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Santé mentale : Malgré les efforts, le Maroc toujours à la traîne !


Rédigé par Mina Elkhodari Mardi 20 Décembre 2022

Montée inquiétante des troubles mentaux et psychologiques, pénurie de psychiatres et d’assistants sociaux, offre de soins insuffisante ou encore un cadre juridique non adapté aux évolutions...telles sont entre autres les lacunes qui font obstacle à la prise en charge optimale des patients.



En dépit des efforts déployés depuis des années pour remédier aux lacunes dont souffre le système de santé publique, la santé mentale au Maroc est toujours à la traîne. Une réalité qui est loin de favoriser un accès équitable en matière de soins, surtout en raison de la pénurie des kits spécialisés en santé mentale.

Intervenant, lundi 19 décembre à la Chambre des Représentants, lors de la séance hebdomadaire des questions orales, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a révélé des chiffres choquants quant au nombre de médecins spécialisés en psychiatrie dont dispose le Maroc.

Le responsable parle, en effet, de 121 psychiatres dont 11 médecins ont pris leurs services en 2021 et 15 en 2022. Autre chiffre alarmant : le nombre de diplômés dans cette catégorie en 2022 ne dépasse pas 7 médecins à travers le Royaume.

En raison du faible intérêt porté à cette spécialité de médecine, la psychiatrie reste « le parent faible » de la santé publique en matière de ressources humaines. D’après les chiffres révélés par le ministre de la Santé, le Royaume compte aujourd’hui moins d’un psychiatre pour 100.000 habitants par rapport à la moyenne mondiale estimée à 1,7 pour 100.000 habitants. « Le Maroc est loin d’atteindre ce chiffre là », martèle-t-il.

Le volet social n’échappe pas non plus à cette réalité désolante. Selon la tutelle, le nombre d’assistants sociaux dont dispose le secteur public au Maroc ne dépasse pas 14 professionnels.

Prise en charge médicale : mille et une lacunes

Outre la pénurie de ressources humaines, la capacité des centres psychiatriques reste le maillon faible du système de santé publique. Khalid Ait Taleb a indiqué que le Maroc dispose de 25 services de psychiatrie intégrés dans les hôpitaux avec 825 lits. A cela s’ajoutent 11 hôpitaux psychiatriques avec 1.341 lits ainsi que 3 hôpitaux universitaires pour la médecine des addictions, soit 46 lits.

Afin répondre aux besoins des personnes atteintes de troubles mentaux et psychologiques reparti à la hausse, le ministre a annoncé que son département poursuit la mise en place des services psychiatriques intégrés dans les hôpitaux publics, la construction et l’équipement de 3 hôpitaux de santé mentale à Agadir, Kenitra et Béni-Mellal, avec 120 lits chacun, ainsi que la reconstruction de l’hôpital psychiatrique de Berrechid.

Dans le même sillage, le ministre a révélé que le budget alloué aux médicaments de santé mentale ne dépasse pas 83 millions de dirhams, ce qui reste insuffisant pour assurer l’approvisionnement adéquat et continu des patients.

Vers l’élaboration d’un plan national stratégique multisectoriel

Afin de remédier aux lacunes du secteur de la psychiatrie et combler les lacunes enregistrées en matière d’accès aux soins nécessaires pour les personnes atteintes de troubles mentaux et psychologiques, le ministre de la Santé a annoncé que son département est en passe d’élaborer un plan national stratégique multisectoriel pour la santé mentale.

Il s’agit, aux yeux du responsable, d’un plan qui prend en compte l’approche du genre et des droits humains. L’on se penche également, a-t-il dit, sur l’élaboration d’un projet d’évaluation du système de santé mentale avec le soutien de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
 
Le cadre juridique de la santé mentale n’est plus adapté aux évolutions de la santé mentale et aux orientations du Programme national de la santé mentale et de l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est ainsi que le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a qualifié le cadre juridique régissant le secteur de la psychiatrie.

Selon lui, les programmes mis en place sont en mesure, entre autres, de rattraper le retard que connaît ce secteur en vue d’assurer l’approvisionnement continu en médicaments des établissements d’urgence, d’augmenter le nombre de psychiatres formés annuellement, tout en améliorant le cadre légal de la profession de psychologue.








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