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Visite de José Manuel Albares au Maroc : Les acquis préservés, les sujets épineux jusqu’à nouvel ordre !


Rédigé par L'Opinion Jeudi 14 Décembre 2023

La visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, au Maroc était perçue par les observateurs comme l’occasion de trancher les dossiers épineux, dont la question des douanes commerciales et celle de la délimitation des frontières maritimes. Pourtant, ces sujets semblent tellement complexes qu'ils nécessitent plus de temps que prévu. Explications.




C'est une visite cordiale que le Chef de la diplomatie espagnol, José Manuel Alabres effectue au Maroc où il a  rencontré le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et son homologue marocain, Nasser Bourita. A l’issue des entrevues, les belles paroles et les louanges ponctuent les déclarations des uns et des autres. 

Le Maroc et l'Espagne, qui s’apprêtent à organiser ensemble la Coupe du Monde 2030, vivent une sorte d'idylle après leur réconciliation. Le commerce est en plein essor, les investissements progressent, les entreprises espagnoles ont de plus en plus d’accès au marché marocain, les relations politiques sont excellentes, la migration clandestine est plus maîtrisée que jamais, tout va pour le mieux. 

Toutefois, des sujets épineux restent en stand-by. Ils ont évidemment été à l’ordre du jour lors de la visite de José Manuel Albares. La reprise des douanes commerciales continue de préoccuper la presse espagnole qui a braqué ses projecteurs sur ce dossier. Jusqu’à présent, aucune date de reprise n’est officiellement annoncée, sachant que les postes douaniers étaient censées être opérationnels dès janvier 2023. Pourtant, le Chef de la diplomatie espagnole s’est montré rassurant lors de la conférence de presse tenue en marge de son entretien avec Nasser Bourita. Il a expliqué que la reprise du commerce terrestre aura lieu conformément aux dispositions de la feuille de route et à la déclaration finale de la Réunion de Haut niveau, précisant que cela fait l’objet d’une concertation permanente entre les autorités espagnoles et marocaines.   

De son côté, le Chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a fait preuve de plus de nuance en expliquant que le retard de cette réouverture tant attendue tient plus à des raisons techniques que politiques. Une façon de démentir les rumeurs qui spéculent sur un supposé désaccord entre Rabat et Madrid à ce sujet.

Bourita a indiqué que les autorités des deux pays travaillent à pied d'œuvre afin d’aller de l’avant et d’aboutir à une formule de nature à assurer une reprise fluide de sorte à rompre avec le modèle commercial précédent. Nasser Bourita a fait part de son souhait de voir les douanes ouvertes dans les prochains mois.

Depuis le début de l’année en cours, trois essais de transit de marchandises, autrement appelés “tests pilotes”, ont eu lieu à Sebta et Melilia. Depuis lors, le statut quo perdure. Les deux pays restent, pour autant, sereins et gardent la feuille de route comme une boussole. La déclaration finale publiée à l’issue de la 12ème Réunion de Haut niveau est claire comme l’eau. Les deux parties s’y engagent à avancer de façon  ordonnée vers la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises». 

Par ailleurs, en plus du casse-tête des douanes, il y a celui des frontières maritimes dans les eaux atlantiques près des Îles Canaries qui n’ont pas encore été délimitées. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en parlent avec sérénité. Nasser Bourita, avec son flegme habituel, a dit que le Maroc reste fidèle à l’approche participative et que ce dossier est traité loin des décisions unilatérales dans une logique de concertation et de respect mutuel. Même langage utilisé par José Manuel Albares qui a fait savoir que ce sujet fait l’objet d’une concertation approfondie et d’une série de réunions auxquelles prennent part les autorités des Îles Canaries. 

Le Maroc, rappelons-le, a voté, en décembre 2020, deux lois fixant les limites de son espace maritime, y compris dans la façade atlantique. Les zones de chevauchement avec les eaux des Îles Canaries devront être négociées avec l’Espagne. L’enjeu est de parvenir à une formule consensuelle qui arrange les deux pays. Des divergences d’ordre technique restent à trancher, sachant que l’Espagne a d’ores et déjà préparé son dossier. Le grand défi reste la superficie revendiquée par les experts espagnols surtout au niveau du plateau continental des Îles Canaries, comme expliqué dans un article précédent

En définitive, la visite de José Manuel Albares a été une façon d'ouvrir une nouvelle dans l’idylle maroco-espagnole après l'investiture de Pedro Sanchez à la tête du gouvernement pour un second mandat. Madrid, par la voix de José Manuel Albares, a aussitôt rassuré le Maroc de son soutien exclusif au plan d’autonomie. Un  coup de grâce à l'Algérie compte tenu du poids des partisans du polisario au sein de la coalition gouvernementale.

Les alliés de Sanchez, dont Yolanda Diaz et les indépendantistes catalans, n’ont plus aucune capacité d’infléchir Pedro Sanchez sur la politique à l’égard du Maroc. 








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