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Sahara marocain : Fiasco algérien au Conseil de Sécurité


Rédigé par Saâd Jafri Dimanche 31 Octobre 2021

Le Conseil de Sécurité a voté vendredi à la majorité, la Résolution 2602 prorogeant pour une année le mandat de la MINURSO, tout en consacrant la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie. Une décision mal accueillie par l’Algérie dont les manoeuvres anti-Maroc n’ont pas abouti.



Le vendredi 29 octobre fut une journée au goût amer pour l’Algérie qui a vu ses plans hostiles à l’égard du Royaume faire pschitt, malgré son intense campagne anti-Maroc menée depuis plusieurs mois visant à induire en erreur la communauté internationale et à influencer le vote des membres du Comité Exécutif de l’ONU. Après des délibérations chaudes, le Conseil de Sécurité a décidé de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022, grâce à 13 voix en faveur de la Résolution contre 2 abstentions, consacrant la prééminence de l’initiative d’autonomie soumise par le Maroc.

Une reconduction rendue possible grâce à l’engagement des Etats-Unis qui ont montré, une fois de plus, leur attachement à la cause marocaine, qualifiant son plan d’autonomie de solution «sérieuse, crédible et réaliste».

Alors que la presse algérienne pro-régime essayait de susciter la confusion sur le positionnement du pays de l’Oncle Sam sur l’affaire du Sahara, depuis l’élection de Joe Biden, les Etats-Unis ont affirmé de nouveau, et cette fois-ci au Conseil de Sécurité, qu’ils continueront de plaider la cause marocaine, comme étant la seule solution capable de satisfaire les aspirations des populations de la région et la seule alternative pouvant garantir un avenir « pacifique et prospère » aux Sahraouis.

Même son de cloche du côté de la France, dont le représentant permanent auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, a déclaré, devant les membres du Conseil de Sécurité, que le plan d’autonomie marocain de 2007 est une base « sérieuse » pour le règlement du différend. La France a soutenu le rôle fondamental du déploiement de la MINURSO pour limiter le risque d’escalade et pour la stabilité de la région, appelant par la même au respect du cessez-le-feu.

Quid de la Russie et la Tunisie ?

«Les déclarations accompagnant le vote de cette Résolution à la majorité sont la preuve palpable des acquis obtenus par le Maroc sur l’affaire du Sahara», nous déclare Tajeddine Houssaini, professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat. Celui-ci estime ainsi que même la position de la Russie n’est pas préjudiciable au Royaume «si on prend en considération les dernières sorties de celle-ci sur les relations maroco-russes ».

Le problème de Moscou n’est pas avec le Maroc, affirme le politologue, preuve en est le fait qu’il dispose d’un droit de veto dont il n’a pas fait usage. S’agissant de la décision de la Tunisie, notre interlocuteur estime qu’elle serait justifiée par «une certaine peur de la réaction d’un régime algérien dont les actions sont imprévisibles». (Voir 3 questions à…).

En effet, Tunis est en train de vivre une situation d’exception, sur les plans politique, économique et social, avec un Kais Saied seul aux manettes, donc «l’Algérie pourrait facilement déstabiliser le pays», selon Houssaini. Toutefois, le mandat de Tunis au Conseil de Sécurité arrive à échéance au 31 décembre 2022, ainsi sa position ne s’inscrit pas dans la durée, mais il n’en demeure pas moins que son vote restera une tache noire dans ses relations avec le Royaume.

Pour sa part, Mohammed Maelaïnin, Diplomate et ancien ambassadeur du Maroc dans plusieurs pays, considère que la Tunisie est un pays sensible qui est « pris entre deux feux ». D’autant plus que sur le plan économique, quelque 2,5 millions de touristes algériens débarquent annuellement en Tunisie, ce qui fait tourner son économie nationale, a ajouté le diplomate, qui estime que le fait que «Tunis n’ait pas voté contre la Résolution est déjà un point positif. Le pays ne peut pas faire mieux que l’abstention».

Une Résolution qui fait mal !

Par ailleurs, la Résolution votée par le Conseil de Sécurité devrait avoir l’effet d’une douche froide pour les polisariens et leur parrain, puisqu’elle constitue un prolongement des Résolutions onusiennes visant à trouver une solution durable au différend artificiel autour du Sahara, à travers les tables rondes et l’adhésion de toutes les parties, y compris l’Algérie, qui refuse catégoriquement d’ y prendre part.

