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Qui pourra redresser la stratégie énergétique nationale ?


Rédigé par Soufiane CHAHID le Jeudi 4 Avril 2024



Qui pourra redresser la stratégie énergétique nationale ?
À son adoption en mars 2009, la nouvelle stratégie énergétique du Royaume promettait une énergie souveraine, propre et peu coûteuse. En effet, notre pays n’a peut-être pas de pétrole ni de gaz, mais il bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel et de vents réguliers, des atouts qui lui permettraient de devenir une oasis des énergies renouvelables. Quelques mois après le lancement de cette stratégie, le Maroc dévoile le “Plan solaire marocain” avec ses énormes complexes solaires, dont le projet Noor dans ses différentes phases.

Quinze ans plus tard, et malgré quelques avancées, force est de constater qu’en matière d’électricité, nous allons de désillusion en désillusion. En 2020 déjà, un rapport choc du CESE estimait les pertes engendrées par Noor-Ouarzazate (I, II et III) à 800 millions de dirhams chaque année, et ce, pour les deux décennies à venir. Au gouffre financier se sont ajoutés les problèmes techniques, comme le récent arrêt pour plusieurs mois de Noor III à cause d’une fuite dans un réservoir de sels fondus, et dont le coût pourrait s’élever jusqu’à 47 millions de dollars.

La déconvenue ne s’arrête pas là. D’après les projections dévoilées par la ministre de la Transition énergétique Leila Benali ce 2 avril, si le Maroc continue sur la trajectoire actuelle, les objectifs fixés par la stratégie énergétique pour 2030 ne seront pas atteints. Et la raison en est simple : nous n’avons pas mobilisé les moyens financiers nécessaires à nos ambitions. Pour combler le gap, il faut ainsi tripler la moyenne d’investissement annuelle dans la production électrique, et la quintupler pour la mise à niveau du réseau de transport.

Pour redresser le gouvernail, la ministre appelle à un «choc d’investissement», qu’il soit public ou privé. Mais sera-t-elle entendue ? Depuis 2009, l’électricité semble avoir perdu de son importance dans l’ordre des priorités de l’État, dépassée par des chantiers tels que l’eau ou l'organisation de la Coupe du monde. Les capitaux privés pourraient jouer un rôle plus important, notamment à travers des partenariats public-privé (PPP) (l’autoroute électrique Sud-Nord en est la première expérience). Toutefois, cela nécessiterait une refonte complète du paysage électrique national, commençant par la réforme tant attendue de l’ONEE.



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