entrave au développement du processus visant à parvenir à un règlement de ce problème. Ce nouvel acte inamical pourrait coûter cher s'il n'est pas rectifié à temps, surtout que le Maroc dispose de plusieurs leviers de pression, notamment dans les domaines de lutte contre le terrorisme, d'immigration illégale, sans oublier que depuis 2008, le Maroc est devenu un terrain d'investissement de choix pour les industriels et investisseurs espagnols qui sont à la quête de nouveaux marchés, outre celui en Europe hyper concurrentiel. 

Il ne faut donc pas s’étonner de voir le Maroc revoir ses cartes avec l’Espagne. D’ailleurs, lors d’un entretien avec l’agence de presse espagnole EFE, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré sans retenues :  « Nous allons voir si la réalité et la sincérité de notre relation n’est pas juste un slogan», en s’interrogeant si l’Espagne «souhaite sacrifier sa relation bilatérale» avec le Maroc. 

Pour le diplomate marocain, Madrid ne peut pas décider d’avoir une relation « à la carte » avec le Royaume alors que les liens entre les deux pays sont à la fois politiques, économiques, commerciaux, humains et sécuritaires. « Lorsqu’il s’agit de manigancer avec l’Algérie et le polisario, le Maroc est en dehors des radars, mais lorsqu’il s’agit de parler de migration ou de terrorisme, le Maroc devient de nouveau important », a fustigé Bourita.

Rabat a également dénoncé la posture de Madrid vis-à-vis des provinces du Sud et sur la dualité des positions du gouvernement Sanchez vis-à-vis du Maroc. Pour atténuer la tension, la justice espagnole devrait, comme nous a indiqué précédemment Mohamed Tajeddine Houssaini, professeur de droit international et avocat près la Cour de cassation, mener une enquête, conformément à la loi et à travers le ministère public, en vue de vérifier l'identité de cette personne, pour ensuite mettre en œuvre le mandat d'arrêt émis contre elle.
 
« Le Maroc devrait gagner la bataille des idées et notamment celle de la communauté internationale », Omar Abassi

Les portes de l’Espagne se referment sur Brahim Ghali

C’est désormais officiel, le juge Santiago Pedraz Gomez basé à Madrid a effectivement émis une convocation pour le mercredi 5 mai à l’égard de Brahim Ghali, leader des séparatistes du Polisario, actuellement hospitalisé dans la région de Saragosse. L’état de santé de Ghali rendant impossible sa comparution devant le juge ce mercredi signifie que ce dernier ne pourra quitter le territoire espagnol auquel il avait accédé sous une fausse identité, avant qu’il ne réponde aux questions des juges de l’Audiencia Nacional.
Cette convocation du juge d’instruction espagnol concerne également d’autres caciques séparatistes dont Sidahmed Battal, Bachir Mustafa Sayed ou encore Mohamed Khalil. Ces derniers sont, rappelons-le, convoqués dans le cadre d’une plainte déposée par un membre du polisario disposant de la nationalité espagnole, pour torture, séquestration et détention arbitraire. Le mandat du juge date du 13 avril, soit bien avant l’hospitalisation du leader des séparatistes en Espagne.








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