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Reprise de la SAMIR : Les raisons de l'optimisme inopiné du gouvernement


Rédigé par Anass Machloukh Jeudi 20 Avril 2023

Au moment où la liquidation judiciaire de la SAMIR peine à aboutir, le gouvernement est sorti de son silence au sujet de la raffinerie, dont il espère le redémarrage dans "les plus brefs délais". L'Exécutif fait preuve d'un optimisme inattendu vu les déclarations pessimistes de son porte-parole Mustpha Baitas au cours des semaines précédentes. Détails.




Du nouveau dans l'affaire de la SAMIR qui continue de susciter l'attention publique après des années de marasme judiciaire. Comme le Tribunal de Commerce de Casablanca peine à boucler la procédure de liquidation, les salariés comme les partisans de son redémarrage se sentent lassés d'attendre l'issue de la procédure après l'échec des nombreuses tentatives de cession de la raffinerie au secteur privé.  

Au moment où l'attentisme règne, le gouvernement s'est dit "conscient des voies légales et judiciaires auquel est soumis le dossier de la société. C'est ce qu'a fait savoir le Porte-parole de l'Exécutif, Mustapha Baitas, qui a fait part de l'espoir de gouvernement "que ce dossier soit réglé dans les plus brefs délais". 

Selon Baitas, qui s'est exprimé lors de la conférence de presse tenu, ce jeudi, à l'issue du Conseil de gouvernement, "le gouvernement, qui soutient la relance de cette importante installation nationale, fera son possible au niveau organisationnel et institutionnel pour atteindre ce but et permettre à cette société de contribuer à nouveau à la production nationale".

Le Front de Sauvegarde la SAMIR a jugé "positifs" les propos de Baitas. Dans une déclaration à "L'Opinion", le président du Front, Houssine El Yamani s'est dit rassuré du changement du discours du gouvernement, tout en déplorant qu'il n'y ait pas encore de volonté politique assez solide pour précipiter la reprise de la raffinerie le plus tôt possible.  

Ainsi, le gouvernement change complétement de langage, sachant qu'il ne manifestait pas autant d'optimisme il y a quelques semaines. En janvier, Mustapha Baitas, lui-même, a dit qu’il est illusoire de penser que la solution sera trouvée dans le court terme. Une sortie qui a alors mécontenté le Front de sauvegarde de la raffinerie. 

Baitas avait précisé que le gouvernement attend l'issue de la procédure arbitrale au CIRDI dont le tribunal désigné doit trancher le différend entre le Maroc et l'ex-actionnaire majoritaire de la SAMIR.

Maintenant, le gouvernement manifeste subitement autant d'optimisme au moment où la procédure avance. Les deux parties ont été priées, le 6 mars 2023, par le président du tribunal de présenter leurs mémoires sur les faits. C'est à dire les honoraires dues aux arbitres et les frais de la procédure, dont elles partagent le coût à parts égales, sauf décision contraire du président. Ceci signifie que la procédure avance vers un dénouement, selon un juriste contacté par nos soins. 

Entre-temps, la procédure de liquidation judiciaire avance également au niveau du Tribunal de Commerce de Casablanca. Jusqu'à présent, quinze investisseurs étrangers de plusieurs nationalités ont manifesté un intérêt pour l'achat de la raffinerie après l'ouverture de la cession de ses actifs par le Syndic. 

Jusqu'à présent, les discussions sont en cours avec les investisseurs intéressés qui ont présenté des offres variant de 1,8 à 2,8 milliards de dollars. Les actifs de la raffinerie sont estimés à 21 milliards de dirhams, selon les données du Front de sauvegarde. Le redémarrage de l’activité de raffinage devrait nécessiter 220 millions de dollars et peut se faire en 8 mois. 

Pour rappel, la SAMIR a été mise en liquidation judiciaire en 2016, après sa faillite retentissante. L'affaire a pris une nouvelle tournure judiciaire quand l'ex propriétaire majoritaire de la société, Al Mohammed Al-Amoudi, a saisi, par l'intermédiaire de la société mère, Corral, le CIRDI contre le gouvernement marocain qu'il accuse de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour protéger son investissement au Maroc. Ce dernier réclame des dédommagements à hauteur de 14 MMDH.  
 








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