L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Réforme de la Santé : Ait Taleb fait le point des avancées du chantier


Rédigé par Mohamed Elkorri Mercredi 7 Juin 2023

Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a livré, mardi 6 juin à la Chambre des Conseillers, l'état d'avancement de plusieurs chantiers stratégiques concernant son département. Détails.



Réforme de la Santé : Ait Taleb fait le point des avancées du chantier
Le ministre a indiqué que plus d’un million de personnes ont bénéficié, jusqu’au 23 avril 2023, des prestations de santé dans les hôpitaux et les centres hospitaliers concernés par la couverture médicale, tandis que le secteur privé a dispensé des prestations à quelque 45.000 bénéficiaires.

Répondant à une question orale sur « les problématiques liées à l’inclusion des bénéficiaires du régime RAMED dans la Caisse nationale de sécurité sociale », présentée par le groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, M. Ait Taleb a souligné que 9,4 millions de bénéficiaires ont été inscrits de manière automatique dans la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), ce qui leur a permis de bénéficier des prestations des établissements publics de santé.

Afin de garantir la continuité des prestations de santé dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire de base au profit des anciens bénéficiaires du régime RAMED se trouvant dans l’incapacité de payer les frais de souscription, deux circulaires ministérielles ont été émises invitant les responsables des services et établissements de santé et hospitaliers à continuer à prodiguer les services de santé à toutes les catégories bénéficiaires, jusqu’au parachèvement de l’arsenal juridique du chantier de la protection sociale, a-t-il insisté.

Le ministre a indiqué que « la phase de transition concernant les citoyens bénéficiant du Régime d’Assistance Médicale (RAMED) pour les faire basculer dans l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) s’est déroulée de manière systématique depuis le 1er décembre 2022 », soulignant la gratuité des prestations et soins de santé offerts aux personnes qui bénéficiaient du RAMED.

« Les données qui ont été transférées de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) à la CNSS connaissaient cependant certaines lacunes », avait-il fait remarquer, ajoutant que le ministère a effectué des correspondances périodiques pour préserver les acquis des citoyens ayant renouvelé leurs précédentes cartes « RAMED ».

Un manque inquiétant de cadres professionnels
 
Le ministre a précisé, à propos des déficits en ressources humaines, que le Maroc souffre d'un manque de 32.000 médecins et 65.000 infirmiers, expliquant ce phénomène par le fait que la majorité de ces cadres formés au Maroc émigrent, car l'écosystème au Maroc n’est pas suffisamment attractif.
"Parmi les solutions que nous proposons, c'est de procéder à la réduction des années de formation en médecine de 7 ans à 6 ans, ainsi nous pourrions améliorer, à l'horizon 2025, le taux de 1,7 médecin pour 1000 habitants, à 2,5 médecins pour 1000 habitants, pour ensuite atteindre 4,2 médecins pour 1000 habitants à l'horizon 2030", a dit le ministre de la Santé.

La situation des services d'urgence au Maroc

Répondant à une question sur les services d'urgence dans les hôpitaux publics, le ministre a rappelé que 80% des cas admis dans de tels services opérant auprès des hôpitaux publics au Maroc, ne nécessitent pas d’intervention urgente et ne doivent donc pas être admis à ces services.

"C'est pour cette raison que ces services sont surchargés. Ce total de 80% a juste besoin d’interventions déjà accessibles dans les établissements de santé de proximité qui offrent des interventions des niveaux 1 et 2", a souligné le ministre.

En plus, Ait Taleb a précisé avoir déjà programmé une formation diplômante d'infirmiers destinée aux services d'urgence, mais que ses résultats ont été en deçà des attentes. C’est pourquoi ce programme a besoin d'être repensé, sachant que le Maroc, avant la crise sanitaire de Covid-19, disposait de 684 lits aux services d'urgence alors qu'aujourd'hui le total a été porté à 5200 unités.

Dialogue social

Sur le front social, le ministre a affirmé que les rencontres de concertation se poursuivent avec tous les partenaires sociaux concernant la mise en application des lois ayant trait au chantier de réforme du système national de santé.

Répondant à une question orale sur "les conclusions du dialogue social dans le secteur de la Santé", présentée par le groupe de l'Union Nationale du Travail au Maroc (UNMT), le ministre a assuré que son département tient des réunions régulières avec les partenaires sociaux, non seulement pour la prise de décisions conditionnant l'avenir des métiers et des professionnels de la Santé, mais également pour trouver des solutions aux problèmes en instance relatifs à leur situation professionnelle.

