En symbolisant à la fois l’essor économique du Royaume et l’ambition d’une génération d’architectes marocains de créer un langage architectural national après l’indépendance, l’immeuble siège de la COMANAV constitue un jalon discret mais significatif de l’architecture moderne de la Capitale économique.
La Compagnie Marocaine de Navigation, fondée en 1946 sous le nom de Compagnie Franco-Chérifienne de Navigation, est devenue un acteur maritime stratégique du Maroc. Après l’indépendance, elle prend son nom actuel et installe son siège social à Casablanca. Cette compagnie a joué un rôle crucial dans le transport de passagers et de fret, reliant le Maroc à l’Europe et soutenant les flux économiques et humains du pays.
Le bâtiment de la COMANAV a été conçu par Abdelkader Bensalem, un architecte marocain diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1962, qui a ensuite travaillé à Paris dans l’atelier Perret. Bensalem est une figure majeure de l’architecture marocaine des années d’après-guerre. Au cours de sa carrière, il a réalisé des écoles, des équipements sportifs, des hôpitaux, des villas, des immeubles résidentiels, des hôtels et des usines. Le siège de la COMANAV, achevé en 1974, figure parmi ses réalisations emblématiques. Le choix de Bensalem pour ce projet traduit la volonté de promouvoir une architecture moderne conçue par des architectes marocains, à une époque où le pays consolidait son identité post-indépendance.
Du point de vue architectural, l’immeuble, sis au numéro 17 de la rue Brahim Nakhai, s’inscrit dans une veine moderniste pragmatique. Contrairement aux édifices très décorés de l’époque coloniale, Bensalem privilégie une esthétique fonctionnelle et sobre, adaptée aux besoins d’une compagnie institutionnelle. Le bâtiment ne joue pas sur l’ornement, mais sur la rigueur des volumes, la clarté des lignes et l’efficacité de ses espaces. Cette orientation correspond à un courant plus large de l’architecture moderne au Maroc, dans lequel des architectes cherchent à adapter les principes modernistes aux contraintes climatiques, au contexte marocain et aux traditions locales. L’immeuble de la COMANAV illustre cette modernité pragmatique, un édifice au service d’un usage administratif et économique, optimisé pour la fonctionnalité mais finement ancré dans le tissu urbain casablancais.
L’on peut lire dans le numéro d’archives d’un quotidien national d’expression française que «l’emplacement même du siège de la compagnie est chargé de sens. La ville blanche, métropole économique, était le centre naturel où devait se matérialiser l’autorité économique nationale. Un siège d’une compagnie stratégique de navigation implanté dans cette ville indique une volonté d’ancrage physique fort dans le paysage urbain de la capitale économique. En même temps, l’immeuble incarne la transition post-coloniale. Conçu par un architecte marocain, pour une entreprise marocaine, dans un style moderne, il symbolise l’autonomie, la technicité et la modernité du Maroc indépendant. Il témoigne d’un Maroc qui assume ses projets d’infrastructure et ses ambitions architecturales».
Ainsi, malgré son importance, cette bâtisse reste relativement discrète dans les récits patrimoniaux populaires de la ville en marche. Elle n’apparaît pas toujours parmi les bâtiments les plus mis en avant par les associations de sauvegarde du patrimoine. Pourtant, comme l’affirme Rachid Andaloussi, architecte et militant culturel, «de nombreux bâtiments modernes, notamment des immeubles d’institutions ou d’entreprises, ne reçoivent pas toujours l’attention qu’ils méritent». De ce fait, le manque de visibilité de l’immeuble COMANAV dans les circuits patrimoniaux peut s’expliquer par plusieurs facteurs : sa fonction économique plutôt qu’ornementale, et une valorisation patrimoniale qui privilégie souvent les bâtiments emblématiques comme les villas, les immeubles Art déco ou les grands projets architecturaux plus spectaculaires. Néanmoins, son existence et sa conservation restent importantes pour l’histoire urbaine de Casablanca compte tenu du rôle des architectes marocains dans la construction d’une modernité locale, ainsi que l’évolution de la ville blanche vers un centre institutionnel et économique national.
Ce building peut être vu comme un symbole discret mais puissant d’une modernité maîtrisée. Il illustre l’ambition d’un Maroc qui, dans les décennies suivant l’indépendance, s’est donné les moyens d’un développement autonome, misant sur ses propres talents architecturaux et institutionnels. Par sa sobriété, sa fonctionnalité et son ancrage national, ce bâtiment témoigne de la maturité d’une élite architecturale marocaine prête à dessiner l’avenir du pays. Il montre aussi que le patrimoine de la métropole ne se limite pas aux joyaux Art déco ou mauresques : la modernité institutionnelle participe tout autant à l’histoire de la ville.
