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Syrie : La guerre, les sanctions et le Covid-19


Mercredi 6 Mai 2020

En guerre depuis près de sept ans et sous le joug des sanctions occidentales, la Syrie semble désarmée face au nouveau coronavirus.



La pandémie touche la Syrie qui continue de subir les effets dévastateurs du conflit et des sanctions américaines.
La pandémie touche la Syrie qui continue de subir les effets dévastateurs du conflit et des sanctions américaines.
Le président syrien Bachar al-Assad a fait part de ses craintes, lundi, que les mesures prises pour alléger le confinement imposé pour lutter contre le nouveau coronavirus n’augmentent les risques d’une «catastrophe» dans le pays en guerre.

«Bien que les chiffres soient limités, cela ne signifie pas qu’ils ne vont pas exploser soudainement en quelques jours, voire quelques semaines», a prévenu Bachar al-Assad en s’adressant au comité gouvernemental luttant contre le virus. «Cela nous mènerait à une véritable catastrophe qui pourrait submerger les infrastructures médicales et logistiques de l’Etat», a-t-il ajouté.

Bachar al-Assad n’a pas manqué l’occasion pour pointer du doigt les sanctions injustes imposées par les pays occidentaux contre Damas et qui constituent un obstacle majeur à la lutte contre la pandémie meurtrière en cours du nouveau coronavirus, également connu sous le nom de COVID-19. « Outre les problèmes de santé posés par le coronavirus, il existe également un défi économique auquel est confrontée la Syrie depuis plus de neuf ans, et des sanctions [occidentales] injustes imposées à notre peuple », a déclaré le président syrien.

Assad a également souligné qu’un autre problème, qui a ajouté aux malheurs de son pays au milieu de la pandémie, est l’état d’auto-isolement économique mondial et de récession qui affecte de nombreux pays à travers le monde.

Appel pour la levée immédiate de toutes les sanctions

Depuis 1979, la Syrie fait l’objet de sanctions économiques unilatérales et sévères de la part des États-Unis. Depuis la propagation du nouveau coronavirus au début de cette année, Damas a également eu beaucoup de mal à obtenir les fournitures médicales et l’équipement nécessaires pour lutter contre la maladie.

Le mois dernier, l’ambassadeur de Syrie auprès de l’ONU a envoyé une lettre à l’organisme mondial, réitérant l’appel de Damas à la levée immédiate et inconditionnelle de toutes les sanctions économiques américaines.

Lors de la réunion officielle de lundi, le président syrien a déclaré que le gouvernement avait immédiatement mis en oeuvre une série calculée de procédures pour protéger les citoyens, notamment en imposant un couvre-feu partiel à travers le pays.

Assad a salué la réponse rapide et la sensibilisation des citoyens syriens comme le principal facteur de ralentissement de la propagation du coronavirus dans le pays. Il a aussi fait montre d’exaspération contre « certains individus cupides » qui ont exploité la pandémie et créé un état de monopole, et alourdi le fardeau des citoyens par l’augmentation des prix. « Le gouvernement doit être plus dynamique face à ces enjeux et agir de manière rapide mais calculée pour renforcer le rôle des établissements du secteur public, que ce soit en leur accordant les pouvoirs nécessaires ou en modifiant leurs statuts, afin que ces établissements soient plus flexibles et capables d’une intervention positive, qui aurait des résultats positifs rapides et un impact sur les citoyens dès que possible », a-t-il ajouté.

Les chiffres officiels du ministère syrien de la Santé montrent que, lundi, 44 personnes ont été testées positives pour COVID-19 et trois autres ont perdu la vie dans ce pays ravagé par la guerre.

Allégement progressif du confinement

La semaine dernière, le gouvernement a débuté l’allégement progressif du confinement décrété en mars et qui a lourdement pesé sur l’économie exsangue du pays, déchiré depuis mars 2011 par une guerre ayant tué plus de 380.000 personnes et poussé des millions de Syriens à l’exil.

Un couvre-feu reste imposé sur l’ensemble des territoires sous contrôle de Damas, et les habitants n’ont pas le droit de voyager d’une province à l’autre.

Les marchés ont repris leurs activités diurnes le 29 avril et les universités pourraient rouvrir leurs portes d’ici peu selon le gouvernement.

Le pays est en «phrase de transition», a indiqué M. Assad. «Outre le défi sanitaire, le défi auquel nous sommes confrontés pendant la pandémie de coronavirus, et même avant, est le défi économique», a-t-il souligné.



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