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Culture

Verbatim : Enchanteur Houssein Miloudi


Rédigé par L'Opinion le Dimanche 25 Septembre 2022



Disparu le 15 septembre à 73 ans, l’artiste-peintre souiri aura séduit, éblouit, intrigué. La main, la mère, la solitude, le tourment, la profondeur auront marqué ceux qui l’ont croisé, ceux qui ont creusé pour essayer de le déchiffrer. Voici une maigre sélection de ce qui a été dit à son endroit par des artistes et des critiques. En prélude, ces mots envoyés à sa défunte génitrice: «Quand je t’avais demandé d’inaugurer mon grand tableau en dessinant ce que tu voulais et là ou tu le désirais, tu avais choisi, discrète comme tu l’as toujours été, un petit coin de la toile blanche pour y dessiner ce petit motif qui accompagnera désormais ma signature tant que je peindrai. Houssein, ton fils qui t’aime.»

Mohamed Kacimi, peintre et poète, 1979, Revue Europe: « Miloudi fait un retour aux sources, au monde de la magie, de la tradition berbère, islamique, africaine, pour y puiser des signes, symboles, figurines: main protectrice, talisman, osselets, oeil… »

Toni Mariani, professeur d’histoire de l’art, 2003, Rome: « Dans les différentes phases de sa recherche, Miloudi a utilisé plusieurs matières, inventé plusieurs solutions graphiques, envahi plusieurs espaces (feuilles, parois, toiles, objets). Il est devenu maître d’une cryptographie miniaturisée, à la fois très innocente et très troublante. »

Mohammed Ennaji, directeur fondateur du festival Printemps des Alizés, 2007 : « Aujourd’hui, la main bienfaitrice du peintre est chargée de sortilèges. Ses oiseaux à l’envolée franche sont autant de messagers de bonheur, d’ouverture, de partage. Il croit fermement que les murs de sa ville sont non seulement des recueils de gribouillis, mais aussi de voix, de rythmes et de chants. »

Mohammed Khaïr-Eddine, écrivain et critique, date inconnue : « Il y a là une symbolique telle que tous les éléments primordiaux se transmutent en idées que le rayonnement d’une cosmologie fossile fait affleurer en traits d’une grave densité. La prémisse d’une cellule initiale s’y trouve comme y apparaît le cimetière mental de l’âtre. »

Edmond Amran El Maleh, écrivain-essayiste, 1979, Paris: « Le monde merveilleux qu’il élabore se déploie des plus petites toiles, disposées comme un jeu, jusqu’aux plus grandes. Se déplie et mûrit dans ses profondeurs. Merveilleux il l’est au sens fort de l’enchantement qui abolit les frontières entre le réel et l’imaginaire. Le jeu libre, souverain, le jeu de la création l’oeuvre ici est autre chose que l’amusant, le folklorique ou le faussement naïf. Regardez, observez! »