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Etude : Les jeunes marocains conservent leur appartenance religieuse malgré le recul des pratiques


Rédigé par Rime TAYBOUTA Jeudi 11 Septembre 2025

Un rapport scientifique, publié par la revue « Nature Communications », a révélé l’existence d’un fossé grandissant dans les modes de religiosité entre les générations au Maroc. Les données montrent que les jeunes marocains sont moins engagés dans la participation aux rituels religieux, comparativement aux générations plus âgées. Détails.



L’étude, intitulée « Les trois phases du déclin religieux dans le monde », indique que le Maroc, classé parmi les pays ayant des niveaux élevés de religiosité à l’échelle mondiale, traverse les premières étapes d’un phénomène que les chercheurs appellent la « transition séculière ». Selon le rapport, ce modèle commence d’abord par une baisse de l’indice de participation aux rituels religieux publics, suivie par une diminution de l’indice de l’importance accordée à la religion dans la vie des individus, tandis que l’indice d’appartenance religieuse reste le plus stable et constant.

L’analyse, qui s’appuie sur des données complètes recueillies par le Pew Research Center, et couvrant 111 pays, précise que le Maroc ne constitue pas un cas isolé, mais suit un modèle observé dans de nombreux pays à majorité musulmane. Les chercheurs ont basé leur méthodologie sur la comparaison de l’écart entre deux catégories d’âge principales : la génération des jeunes (moins de 40 ans) et celle des plus âgés (40 ans et plus), en utilisant trois indicateurs précis du comportement religieux.

L’enquête confirme que le premier indicateur, la participation - qui mesure le taux de présence hebdomadaire aux rituels religieux - a révélé une différence marquée, les jeunes y participant moins que leurs aînés. Le deuxième indicateur, l’importance - qui reflète la proportion de personnes considérant la religion comme « très importante » dans leur vie - montre, également, un écart similaire. Ce qui indique un changement dans la place centrale de la religion dans la vie de la nouvelle génération.

Les rédacteurs dudit document ajoutent que le troisième indicateur, à savoir « l’appartenance », qui concerne la façon dont une personne se définit comme appartenant à une religion donnée, n’a montré aucune différence significative entre les deux générations au Maroc. Selon la même source, cette stabilité marquée de l’appartenance religieuse, malgré le recul des pratiques concrètes, constitue la caractéristique principale de la première phase de transition que traverse le pays.

Par ailleurs, l’étude souligne que ce schéma démontre que le changement dans la relation des individus à la religion ne se produit pas de manière brutale, mais suit un processus logique qui commence par l’abandon des pratiques les plus coûteuses en temps et en effort, tout en conservant l’identité religieuse comme élément de l’identité personnelle. La même source précise, en outre, que ce processus contraste avec la situation dans les pays européens très sécularisés. C’est-à-dire que la plus grande différence entre générations concerne justement l’appartenance religieuse elle-même, les niveaux de participation et d’importance ayant chuté depuis plusieurs décennies.

L’étude conclut que les données disponibles placent le Royaume sur la carte des transformations religieuses mondiales, en fournissant une preuve empirique de l’existence d’un changement subtil mais significatif dans la manière dont les jeunes générations vivent la religion. Ce changement s’oriente vers le maintien de l’identité religieuse, mais avec un recul de l’engagement dans les pratiques rituelles quotidiennes.
 
Rime TAYBOUTA



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