Ait Taleb a ajouté que le dialogue se poursuit aussi avec les partenaires du secteur privé, notamment les pharmaciens, en vue de mettre au point le projet de loi n° 98.18 relatif à l'Ordre national des pharmaciens, en plus de la création de l'Ordre national des infirmiers. En ce qui concerne les médecins, il a précisé que son département a élaboré une classification des compétences et des métiers qui a été soumise au Secrétariat Général du Gouvernement.

Par ailleurs, cinq accords articulés autour de cinq axes ont été signés entre le gouvernement et les syndicats concernant le secteur de la Santé et de la Protection sociale.

Ces axes concernent l'amélioration du statut des médecins, l'accélération du rythme de promotion des infirmiers et des techniciens de santé et l'augmentation du montant des indemnités pour risques professionnels au profit des cadres administratifs et techniques.

Il s'agit également du soutien apporté à la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales des fonctionnaires du secteur de la Santé de façon  à lui permettre de renforcer ses prestations au profit des professionnels de Santé, faisant état également de la préparation d'un projet de décret relatif aux attachés scientifiques en prévision de son approbation en Conseil de gouvernement.

Aide-pharmaciens au Maroc

En réponse à une question relative à la situation des aide-pharmaciens, le ministre a relevé que cette profession n'est encore organisée par aucune loi spécifique, mais reste régie par les dispositions générales du code du travail.

C’est ainsi que "cette catégorie bénéficie, à l'instar de toutes les catégories, de la couverture médicale ainsi que de la protection sociale. Pour les autres revendications des aide-pharmaciens, elles nécessitent l'intervention de plusieurs départements gouvernementaux et pas seulement celui de la Santé", a conclu le ministre.

La première usine pharmaceutique 4.0 en Afrique

Le groupe Pharma 5 a inauguré, le 21 mars 2023 à Casablanca, sa nouvelle Smart Factory, la première usine pharmaceutique 4.0 en Afrique. L’inauguration de cette usine intelligente a également été l’occasion de signer un mémorandum d’entente avec le ministère de la Santé, portant sur la création de nouvelles unités de production pharmaceutique.

La première usine pharmaceutique 4.0 d’Afrique a été inaugurée, à Casablanca, pour un coût global de 300 millions de dirhams. Cette Smart Factory permet au groupe Pharma 5 non seulement de multiplier par cinq ses capacités de production, mais aussi de s’inscrire dans la stratégie nationale visant à renforcer la souveraineté sanitaire du Royaume, à travers la production de médicaments génériques 100% Made in Morocco.

Mise à niveau de 450 centres de santé

Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé, a annoncé, mi-avril à Rabat, l’achèvement de la première tranche du programme de mise à niveau des centres de santé, portant sur 450 centres. "Les centres hospitaliers universitaires (CHU) sont en cours de réhabilitation et de nouveaux centres vont être créés, notamment au niveau des régions Drâa-Tafilalet, Guelmim-Oued Noun et Béni Mellal-Khénifra", a indiqué Ait Taleb, dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion, présidée par le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, consacrée au suivi de la mise en œuvre du chantier de réforme du système de santé. « Le centre hospitalier Guelmim-Oued Noun, qui sera transformé en CHU, connaît des avancées importantes”, a-t-il fait savoir.

Agadir : 135 MDH pour aménager et équiper le "Centre Hospitalier Régional Hassan II"

Le chef du gouvernement a présidé, fin mai à Agadir, la cérémonie de signature d'une convention de partenariat portant sur l’aménagement et l’équipement du "Centre Hospitalier Régional Hassan II", pour un coût de 135 millions de DH (MDH).

Le montant destiné à l’aménagement et l’équipement de ce Centre Hospitalier est réparti entre le ministère de la Santé (60 MDH), la Région (50 MDH) et la collectivité d’Agadir (25 MDH).

Cette convention prévoit également la construction d’une clinique d’oncologie, d’une réserve relevant du centre de dialyse au sein de l’hôpital ainsi que l’aménagement du service des urgences, des blocs opératoires, du laboratoire régional et d’un dépôt pharmaceutique.

Du générique pour la souveraineté médicale du Maroc

Khalid Ait Taleb a affirmé, à la mi-avril, que la pérennité de la protection sociale est intimement liée à la politique pharmaceutique nationale, soulignant la nécessité de faire baisser les prix des médicaments au Maroc. Il a insisté sur la nécessité d’une telle baisse et d’encourager l’industrie et l’utilisation des médicaments génériques, ce qui passe nécessairement par des accords à conclure  avec les industriels pharmaceutiques. La signature d’une convention d’investissement récemment, entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et le laboratoire Pharma 5, a justement pour but de garantir la souveraineté nationale en matière de médicaments, conformément aux Hautes Orientations Royales, a ajouté M. Ait Taleb, expliquant qu’il s’agit de la première usine de classe 4.0 en Afrique.
 








🔴 Top News