A cela s’ajoute le fait que malgré les tentatives désespérées des adversaires du Royaume à vouloir responsabiliser le Maroc sur l’agitation qu’a connue El Guerguarate, la zone tampon n’est même pas citée dans le texte du CS, alors qu’il s’agit de la première Résolution après le déploiement de la souveraineté du Royaume sur ladite zone tampon. Une absence qui cristallise le statu quo et constitue donc un point important pour le Maroc. Ce texte balaye ainsi d’un revers de main les thèses obsolètes véhiculées par Alger et sa créature fantoche qui sont tombées dans l’oubli.

Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré lors d’une conférence de presse tenue, vendredi, à Rabat, que le texte voté à l’ONU précise de manière claire la finalité du processus qui doit déboucher sur une solution réaliste, pratique et basée sur le compromis.

Ces qualificatifs suscitent l’anxiété des autres parties car ils écartent toute autre option qui n’est pas réaliste, a ajouté Bourita, martelant que le Conseil de Sécurité a ainsi répondu à toutes les manoeuvres ourdies dans ce cadre.

Le Conseil de Sécurité a également exprimé sa «profonde inquiétude» vis-à-vis des violations des accords de cessez-le-feu en vigueur, notant que les parties concernées doivent respecter «pleinement» les dispositions du cessez-le-feu. Une recommandation qui devrait piquer les adversaires du Maroc, puisque la communauté internationale connaît très bien la partie ayant officiellement annoncé son retrait des accords y afférent, au moment où le Maroc avait réaffirmé son engagement à préserver le calme.

D’ailleurs, Bourita a précisé lors de son point de presse que l’inquiétude de l’organe exécutif de l’ONU envoie un message aux parties mettant en péril le cessez-le-feu (l’Algérie et le Polisario) pour qu’elles assument leurs responsabilités.

Mais d’après le chef de la diplomatie marocaine, le message fort du Conseil de Sécurité, c’est que la communauté internationale ne permettra aucune atteinte à la stabilité dans la région. Le problème n’est donc plus entre le Maroc et l’Algérie, mais entre celle-ci et la communauté internationale, «dont l’orientation est aujourd’hui claire ». Alger devra donc s’asseoir autour de la table avec Staffan de Mistura, envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara, et toutes les autres parties concernées par le dossier, pour dénouer cette affaire qui s’est éternisée.

Cependant, le régime des généraux semble déterminé à maintenir le statu quo, vu qu’il a d’ores et déjà rejeté la Résolution du CS dans un communiqué publié, dimanche. «L’Algérie signe ainsi sa rébellion et dit en termes clairs : je suis seule contre tous...la recherche de la paix et moi ça fait deux», nous déclare Mohammed Maelaïnin, qui insiste que le Maroc doit continuer dans son approche pour marquer encore plus de points et préparer l’enterrement des visées malsaines du régime algérien.

Saâd JAFRI

L'info...Graphie


ONU


Omar Hilale fustige l’acharnement obsessionnel d’Alger
 
L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, a affirmé, à New York, que l’Algérie «a un agenda politique qu’elle utilise comme exutoire à ses problèmes, alors que le Maroc «a une cause nationale sacrée qui soude un peuple et une Monarchie de cinq siècles».

Intervenant lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de l’adoption par le Conseil de Sécurité de la Résolution 2602 prorogeant d’un an le mandat de la MINURSO, Hilale a également souligné que face à l’ «acharnement obsessionnel» de l’Algérie, le Royaume oppose la résilience, la sagesse et la retenue.

Il s’agit «d’un acharnement obsessionnel qui relève davantage de la psychiatrie que de la haute politique», a regretté le diplomate. L’ambassadeur a précisé, dans ce contexte, que l’Algérie «instrumentalise le principe de l’autodétermination à des fins politiques, en pensant qu’elle a le monopole de l’utilisation de ce principe pour faire tout ce qu’elle veut».

 

Réaction du Maroc


Les cinq messages de la décision du Conseil de Sécurité
 
La Résolution du Conseil de Sécurité apporte cinq importantes réponses aux manoeuvres et agitations des adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume, a indiqué Nasser Bourita, lors de sa conférence de presse organisée vendredi dernier.

La première réponse a trait au format du processus, a-t-il expliqué, relevant que le Conseil de Sécurité a affirmé que les tables-rondes, avec la participation de toutes les parties, en sont le seul mécanisme de gestion.

