Un art populaire, une conscience nationale
Loin d’être un simple chant patrimonial, le melhoun s’est imposé comme un vecteur de conscience collective, un langage poétique capable de transmettre les émotions les plus fines et les enjeux les plus profonds. Les intervenants – parmi lesquels figuraient Abdelmajid Fnich, dramaturge et chercheur en arts traditionnels, le professeur Abdeljalil El Kharifa, doyen à l’Université de Marrakech, Idriss Rahmoun, poète et chercheur, et Abdelwahid Mabrour de l’Université Chouaïb Doukkali – ont souligné le rôle historique du melhoun dans la défense des grandes causes nationales, l’ancrage des valeurs d’appartenance et la consolidation de l’identité marocaine.
Mémoire vivante et engagement poétique
Les échanges ont mis en lumière la manière dont les poètes du melhoun ont su documenter les épopées nationales, inscrire les luttes et les aspirations du peuple à travers des vers porteurs de sens et d’émotion. Le melhoun devient ainsi un réservoir de mémoire collective, nourri par l’attachement à la terre, à l’histoire et à la culture.
Vers une reconnaissance institutionnelle
Les organisateurs ont insisté sur le choix délibéré du thème, visant à réhabiliter le melhoun comme pilier de l’identité culturelle marocaine. Les débats ont également souligné la nécessité d’un encadrement académique et institutionnel à la hauteur de ce patrimoine immatériel, inscrit dans la mémoire du Maroc et porteur d’un projet national renouvelé.
Mohamed LOKHNATI