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​Bank Al-Maghrib: Zoom sur le marché de l'emploi dans la région MENA


Rédigé par Mohamed Elkorri Jeudi 14 Septembre 2023

Bank Al-Maghrib (BAM) organise un meeting de deux jours, ce jeudi 14 septembre. Il s'agit de la troisième conférence annuelle du Réseau régional de recherche des banques centrales de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA), sous le thème "Marchés du travail et transformation structurelle".



Avec un faible ton, impacté par le séisme d'Al-Haouz, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib,  Abdellatif Jouahri, a donné son discours en précisant que l'emploi est un facteur d'inclusion et de cohésion sociale, et il est au centre des préoccupations de la politique publique et un baromètre de sa performance. 
 
Pour les banques centrales, l'emploi est une variable clé qui affecte la consommation, l'investissement et, in fine, les prix des biens et services, a indiqué le gouverneur, soulignant qu'une compréhension approfondie de développement du marché du travail est essentielle pour la conduite de leur mission, en particulier de politique monétaire.
 
Au niveau de la région MENA, le gouverneur a précisé que la problématique de l'emploi se pose avec davantage  d'acuité, en raison que le niveau de chômage dans la région s'établit à un niveau deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, soit 10,4% contre 5,8% en 2022.
 
Le chômage dans la région, a indiqué le gouverneur, touche particulièrement les jeunes, dont 1/4 d'eux sont au chômage et la tranche de 15 à 24 ans représente environ le tiers qui ne sont ni scolarisés, ni employés, ni en formation.
 
"Dans notre pays, ce sont paradoxalement les jeunes diplômés qui souffrent le plus de chômage généralement de longue durée", a alerté le gouverneur.
 
Il est à noter également que la région MENA enregistre toujours la faible participation des femmes dans le marché de l'emploi avec un taux d'activité avoisinant 20% bien en deçà de la moyenne mondiale qui avoisine par contre les 50%.
 
D'autres constats caractérisent la région MENA, d'après Abdellatif Jouahri,  dans les économies fortes et avancées, l'emploi garantit un revenu minimum et un niveau de vie décent, alors que dans les pays de la région MENA, l'emploi génère des revenus miniums insuffisants pour avoir accès à un niveau de vie décent où les populations ne bénéficient pas de la protection sociale.
 
"Il est clair que l'emploi reste tributaire essentiellement de la dynamique économique et sa promotion passe en premier lieu par des politiques visant l'investissement et la croissance. Toutefois, la politique publique peut contribuer sur plusieurs autres volets, il s'agit surtout en amont de la préparation des jeunes au marché de travail à travers l'amélioration de la qualité de l'éducation et de la formation et plus globalement l'investissement dans le capital humain", préconise Abdellatif Jouahri dans son allocution.

Abdellatif Jouahri prône l'étude et la recherche approfondies pour veiller sur le marché du travail
 
Concevoir et réussir la mise en œuvre des politiques d'emploi efficaces reste un exercice complexe, car elle requiert une compréhension approfondie, a indiqué le Gouverneur de Bank Al Maghrib, des dynamiques du marché et ses interdépendances avec les différents secteurs de l'économie.
 
D'après Abdellatif Jouahri, ce point renvoie au rôle de la recherche pour éclairer la prise de décision. "Il faut noter que  la science économique a réalisé des avancées majeures dans l'étude du marché du travail, notamment dans les pays avancés." a-t-il déclaré.
 
 
En outre, le responsable a indiqué que les questionnements restent nombreux, en particulier dans le contexte de la région MENA, soulignant que les conclusions sont souvent remises en question par de nouveaux travaux, favorisés par la disponibilité de la croissance des données et l'amélioration des techniques de la modélisation économique.
 
 
Le développement autour de la courbe de Philips dont la première version remonte en 1958, et qui, dans sa version la plus populaire, représente la relation entre l'inflation et le chômage, illustre le questionnement perpétuel au gré des contextes, des périodes, l'évaluation de sa forme et de sa solidité varie de manière significative, " cela nécessite des études et recherches approfondies qui doivent être révisées annuellement." a-t-il précisé.    








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