La Compagnie Marocaine de Navigation, fondée en 1946 sous le nom de Compagnie Franco-Chérifienne de Navigation, est devenue un acteur maritime stratégique du Maroc. Après l’indépendance, elle prend son nom actuel et installe son siège social à Casablanca. Cette compagnie a joué un rôle crucial dans le transport de passagers et de fret, reliant le Maroc à l’Europe et soutenant les flux économiques et humains du pays.
Le bâtiment de la COMANAV a été conçu par Abdelkader Bensalem, un architecte marocain diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts en 1962, qui a ensuite travaillé à Paris dans l’atelier Perret. Bensalem est une figure majeure de l’architecture marocaine des années d’après-guerre. Au cours de sa carrière, il a réalisé des écoles, des équipements sportifs, des hôpitaux, des villas, des immeubles résidentiels, des hôtels et des usines. Le siège de la COMANAV, achevé en 1974, figure parmi ses réalisations emblématiques. Le choix de Bensalem pour ce projet traduit la volonté de promouvoir une architecture moderne conçue par des architectes marocains, à une époque où le pays consolidait son identité post-indépendance.
Du point de vue architectural, l’immeuble, sis au numéro 17 de la rue Brahim Nakhai, s’inscrit dans une veine moderniste pragmatique. Contrairement aux édifices très décorés de l’époque coloniale, Bensalem privilégie une esthétique fonctionnelle et sobre, adaptée aux besoins d’une compagnie institutionnelle. Le bâtiment ne joue pas sur l’ornement, mais sur la rigueur des volumes, la clarté des lignes et l’efficacité de ses espaces. Cette orientation correspond à un courant plus large de l’architecture moderne au Maroc, dans lequel des architectes cherchent à adapter les principes modernistes aux contraintes climatiques, au contexte marocain et aux traditions locales. L’immeuble de la COMANAV illustre cette modernité pragmatique, un édifice au service d’un usage administratif et économique, optimisé pour la fonctionnalité mais finement ancré dans le tissu urbain casablancais.
L’on peut lire dans le numéro d’archives d’un quotidien national d’expression française que «l’emplacement même du siège de la compagnie est chargé de sens. La ville blanche, métropole économique, était le centre naturel où devait se matérialiser l’autorité économique nationale. Un siège d’une compagnie stratégique de navigation implanté dans cette ville indique une volonté d’ancrage physique fort dans le paysage urbain de la capitale économique. En même temps, l’immeuble incarne la transition post-coloniale. Conçu par un architecte marocain, pour une entreprise marocaine, dans un style moderne, il symbolise l’autonomie, la technicité et la modernité du Maroc indépendant. Il témoigne d’un Maroc qui assume ses projets d’infrastructure et ses ambitions architecturales».
Ainsi, malgré son importance, cette bâtisse reste relativement discrète dans les récits patrimoniaux populaires de la ville en marche. Elle n’apparaît pas toujours parmi les bâtiments les plus mis en avant par les associations de sauvegarde du patrimoine. Pourtant, comme l’affirme Rachid Andaloussi, architecte et militant culturel, «de nombreux bâtiments modernes, notamment des immeubles d’institutions ou d’entreprises, ne reçoivent pas toujours l’attention qu’ils méritent». De ce fait, le manque de visibilité de l’immeuble COMANAV dans les circuits patrimoniaux peut s’expliquer par plusieurs facteurs : sa fonction économique plutôt qu’ornementale, et une valorisation patrimoniale qui privilégie souvent les bâtiments emblématiques comme les villas, les immeubles Art déco ou les grands projets architecturaux plus spectaculaires. Néanmoins, son existence et sa conservation restent importantes pour l’histoire urbaine de Casablanca compte tenu du rôle des architectes marocains dans la construction d’une modernité locale, ainsi que l’évolution de la ville blanche vers un centre institutionnel et économique national.
Ce building peut être vu comme un symbole discret mais puissant d’une modernité maîtrisée. Il illustre l’ambition d’un Maroc qui, dans les décennies suivant l’indépendance, s’est donné les moyens d’un développement autonome, misant sur ses propres talents architecturaux et institutionnels. Par sa sobriété, sa fonctionnalité et son ancrage national, ce bâtiment témoigne de la maturité d’une élite architecturale marocaine prête à dessiner l’avenir du pays. Il montre aussi que le patrimoine de la métropole ne se limite pas aux joyaux Art déco ou mauresques : la modernité institutionnelle participe tout autant à l’histoire de la ville.
