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Rabat : Quand la Médina s'éveille au diapason des pas étrangers


Rédigé par Houda Belabd le Mercredi 7 Août 2024

Le soleil se lève à peine sur la Capitale que, déjà, l'ancienne Médina s'anime d'une effervescence particulière. Les ruelles étroites, témoins silencieux de moult siècles d'Histoire, s'apprêtent à accueillir un flot ininterrompu de touristes venus des quatre coins du pays et du monde.



Photo: droits réservés.
Photo: droits réservés.
 
À Bab el-Had, porte majestueuse ouverte sur un labyrinthe enchanteur, les premiers visiteurs font leur grande apparition en ce bon bout d’an. Appareils photo en bandoulière et guides de voyage à la main, ils s'aventurent avec un mélange d'excitation et d'appréhension dans ce dédale de vie et de couleurs.
 
Les commerçants, flairant les affaires, s'animent tels des marionnettes tirées de leur sommeil. Leurs échoppes, hier encore assoupies, se parent de leurs plus beaux atours. Des djellabas vert mélèze, corail, bleues et vieux rose, dansent au gré de la brise matinale, les babouches s'alignent militairement en rangs serrés, telles une armée jaune moutarde prête à conquérir les pieds des visiteurs.
 
«Come here, my friend ! », «Nihao », « Holà amigo», « Bienvenue mon ami », les vendeurs n’hésitent pas à étaler leurs talents de polyglottes… en herbe.  Les appels joyeux fusent de toutes parts, créant une cacophonie joyeuse. Ici, les effluves d'épices se mêlent harmonieusement à l’odeur du cuir tanné. Les marchands rivalisent d'ingéniosité pour capter le regard exotique des visiteurs, leurs sourires éclatants contrastant avec les ridules creusées par des années de négoce sous le beau soleil rbati.
 
A quelques encablures de ces lieux, dans les souks spécialisés, les artisans s'affairent activement. Les bijoutiers polissent une dernière fois leurs créations en or et en argent, espérant séduire l'œil averti d'un collectionneur ou le cœur d'une voyageuse en quête de souvenir précieux. Les maroquiniers, quant à eux, exposent fièrement leurs sacs et ceintures, fruits d'un savoir-faire ancestral.
 
À mesure que la journée avance, la foule s'épaissit. Les langues se mêlent dans un bain linguistique fascinant. Ici, un groupe allemand s'extasie devant la finesse d'une broderie. Là, une famille latino-américaine négocie avec verve le prix d'un tapis. Plus loin encore, une touriste chinoise tente de demander en darija le prix d’une ampoule qui vient probablement de chez elle.
 
Bab Chellah, un autre portail vers le passé, voit défiler, crescendo, un autre flot de visiteurs. D’aucuns, flapis de leur périple dans les ruelles sinueuses, s'y attardent, profitant de la vue imprenable sur l'océan qui s'étend à perte de vue.
 
C’est, d’ailleurs, à destination de cet océan que beaucoup se dirigent en fin de journée, à la recherche du moindre mètre carré rafraîchissant. La plage contiguë, extension naturelle de la Médina, accueille les touristes fatigués mais ravis. Ils s'y installent, contemplant le soleil qui plonge lentement dans les eaux de l'Atlantique, peignant le ciel de teintes flamboyantes.
 
Houda BELABD
 

Après l'effort, le réconfort...

 
Les plus aventureux se risquent à tremper leurs pieds dans l'eau fraîche de la plage des Oudayas, sous le regard bienveillant des locaux habitués à ce spectacle quotidien. Les enfants, libérés des contraintes de la visite, courent sur le sable, leur rire cristallin se mêlant au bruit des vagues.
Alors que le jour décline, la Médina se prépare à une nouvelle métamorphose. Les échoppes ferment lentement leurs volets, les vendeurs comptent leur recette du jour, échangeant anecdotes et plaisanteries sur les péripéties de cette nouvelle journée sous le signe du tourisme.
 







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