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Salé : Une ville qui ne connaît pas de couvre-feu


Rédigé par Achraf EL OUAD le Mardi 31 Août 2021

Salé arrive, depuis le début de la situation sanitaire, en queue du classement en matière de respect des mesures préventives, notamment le couvre-feu.



Salé : Une ville qui ne connaît pas de couvre-feu
Abritant une population qui frôle le million d’habitants et s’étendant sur une superficie de 78km2, Salé est la deuxième plus grande ville du Royaume. Quant au respect des mesures préventives imposées par l’Etat pour arrêter la propagation du Covid-19, notamment le couvre-feu nocturne, les habitants de Salé n’y sont pas impliqués.

En fait, si le silence parfait prédomine dans les quartiers du centre-ville, les zones villas et les quartiers résidentiels où les habitants obéissent aux instructions des autorités, la situation dans les quartiers populaires est totalement différente. Au moment où 21h sonne pour renvoyer les citoyens chez eux, à Salé, elle passe inaperçue.

Malgré les mesures sécuritaires diversifiées et strictes lancées par les autorités locales pour instaurer l’état d’urgence et le couvre-feu nocturne actuellement imposé par le gouvernement, les habitants de quelques quartiers populaires de Salé comme Arrahma, Alqarya et Sidi Moussa, se plaignent du manque de respect du couvre-feu nocturne, violé par un certain nombre de jeunes toxicomanes rassemblés loin des yeux des autorités, créant une ambiance bruyante et empêchant de dormir les habitants de ces quartiers. Ces derniers, pas très souvent, appellent la police pour qu’elle intervienne afin de mettre fin à cet état de chaos et disperser ces foyers de contamination.

Bien que la ville de Salé enregistre des taux de contamination très élevés à l’échelle nationale avec 198 nouveaux cas et 4 décès durant les dernières 24h, les Slaouis font preuve d’un relâchement dangereux, surtout pendant cette période où le virus est en pleine activité, accumulant les victimes. En fait, quelques cafés, pour ne pas dire la majorité, continuent à accueillir les clients même après 21h, les plus vigilants optent pour une quasi-fermeture des portes, une réduction de lumière et même une baisse de volume quand il s’agit de matchs de football, inratables pour les Marocains en général.

Pis encore, si les cafés arrivent à poursuivre en cachette leurs activités, les ‘’snacks mobiles’’ sont incapables de dissimuler la fumée que dégagent les barbecues à charbon. Dinde, viande hachée et saucisses sont alignés sur les chouwayas (grilladières) afin de rassasier la foule qui fait la queue.

Ceci dit, Salé ne fait point l’exception. Certes, le degré du non-respect des décisions des autorités, notamment le couvre-feu, diffère entre les différentes villes et régions du pays et varie entre léger, aigu et même rebelle. Toutefois, si l’on cherche la zone géographique la plus représentative de ce phénomène, nul ne pourra détrôner Salé.

Achraf EL OUAD


Les autorités réagissent...
 
Face à cette situation alarmante et cette indifférence dont fait preuve les habitants de Salé, les autorités se sont mobilisées, pendant les trois dernières semaines, pour faire respecter l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne instauré dans le cade de nouvelles mesures restrictives visant à arrêter la propagation du Covid-19. A titre d’exemple, au quartier Arrahma, des sorties nocturnes sont programmées quotidiennement dans ce quartier- dortoir, qui grouille de petits commerçants, de cafés et de marchands ambulants. Sous la supervision directe du caïd, les autorités appellent les commerçants à fermer leurs boutiques, les marchands ambulants à libérer l’espace public et les récalcitrants à rentrer chez eux.