Houda BELABD
3 questions à Rachid Andaloussi, architecte et militant culturel : « Ce building rend accessible une mode qui faisait fureur ces années-là… »
Pour en savoir davantage sur le courant architectural du fameux immeuble COMANAV, la mode de la construction sur galettes et sur l’éthique en architecture, nous avons tendu le micro à Rachid Andaloussi, fervent défenseur du patrimoine de Casablanca. Questions-réponses…
- À quel courant architectural appartient le building de la COMANAV ?
Ce bâtiment relève du modernisme. C’est un courant né il y a un peu plus d’un siècle, précisément autour des années 1910-1920. Il se caractérise par la recherche de la fonctionnalité, la simplicité des formes, l’utilisation de matériaux industriels comme le béton et le verre, et une volonté de rupture avec les styles historiques. Parmi ses références, on peut citer le Bauhaus, qui fait partie intégrante du modernisme. Bauhaus, notamment, a influencé le design et l’architecture par son approche rationnelle, combinant esthétique et fonctionnalité et démocratisation des formes épurées. Ce building construit en 1974 rend, donc, accessible une mode qui faisait fureur ces années-là.
- Quelle est la première impression que laisse le building COMANAV ?
Ce qui est immédiatement remarquable, ce n’est pas un courant en soi, mais une «mode» architecturale, à savoir les constructions sur galettes. Cela signifie que le bâtiment est légèrement surélevé sur des socles ou des plateformes, ce qui lui donne un aspect léger et modulable, tout en facilitant l’organisation des espaces et le traitement des circulations.
- Qu’est-ce qui différencie le modernisme des courants qui ont suivi, comme le post-modernisme ?
Le modernisme est éthique selon les critères architecturaux : il reflète la réalité, raconte une histoire et fournit des informations vérifiables au niveau de la construction (date, maître de l'œuvre,...) et du contexte culturel (le but de la construction, par exemple). Le postmodernisme, en revanche, n’est pas éthique dans ce sens. Il emprunte des éléments historiques ou stylistiques (gothiques, romains, classiques, etc) mais sans lien avec le vécu local. Par exemple, appliquer ces styles au Maroc ne raconte pas l’histoire marocaine et ne reflète pas non plus sa culture ou son environnement.
Bio express : Abdelkader Bensalem, auteur de l’œuvre
Abdelkader Bensalem, né le 10 novembre 1927 à Casablanca, est l’un des architectes les plus marquants de l’architecture moderne au Maroc. Après des études dans son pays d’origine, il rejoint l’École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris, où il suit l’atelier de l’architecte Otello Zavaroni. Il obtient son diplôme en 1962 avec un projet de fin d’études consacré à une scène de moussem à Casablanca.
Dès son retour au Maroc, Bensalem entame une carrière de plus de quarante années, au cours desquelles il réalise des constructions publiques et privées dans des domaines variés tels que l’éducation, le sport, la santé, l’industrie et le résidentiel. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent l’École Hassania des Ingénieurs, le siège de la COMANAV à Casablanca et un complexe sportif à Fès.
Il développe également de nombreux autres projets : une maternité à Salé, une trentaine de villas individuelles, des immeubles résidentiels, des hôtels comme l’hôtel El Massira à Oujda et des usines telles que celle de la COTEF à Fès. Ces réalisations témoignent de sa capacité à concevoir des bâtiments fonctionnels et adaptés aux besoins institutionnels et économiques du Maroc d’après-indépendance.
Sur le plan stylistique, Bensalem s’inscrit dans une modernité pragmatique. Il privilégie la simplicité des volumes, l’efficacité fonctionnelle et la clarté des lignes, en évitant l’ornement superflu. Ses constructions sont pensées pour répondre aux exigences climatiques et techniques, tout en reflétant l’essor d’un Maroc indépendant.
Parmi ses projets plus tardifs figure le stade Larbi Benbarek à Casablanca, réalisé en collaboration avec l’architecte Domenico Basciano en 1989, illustrant sa capacité à concevoir des infrastructures majeures.
