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Rabat-Salé-Kénitra : La Maâmora sous la menace d’un insecte ravageur


Rédigé par Oussama ABAOUSS le Mercredi 13 Mai 2020

Près de 15.000 ha de forêts de chêne-liège dans la région de Rabat-Salé-Kénitra subissent actuellement les assauts de l’insecte ravageur « Bombyx disparate ».



La Maâmora connaît cycliquement des attaques de ravageurs, mais l’épisode qu’elle subit depuis quelques semaines est le plus sévère depuis plusieurs années. En cause, une espèce de papillon qui pullule et dont les chenilles ravagent les feuillages d’arbres de chêne-liège. Le « Bombyx disparate » qui est une espèce naturellement présente dans la Maâmora est un « défoliateur » : quand l’insecte pullule son attaque prend la forme de milliers de chenilles qui mangent toutes les feuilles des arbres, donnant ainsi aux parcelles touchées des airs d’automne alors même que le printemps bat son plein.

En temps normal, les équipes des Eaux et Forêts surveillent les attaques et les fluctuations d’effectifs puis enclenchent en coordination avec les services compétents de l’ONSSA, les traitements appropriés quand les niveaux d’infestations les justifient, en privilégiant l’emploi d’un bio-pesticide ou en ayant recours à des insecticides spécifiques des larves d’insectes comme le « diflubenzuron ».

Selon un communiqué des Eaux et Forêts « toutes les opérations de surveillance, de prospections, de confirmation et de cartographie ont été effectuées conjointement par le Département des Eaux et Forêts et l’ONSSA, durant la période qui s’étend du mois de septembre 2019 au mois de mars 2020. Une superficie globale d’environ 15.000 ha de chêneliège, a été ainsi identifiée et désignée pour recevoir un traitement phytosanitaire.

Tous les préparatifs de la logistique, des produits phytosanitaires et des aéronefs pour l’engagement de la lutte aérienne, ont été mis en place ». La situation qui était donc suivie de près s’est cependant aggravée en absence des traitements prévus.« Face au contexte du Covid-19 marqué par des restrictions liées à l’usage des aéronefs, les traitements ont connu un retard, malgré les mesures habituelles mises en place par le Département des Eaux et Forêts et l’ONSSA pour identifier les zones infestées, définir le programme de lutte et engager les intervenants pour les traitements », explique le communiqué des Eaux et Forêts.

Les équipes de la Gendarmerie Royale en coordination avec le Département des Eaux et Forêts et de l’ONSSA, ainsi qu’une société spécialisée dans les traitements aériens ont cependant entamé la lutte contre ce ravageur après l’obtention des autorisations dérogatoires. À ce jour 5.000 ha ont été traités. Le communiqué des Eaux et Forêts souligne toutefois que ce ravageur n’affecte pas la santé des êtres humains ni celle des animaux et que « la majorité des arbres supportent cette attaque et ne subissent de préjudices que lorsque les défoliations sont répétées plusieurs années successives ». Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet dans le numéro de « L’Opinion » qui paraitra vendredi prochain.

Oussama ABAOUSS