Ceux qui se rappellent de « zanga zanga » et de son détournement en morceau dance par Noy Aloshe -journaliste israélien et musicien à ses heures perdues-, appuient sur le buzzer qui fait clignoter le discours télévisé de Mouammar Kadhafi prononcé en février 2011 après une bronca populaire. Il dit en substance : « Je suis Mouammar Kadhafi, le leader internationaliste. Des millions de personnes sont prêtes à me défendre. J’adresse un appel à ces millions de personnes d’une extrémité à l’autre du désert. Je marcherai avec elles pour purifier la Libye pouce par pouce, maison par maison, chambre par chambre, ruelle par ruelle (zanga zanga), individu par individu, jusqu’à ce que le pays soit débarrassé des saletés et des impuretés. » Soit, mais ce n’est pas de ceci qu’on palabre ici. Des publicitaires s’y collent également, notamment pour le compte de constructeurs d’automobiles. Au lendemain de l’éructation de ce savoureux slogan, la firme qui commercialise le Crossover SX4 s’en mêle, investissant les panneaux d’affichage de « zanga zanga », parce que l’engin « compact et familial, est destiné à toutes les bourses qui désirent acquérir un véhicule à moins de 200.000 DH ». Quelqu’un a dû sniffer autre chose que du sel… Et comme nous sommes dans l’univers des tires et des caisses, restons y. La chanteuse marrakchie s’intitulant Manal Benchlikha quitte le dance floor pour le capot d’or, loin de « zanga zanga » dont elle ne doit avoir aucune souvenance, mais elle représente un label. A défaut de lui prêter la douceur de l’égérie, elle se contente de la délicatesse d’ambassadrice sans portefeuille puisqu’elle est invitée à évoluer au Maroc. Un partenariat est acté entre elle et la Fabbrica Italiana Automobili Torino. La marque présente ainsi sa guerrière : « Liberté d’expression et de mouvement, créativité au service de l’identité, spontanéité, fraîcheur et proximité, une vision d’un Maroc contemporain, ouvert, créatif et inspirant. Artiste qui bouscule les codes, Manal représente une nouvelle génération qui affirme sa voix, s’affirme dans son authenticité et inspire la jeunesse marocaine. » Mais où étions-nous avant ces révélations ? Certainement dans une zanga perdue au fond de brumes évanescentes.




