La carrière de Bensalem témoigne d’un engagement profond envers un Maroc moderne et autonome : il a su conjuguer l’ambition moderniste avec les besoins pratiques et stratégiques du pays, contribuant ainsi à la construction d’un paysage urbain et institutionnel capable de soutenir le développement économique et social du Royaume. Son œuvre incarne une architecture rigoureuse, ancrée dans la technicité, la fonctionnalité et la responsabilité sociale, privilégiant des solutions efficaces et adaptées aux contraintes climatiques, techniques et économiques plutôt que l’ornementation décorative. Il a su intégrer dans chacun de ses projets une réflexion sur l’usage, le confort des usagers et la pérennité des constructions, ce qui témoigne de sa vision globale de l’architecture comme service à la société. Abdelkader Bensalem a longtemps exercé via son propre cabinet à Casablanca, où il a supervisé une multitude de projets institutionnels, éducatifs, industriels et résidentiels.
Dès son retour au Maroc, Bensalem entame une carrière de plus de quarante années, au cours desquelles il réalise des constructions publiques et privées dans des domaines variés tels que l’éducation, le sport, la santé, l’industrie et le résidentiel. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent l’École Hassania des Ingénieurs, le siège de la COMANAV à Casablanca et un complexe sportif à Fès.
Il développe également de nombreux autres projets : une maternité à Salé, une trentaine de villas individuelles, des immeubles résidentiels, des hôtels comme l’hôtel El Massira à Oujda et des usines telles que celle de la COTEF à Fès. Ces réalisations témoignent de sa capacité à concevoir des bâtiments fonctionnels et adaptés aux besoins institutionnels et économiques du Maroc d’après-indépendance.
Sur le plan stylistique, Bensalem s’inscrit dans une modernité pragmatique. Il privilégie la simplicité des volumes, l’efficacité fonctionnelle et la clarté des lignes, en évitant l’ornement superflu. Ses constructions sont pensées pour répondre aux exigences climatiques et techniques, tout en reflétant l’essor d’un Maroc indépendant.
Parmi ses projets plus tardifs figure le stade Larbi Benbarek à Casablanca, réalisé en collaboration avec l’architecte Domenico Basciano en 1989, illustrant sa capacité à concevoir des infrastructures majeures.
La carrière de Bensalem témoigne d’un engagement profond envers un Maroc moderne et autonome : il a su conjuguer l’ambition moderniste avec les besoins pratiques et stratégiques du pays, contribuant ainsi à la construction d’un paysage urbain et institutionnel capable de soutenir le développement économique et social du Royaume. Son œuvre incarne une architecture rigoureuse, ancrée dans la technicité, la fonctionnalité et la responsabilité sociale, privilégiant des solutions efficaces et adaptées aux contraintes climatiques, techniques et économiques plutôt que l’ornementation décorative. Il a su intégrer dans chacun de ses projets une réflexion sur l’usage, le confort des usagers et la pérennité des constructions, ce qui témoigne de sa vision globale de l’architecture comme service à la société. Abdelkader Bensalem a longtemps exercé via son propre cabinet à Casablanca, où il a supervisé une multitude de projets institutionnels, éducatifs, industriels et résidentiels.
Revue de presse : Il y a cinq décennies, l’immeuble faisait fureur
Lorsque la COMANAV avait modernisé ses infrastructures dans les années 1970, la presse économique marocaine avait suivi de près les transformations du secteur maritime national. Les journaux de l’époque documentaient régulièrement les investissements publics dans les ports, la flotte marchande, les agences parapubliques et les nouvelles constructions administratives. Les chantiers structurants situés près du port de Casablanca, en particulier, avaient fait l’objet d’articles expliquant la politique de modernisation urbaine et économique engagée dès la décennie 1960.
Les publications spécialisées en architecture, quant à elles, mettaient souvent en avant l’essor d’une nouvelle génération d’architectes marocains formés après l’indépendance, ainsi que l’apparition d’une architecture fonctionnelle alignée sur les standards internationaux. Plusieurs revues professionnelles signalaient à cette période l’importance croissante des bâtiments administratifs conçus localement, en tant que symbole d’une souveraineté technique et d’un savoir-faire national en progression.
Dans ce contexte, les journaux consacrés à l’activité portuaire évoquaient régulièrement les restructurations immobilières opérées autour du boulevard des Almohades et du front portuaire de Casablanca. Ils insistaient sur le besoin pour les opérateurs maritimes de disposer de sièges modernes qui regroupent bureaux, services logistiques et directions administratives, afin d’accompagner l’intensification du trafic et la réorganisation du secteur maritime marocain.
La presse économique soulignait alors trois éléments récurrents pour les nouveaux bâtiments institutionnels de cette période : la volonté d’améliorer la centralisation des services, l’expression d’une architecture moderne adaptée à un pays en développement rapide, et la recherche d’une image administrative cohérente avec les ambitions de modernisation de Casablanca. De nombreux articles insistaient aussi sur l’importance de ces constructions pour l’emploi local, la structuration du quartier portuaire et l’affirmation d’une présence institutionnelle forte.