La deuxième se rapporte à la finalité du processus qui doit déboucher sur une solution réaliste, pratique et basée sur le compromis.

S’agissant de la troisième réponse, elle concerne les acteurs du processus. La Résolution indique clairement que l’Algérie est bel et bien une partie intégrante du différend, informe Bourita, mettant en exergue le fait que ledit rapport insiste sur « la participation des quatre parties : le Maroc, l’Algérie, le polisario et la Mauritanie, et ce, dans un esprit de réalisme et du compromis tout au long du processus ».

La quatrième réponse est relative à la question de la rupture du cessez-le-feu. Le ministre des Affaires étrangères a rappelé les tentatives désespérées des adversaires du Royaume à vouloir responsabiliser le Maroc sur l’agitation qu’a connue la zone tampon d’El Guerguarate.

Quant à la 5ème réponse, elle est relative aux acquis engrangés par le Maroc au fil des Résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité ces dernières années. Bourita a, dans ce sens, fait état de tentatives d’écorner ces acquis qui sont tous aujourd’hui contenus dans la Résolution 2602.

Parmi lesquels, a noté le ministre, figure le plan d’autonomie comme cadre réaliste, pratique et crédible et seule perspective du règlement du dossier du Sahara.
 

3 questions à Tajeddine Houssaini


« La décision de la Tunisie peut être justifiée par la peur »
 
Tajeddine Houssaini, professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, nous livre sa vision sur les enjeux de la Résolution votée par le Conseil de Sécurité.


- Quelle est votre lecture de la Résolution votée au Conseil de Sécurité ?

- La décision du Conseil de Sécurité est très favorable pour le Royaume, puisque l’écrasante majorité des membres ont voté une Résolution qui donne raison à la cause plaidée par le Maroc. D’ailleurs, même les deux abstentions qui ont eu lieu lors du vote n’expriment pas un refus de la Résolution. La position de la Russie est facilement explicable et n’est absolument pas contre le Maroc, sinon elle aurait usé de son droit de veto et bloquer carrément la Résolution.

Par contre, la position de la Tunisie interpelle à plusieurs titres puisqu’elle est censée être un allié du Maroc. Ce dernier a beaucoup aidé le gouvernement tunisien dans moult domaines. Maintenant, la décision tunisienne peut être expliquée par une certaine crainte de la réaction d’Alger, un pays dirigé par la junte militaire et dont les actions sont imprévisibles.

Ainsi, à mon sens, l’Histoire de l’Algérie avec la Mauritanie durant l’époque de Mokhtar Ould Daddah est en train de se répéter avec la Tunisie. L’Algérie avait menacé sérieusement l’ex-président mauritanien, pour qu’il abandonne une partie du Sahara en faveur des milices polisariens. Étant un maillon faible dans la région maghrébine et vu les longues frontières avec Alger, la Tunisie a été contrainte de faire le choix décevant de l’abstention.


- S’agissant de la relance du processus politique, l’Algérie refuse catégoriquement de participer aux tables rondes. Quelles sont les perspectives d’évolution du dossier face à l’entêtement d’Alger ?


- Le Conseil de Sécurité a tranché sur la question, considérant que les tables rondes sont le mécanisme essentiel pour assurer le suivi des négociations. La Résolution mentionne clairement l’implication de quatre parties dans le dossier, à savoir le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le polisario. Ceci veut dire que si Alger ne participe pas au processus des tables rondes, les yeux seront rivés sur lui. Ce qui est préjudiciable pour le régime algérien.


- Concernant la la nomination de Staffan de Mistura, pensez-vous qu’elle va dénouer l’affaire du Sahara ?

- Staffan de Mistura dispose d’une grande expérience dans les zones de conflits, notamment en Irak, en Syrie et en Afghanistan. Il est donc habitué aux contextes difficiles et lors de son mandat au Sahara il aura un champ miné, surtout avec une Algérie qui refuse de s’engager dans un processus de négociation sérieux.

Loin de tout pessimisme, il serait étonnant de voir un succès de l’envoyé spécial onusien, mais l’important c’est que le dossier du Sahara est de retour en force au Conseil de Sécurité. Avec le soutien des Etats Unis et d’autres alliés, la situation s’annonce prometteuse pour le Maroc. Il faut donc multiplier les actions diplomatiques pour instaurer le plan d’autonomie déposé par le Royaume.

 
Recueillis par S. J.

 








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