Les publications spécialisées en architecture, quant à elles, mettaient souvent en avant l’essor d’une nouvelle génération d’architectes marocains formés après l’indépendance, ainsi que l’apparition d’une architecture fonctionnelle alignée sur les standards internationaux. Plusieurs revues professionnelles signalaient à cette période l’importance croissante des bâtiments administratifs conçus localement, en tant que symbole d’une souveraineté technique et d’un savoir-faire national en progression.
Dans ce contexte, les journaux consacrés à l’activité portuaire évoquaient régulièrement les restructurations immobilières opérées autour du boulevard des Almohades et du front portuaire de Casablanca. Ils insistaient sur le besoin pour les opérateurs maritimes de disposer de sièges modernes qui regroupent bureaux, services logistiques et directions administratives, afin d’accompagner l’intensification du trafic et la réorganisation du secteur maritime marocain.
La presse économique soulignait alors trois éléments récurrents pour les nouveaux bâtiments institutionnels de cette période : la volonté d’améliorer la centralisation des services, l’expression d’une architecture moderne adaptée à un pays en développement rapide, et la recherche d’une image administrative cohérente avec les ambitions de modernisation de Casablanca. De nombreux articles insistaient aussi sur l’importance de ces constructions pour l’emploi local, la structuration du quartier portuaire et l’affirmation d’une présence institutionnelle forte.
Militantisme culturel : Une inscription universelle réclamée à cor et à cri
L’emblématique bâtisse de la COMANAV constitue un jalon important de l’architecture moderne marocaine. Depuis sa construction dans les années 1970, elle illustre le savoir-faire local et l’ambition d’un Maroc indépendant capable de produire ses propres repères urbains et administratifs. Sa valeur patrimoniale reste aujourd’hui fragile face aux pressions immobilières et à l’absence de mesures de protection spécifiques.
Selon moult militants culturels interrogés, ce bâtiment dépasse sa simple fonction administrative. Cet immeuble témoigne de l’histoire économique et architecturale de ville et reflète le passage du colonialisme à une modernité marocaine assumée, conçue par des architectes nationaux pour répondre aux besoins d’un pays en pleine transformation. La conservation de ce repère urbain est essentielle pour préserver la mémoire collective et la cohérence du paysage architectural de la ville.
De même, plusieurs spécialistes du patrimoine moderne soulignent l’importance de reconnaître la valeur historique et culturelle de cette bâtisse, au même titre que d’autres constructions emblématiques du XXᵉ siècle à la Cité blanche. Au-delà de sa façade, cet édifice représente l’expression d’une architecture pragmatique et fonctionnelle, capable de transmettre aux générations futures l’évolution de l’urbanisme et de l’identité architecturale de la capitale économique du Royaume.
Sa préservation est perçue comme une composante clé pour comprendre l’histoire urbaine de la Capitale économique du Royaume et l’affirmation du rôle des architectes marocains dans la construction d’une modernité locale. Maintenir ce patrimoine vivant contribue, somme toute, à la continuité du récit architectural de la ville et à la reconnaissance de bâtiments témoins de périodes fondatrices du développement national.
Selon moult militants culturels interrogés, ce bâtiment dépasse sa simple fonction administrative. Cet immeuble témoigne de l’histoire économique et architecturale de ville et reflète le passage du colonialisme à une modernité marocaine assumée, conçue par des architectes nationaux pour répondre aux besoins d’un pays en pleine transformation. La conservation de ce repère urbain est essentielle pour préserver la mémoire collective et la cohérence du paysage architectural de la ville.
De même, plusieurs spécialistes du patrimoine moderne soulignent l’importance de reconnaître la valeur historique et culturelle de cette bâtisse, au même titre que d’autres constructions emblématiques du XXᵉ siècle à la Cité blanche. Au-delà de sa façade, cet édifice représente l’expression d’une architecture pragmatique et fonctionnelle, capable de transmettre aux générations futures l’évolution de l’urbanisme et de l’identité architecturale de la capitale économique du Royaume.
Sa préservation est perçue comme une composante clé pour comprendre l’histoire urbaine de la Capitale économique du Royaume et l’affirmation du rôle des architectes marocains dans la construction d’une modernité locale. Maintenir ce patrimoine vivant contribue, somme toute, à la continuité du récit architectural de la ville et à la reconnaissance de bâtiments témoins de périodes fondatrices du développement national.























